Le cœur a ses raisons… - Les Radieuses

Le cœur a ses raisons…

Je sais, je sais, vous allez encore dire : bon elle n’a toujours pas trouvé chaussure à son pied. C’est quoi son problème? Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Laissez-moi vous raconter mes plus récents déboires amoureux. Cela vous réconfortera sans doute, car vous serez à même de constater que vous n’êtes pas seule dans cette jungle parfois hostile. L’an dernier, j’avais tout d’abord cru trouver l’amour chez IGA. L’agent de sécurité qui se tenait à l’entrée du magasin me faisait les yeux doux depuis plusieurs semaines et j’ai fini par succomber à son invitation à aller prendre un café en me disant : pourquoi pas après tout, on ne sait jamais où on va trouver l’amour. Il pourrait se cacher entre deux rangées de fruits et légumes à l’épicerie. J’ai réalisé très vite que cet homme était un navet comme les très mauvais films du même genre, mais en plus toxique! J’ai pris mes jambes à mon cou et j’ai commencé à faire mes achats en ligne ce qui m’a évité de revoir ce douteux personnage.

J’ai enchainé ensuite avec René, mon fumeur de pot. Un gars à l’allure sympathique qui s’est rapidement avéré n’être intéressé que par mon corps de déesse. Vous aurez compris que je fais dans l’autodérision en ce moment. Mais quand on n’a pas fait l’amour depuis très longtemps, la tentation peut être forte de succomber aux charmes d’un facteur à la retraite et donc au corps musclé, les jambes en particulier.

Je vous épargne la suite. Plusieurs rendez-vous galants insignifiants, mais qui forgent le caractère. J’ai l’air de me plaindre me direz-vous, mais je dois quand même avouer que j’ai fait aussi de belles rencontres sur ce site Internet dédié aux gens de 50 ans et plus. Il y a eu Yves, le seul qui a traversé toutes mes tempêtes et qui se trouve toujours à bord de mon petit navire. Yves est devenu un complice au fil du temps. Je lui confie mes peines, mes échecs amoureux et il est toujours là. C’est ma bouée de sauvetage. Je m’accroche à lui quand les vagues deviennent trop houleuses.

Récemment, j’ai fait la connaissance d’André, un poète chez A&W. Eh oui, la poésie se trouve partout. Elle n’a pourtant absolument rien à voir avec la malbouffe. Je l’ai ébloui avec mon foulard à pompons, ma simplicité et ma spontanéité. Il m’a dit que j’étais une femme lumineuse. Je ne savais pas que je pouvais dégager tout ça en si peu de temps. Je l’ai invité à prendre un café dans ma cour et il m’a fait une sorte de déclaration d’amour, très belle et poétique évidemment. Moi qui suis une grande romantique, j’ai été touchée par cet homme simple et vrai, mais oh combien trop intense pour moi… son regard de braise aurait pu me réduire en cendres… c’est tout dire!

J’ai parfois l’impression de jouer au Monopoly. Vous savez la fameuse case Départ? Eh bien moi j’y reviens sans cesse. Il m’arrive de me dire que je vais envoyer promener tout ça et devenir nonne. Peut-être que la vie monastique m’apporterait une certaine paix intérieure et que l’amour de Dieu me comblerait? Et puis, je réfléchis pendant quelques semaines et je me remets en piste et regarde à nouveau d’autres profils d’hommes qui ont tous l’air de vouloir désespérément trouver le bonheur, mais est-ce qu’ils y croient encore? Il m’arrive parfois de penser que ma cause est aussi désespérée que la leur…

Mais je peux vous assurer que je vais continuer encore et encore à chercher mon âme sœur chez IGA, au A&W ou en ligne. Et peut-être que finalement, le jour où je lâcherai prise, il arrivera enfin mon chevalier servant, mon beau prince charmant. Qu’il soit petit ou grand, chauve ou bedonnant, je le reconnaîtrai sûrement à son air espiègle et rêveur et je lui poserai la question qui tue : êtes-vous célibataire ou marié? Sa réponse scellera sans doute définitivement mon sort.

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