Le printemps... ou la fin d’un calvaire - Les Radieuses

Le printemps… ou la fin d’un calvaire

Amis sportifs d’hiver, lancez-moi vos roches tout de suite… J’avertis à l’avance que je vais écorcher votre sacro-saint hiver tout blanc.

Je le fais! Je le dis tout fort! J’HAIIIIIIIIIIS l’hiver!

Pas : je n’aime pas quand il fait froid, je trouve ça long, etc. Je répète : J’HAIIIIIIIIS l’hiver!

Si vous reconnaissez l’intonation de Dominique Michel à travers mon écriture, vous avez raison…

La météo a toujours été le sujet passe-partout. Conversation que l’on débute pour combler un silence gênant, masquer un inconfort, briser la glace ou tout simplement parce que c’est rassembleur. Parler de la température et partager le même point de vue, que ce soit pour la critiquer ou l’encenser nous fait sentir solidaire… une gang… une communauté.

L’inverse est aussi vrai : être en désaccord peut parfois friser la conversation politique autour d’une table de Noël.

Entendons-nous. Ce n’est pas une phrase lancée en l’air pour paraître intéressante ou pour faire rire. Je déteste l’hiver depuis toute petite. Quand on m’obligeait à porter mon pantalon de neige d’octobre à avril.

Le souvenir de la neige qui se faufile dans mon col de manteau malgré un look momie-hivernale-bonhomme-Michelin surpasse encore les joies d’un bonhomme de neige parfait.

Adolescente, l’hiver m’a volé le souvenir idyllique d’un premier baiser. Soirée féérique de patinage à l’extérieur. Chute sagement planifiée. Rires francs et amoureux. Premier french-kiss… L’image parfaite : je m’imaginais tellement belle, romantique, avec les flocons qui se déposaient délicatement sur mes cheveux, les joues légèrement rougies de plaisir… jusqu’à ce qu’un coup d’œil au miroir de la salle de bain du refuge me reflète plutôt des cheveux mouillés, pendants, ressemblant à des queues de rats. Les joues non pas rosées, mais plaquées rouges. Le nez presque mauve et oh, honte ultime, un filet de morve naissant à une narine devenue insensible!!

Pour moi l’hiver est synonyme de temps perdu : temps perdu à déneiger la voiture, le stationnement, le perron. À déglacer les fenêtres à coups de grattoirs en ayant l’air des Têtes à claques. À sacrer parce que je ne suis pas assez grande pour atteindre le milieu du toit de ma voiture et que je décolle toujours avec une raie au milieu. (Oui, je sais!! Il y a des balais télescopiques, dépliables, repliables, électroniques, intelligents…) Mais pour moi, ça finit toujours par une rafale de vent qui pousse la neige dans le sens inverse de moi et de mon balai archaïque et d’un atterrissage parfait dans mon visage!

L’hiver, c’est l’inquiétude de savoir un membre de ma famille ou un ami sur la route pendant une tempête, un verglas, une poudrerie meurtrière. Quand finalement c’est moi qui réussis une collision frontale mémorable avec une déneigeuse… Allô trouble de stress post-traumatique!

C’est des pneus d’hiver hors de prix, une voiture constamment sale, la fin du ciné-parc.

C’est mes pieds qui me supplient de les laisser marcher nus sur le pavé brûlant, le gazon fraîchement coupé vers une piscine invitante et relaxante. Ou la fin des petits matins/déjeuners ensoleillés en pyjama sur une table potentiellement attaquée par les fourmis et araignées.

C’est la nostalgie de la cuisine extérieure, des repas à 21 heures sur la terrasse, d’une soirée près du feu avec une gang qui s’obstine sur des sujets hautement gastronomiques à savoir qui a la meilleure méthode de cuisson de guimauves et/ou saucisses.

C’est des vêtements, des vêtements, encore des vêtements. C’est prendre une demi-heure pour enfiler bottes, foulards et tuques. C’est prendre une marche et geler tout du long. C’est écouter les spécialistes du plein air hivernal qui te recommandent tel ou tel manteau : si tu gèles, si t’as trop chaud, si tu sues, c’est que tu n’as pas un manteau qui respire… Eh bien, à grands coups de respirations, mon manteau et moi, on déteste quand même marcher, courir, skier, raquetter (ça devrait exister!) quand mon thermostat intérieur est déjà déréglé sans influences extérieures. Le seul avantage du manteau d’hiver, c’est l’escapade au dépanneur en pyjama…

L’hiver c’est la fin des petits dîners pique-nique avec mes collègues de travail.

L’hiver c’est la fin des visites de ma famille qui habite loin et qui me manque.

L’hiver c’est synonyme du bruit assourdissant que font mes résolutions du Nouvel An en se fracassant par terre…

Vivement la fin du calvaire…

1 Comment
  1. Je suis tellement d’accord! Je déteste tout autant mais j’avoue que ces mois de calvaire nous font apprécier tellement les doux mois d’ete!!
    Merci de partager ces émotions hivernales!

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