Ménage des plates-bandes : Serez-vous une jardinière forcenée ou paresseuse cet automne? - Les Radieuses

Ménage des plates-bandes : Serez-vous une jardinière forcenée ou paresseuse cet automne?

Cette décision se prend à l’automne. Eh oui! C’est à cette saison que vous choisirez si vous voulez être une jardinière forcenée ou une jardinière paresseuse. Radieuses, si vous choisissez l’option de la jardinière forcenée, l’automne sera une saison de travail exigeante tandis que l’option de la jardinière paresseuse vous offrira une longue saison de farniente.

Le « ménage » des plates-bandes

La jardinière forcenée tient à faire le grand ménage de ses plates-bandes. Elle arrache toutes les annuelles et coupe les vivaces au sol pour que ses plates-bandes soient IM-PEC-CABLES. Ce travail demande beaucoup de matériel (et de travail!) : sécateurs, râteau, beaucoup de sacs de plastique puisqu’une grande quantité de stock sort de son terrain. Une fois terminé, elle contemple avec fierté ses plates-bandes vides de végétaux et elle est satisfaite; une plate-bande vide est une plate-bande propre et c’est tout ce qui compte!

Il ne sert à rien de rétorquer qu’elle vient de faire un tort terrible à ses plates-bandes. En arrachant ses annuelles, elle a aussi jeté de la belle terre à la poubelle en plus de laisser ce qui reste de la terre de ses plates-bandes exposé à l’érosion. Par ailleurs, la faune bénéfique du sol est tragiquement perturbée… mais, il y a bien pire dans le monde, pense-t-elle, car qui a besoin de champignons, de bactéries et d’insectes bénéfiques quand on peut répandre de grandes doses d’engrais et d’insecticides?

En coupant les vivaces au sol, elle expose les pauvres plantes aux temps durs de l’hiver, qui conservaient précieusement leurs tiges et leurs feuilles près d’elles pour se protéger du froid glacial québécois.

Contre leur gré, ces vivaces sortiront de l’hiver affaiblies… si elles survivent. Mais au final, le ménage n’est-il pas plus important que la santé des plantes?

De plus, les insectes bénéfiques hivernent aussi dans les feuilles et les tiges des vivaces et des annuelles qu’elle vient de se débarrasser dans les poubelles. Ainsi, même si elle vaporise des tonnes de pesticides sur sa plate-bande l’an prochain, les insectes nuisibles proliféreront puisque les ennemis auront été éliminés l’automne précédent.

Même mortes, les feuilles des vivaces sont utiles. Elles protègent contre le froid, abritent des insectes bénéfiques et enrichissent le sol. Photo : brookside_dave, Pixabay

La jardinière paresseuse laisse quant à elle ses annuelles et ses vivaces sur place l’hiver. Bien sûr, les annuelles sont mortes à cause de l’hiver, mais même dans cet état, elles jouent un rôle à ne pas négliger dans l’écosystème : elles réduisent l’érosion et aident à attraper la neige qui protégera les vivaces avoisinantes. Elle ne coupe pas non plus ses vivaces au sol. Que non! Pendant des millions d’années, les plantes ont évolué pour que leurs tiges restent debout l’hiver et que leurs feuilles se recroquevillent sur leur couronne pour la protéger du froid. Sans compter que tout le monde sait que le meilleur engrais pour toute plante est son propre feuillage!

Est-ce que ça vaut la peine de défaire ce « plan de survie hivernale » de Dame Nature juste pour faire beau et propre? Dame Nature n’est peut-être pas la plus soignée, mais elle sait produire de belles plantes. Au printemps, la jardinière paresseuse coupera au sol les tiges mortes… celles qui restent du moins (la majorité pourrissent au cours de l’hiver, enrichissant le sol et lui évitant le besoin d’appliquer de l’engrais), mais elle aura très peu de ménage à faire. Presque rien en fait, car Mère Nature s’occupe de presque tout quand on la laisse faire. Magie!

Attirer les oiseaux

À l’automne, la jardinière forcenée commence à installer ses mangeoires pour l’hiver. Elles lui coûtent très cher et c’est sans compter qu’il faudra payer encore et encore pour de la nourriture, mais elle a les moyens et adore dépenser.

La jardinière paresseuse n’a nul besoin d’installer des mangeoires pour l’hiver. En laissant les plantes à leur place, comme les tournesols, les échinacées et les graminées, elle laisse aussi sur pied les graines qui seront la nourriture naturelle des oiseaux. Les visiteurs ailés afflueront autant que chez sa voisine forcenée, mais ce sera uniquement grâce aux efforts de Dame Nature.

Protection hivernale

Protection hivernale : laide et souvent inefficace! Photo : Hans, Pixabay

Dès qu’elle a terminé son ménage, la jardinière forcenée se dépêche de tout emballer sur son terrain pour l’hiver à venir. Elle n’oublie rien : il y aura des « momies » partout! Elle sera très déçue de ne pas arriver à emballer les grands arbres; elle se contentera d’emballer toutes les autres plantes à tiges ligneuses, tels les arbustes, rosiers, conifères et jeunes arbres.

Elle n’a aucune confiance en Mère Nature pour protéger ses plantes contre les effets de l’hiver… D’ailleurs, comme elle n’est jamais sortie de la ville de sa vie (en tout cas pas les yeux ouverts), elle ne sait pas que les conifères, les arbustes, les rosiers et les arbres qu’elle protège avec tant de soins résistent parfaitement à la dure saison hivernale sans le moindre emballage dans la nature. Elle va même jusqu’à emballer ses conifères, qu’elle avait pourtant achetés « parce qu’ils sont beaux à longueur d’année », mais que voulez-vous, elle a toujours été un peu excessive!

En emballant ses plantes, elle croit les avoir mises à l’abri du froid parce qu’elle est convaincue qu’une mince couche de toile ou de jute empêchera le froid d’entrer dans ses végétaux. Toutefois, elle ne sait pas qu’il fait tout à fait la même température à l’intérieur de sa protection qu’à l’extérieur. Eh oui! À vrai dire, ces différents emballages ne changent rien au froid, à part réduire (un tout petit peu) la force du vent.

Pour sa part, la jardinière paresseuse n’emballe rien pour l’hiver. À la place, elle choisit des plantes selon son climat et ses conditions. Elle s’informe entre autres sur la zone de rusticité des végétaux qu’elle plante et elle évite les plantes des zones supérieures en se contentant des végétaux adaptés à sa région. De cette façon, si elle réside dans la zone de rusticité 5, elle choisira seulement des plantes des zones 1, 2, 3, 4 et 5. La jardinière paresseuse de la zone 4 aimera davantage des plantes des zones 1, 2, 3 et 4. Et ainsi de suite.

Si une plante brûle l’hiver, c’est tout simplement parce qu’elle n’est pas bien adaptée à cet endroit. Elle la change pour une plante qui l’est. Simple comme tout. Ainsi, elle plante ses rhododendrons à l’abri du vent et elle évite de planter des arbustes ou des conifères près des jets de la souffleuse à neige, où ils peuvent être endommagés, car elle sait que ce sont les vivaces qui ne sont nullement dérangées par cet appareil.

Les feuilles d’automne

La jardinière forcenée ramasse au râteau toutes les feuilles qui sont tombées sur son terrain et les met à la rue pour que sa ville en dispose : elle sort souvent une tonne de sacs de « déchets » de son terrain pour qu’il soit encore une fois IM-PEC-CABLE. Dès que le vent transporte quelques nouvelles feuilles, elle recommence, encore. Assurément, le jardinage est pour elle un travail à recommencer indéfiniment!

La jardinière paresseuse ramasse elle aussi les feuilles tombées sur son terrain, mais seulement celles qui atterrissent sur son gazon : elle sait que les feuilles tombées dans les plates-bandes ne nuisent pas et qu’au contraire, elles nourriront le sol. Le gazon, qui est un milieu hautement artificiel, ne tolère pas l’ombre des feuilles tombées. Elle les collecte donc, du moins quand le gazon en est couvert complètement, mais ne les jette pas. Elle les ramasse avec une souffleuse-déchiqueteuse qui coupe les feuilles en miette ou encore, elle utilise sa tondeuse pour les ramasser et les déchiqueter. Et elle ne jette pas ses feuilles! Elle sait qu’une fois déchiquetées, les feuilles font un super paillis (gratuit en plus!) qui ne part pas à la première bourrasque de vent et qu’elle peut poser dans ses plates-bandes pour enrichir le sol tout en protégeant les couronnes des plantes du froid polaire. Et plus elle en met, plus elles sont belles.

Et elle met tout surplus de feuilles dans le composteur. Pas de gaspillage.

Le feuillicyclage est le terme utilisé pour l’action de réutiliser les feuilles. Merveilleux pour l’environnement!

Et voilà chère Radieuse! Serez-vous une jardinière forcenée ou une jardinière paresseuse? C’est à vous de choisir selon les actions que vous mettrez en place dans les prochaines semaines!

Bon dernier coup de jardinage à l’extérieur!

Larry

1 Comment
  1. J’habite dans les Laurentides, il y a d’immenses pins sur mon terrain. Que dois je faire avec les épines ? J’en ramasse un peu que je mets au compost. J’ai semé du trèfle à un endroit pour voir si il va résister, ça fait un an et il est encore beau par contre je me demande si à la longue il ne sera pas étouffer par les épines.
    J’aimerais avoir vos conseils.

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