Dès un jeune âge (dont l’exactitude m’échappe), j’ai remarqué que «les gens» ne semblaient pas apprécier les autres gens qui exhibaient une confiance en eux trop marquée. Pour qui se prenaient celleux qui se «vantaient» de leurs bonnes notes à l’école ou celleux qui ne se gênaient pas pour accomplir des prouesses sportives inédites? Regardez-les donc, ces gens aux bikinis échancrés, aux jupes courtes, au torse nu! Mais qu’est-ce qu’ils ont, ces gens qui s’expriment plus fort que les autres et qui ont des opinions arrêtées qu’ils communiquent sans réserve?
Peut-être était-ce seulement mon entourage du moment, ou peut-être les commentaires des uns ou des autres dans les médias ou à l’école, mais j’avais (et j’ai parfois encore) cette impression qu’on tend trop souvent à diminuer les gens «trop» ou les gens «très», à grands coups de jugement. Si iels parlent si fort ou prennent tant de place, ce doit être parce qu’ils se croient meilleurs que tous, non? Ce doit être parce qu’iels se prennent pour d’autres, non?
Non, je ne crois pas ou, enfin, je ne crois plus.
Mon expérience
De mon côté, j’ai appris que je devais rester polie, partager, ne pas parler trop fort, montrer l’exemple et être une bonne petite fille sage. Ne pas dépasser en coloriant était un exploit qui me rendait fière. Mon corps n’avait pas vraiment le droit d’être trop différent, d’être trop dénudé sous un chandail court et surtout pas de s’imaginer sortir du lot avec de petites œuvres d’art encrées éternellement dessus. Je ne pouvais pas vraiment rêver à un travail non conventionnel ou à des champs d’intérêt futiles ou peu susceptibles de me faire un fonds de pension décent.
On ne m’a pas vraiment présenté ces droits comme étant valides et je ne me les suis pas octroyés moi-même avant… un bon moment!
J’ai cette impression que, trop souvent, nous nous empêchons d’être réellement nous, notre vrai Nous dans toute sa splendeur et ses couleurs, par peur de déplaire, d’en faire trop ou que les gens nous prennent pour ci ou pour ça. Nous avons presque peur de notre propre lumière, tout d’un coup que celle-ci entacherait celle des autres. Nous voulons en faire beaucoup trop pour les autres, sans se demander «et moi, là-dedans, comment j’me sens?». Trop souvent, j’ai observé des gens assumés, fonceurs et qui ne s’excusent pas d’être qui ils sont en me sentant menacée. Menacée de quoi, au juste? D’être moins, de paraître faible, stupide ou inintéressante à côté d’eux. Je n’avais pas d’histoires fabuleuses à raconter ou d’aventures incroyables à vivre, comme eux, me semblait-il.
Se donner le droit de briller
Jusqu’au jour, je ne sais plus lequel, où j’ai décidé d’arrêter de porter mon attention sur les bruits externes potentiels. Car, oui, ces bruits et jugements appréhendés ne se réalisaient surtout qu’entre mes deux oreilles, comme la plupart de nos peurs et anxiétés. Qu’importe, au final, si le travail que je fais ne m’assure pas une retraite luxueuse, si je choisis de dessiner sur mon corps, ou si mon coloriage dépasse de beaucoup les lignes parfaitement tracées?
Quand on prend conscience (pas juste avec les cerveaux, mais aussi avec le coeur et au plus profond de notre être) que nous sommes des êtres ayant éventuellement une date d’expiration, tous ces bruits, toutes ces boîtes, tous ces carcans imposés (par nous-même ou par d’autres) n’ont, en réalité, aucune importance.
La vie est trop courte pour ne pas être totalement, complètement, magiquement, l’humain fabuleux que nous sommes (dans le respect et l’amour d’autrui, bien entendu!). Notre aventure dans cette vie-ci est trop fragile et éphémère pour :
- Ne pas exprimer nos opinions et façons de penser
- Retenir nos larmes (de peine ou de joie)
- Nous empêcher d’avoir du plaisir, de déployer nos ailes, de rire, de jouer.
- Oublier de nous placer #1 dans nos listes de priorités
- Faire passer absolument tout le monde avant nous-même
- Oublier d’être nous le plus souvent possible.
Ne laissons pas des jugements inutiles à propos des autres ou de nous-même diminuer notre propre lumière; le monde en a tellement besoin!
Quels sont vos meilleures façons ou trucs pour briller de mille feux, chères Radieuses?
Câlins,
Andy
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