Je suis comme Obélix. Je suis tombée dans la potion magique quand j’étais petite. Il faut que je vous fasse tout d’abord une confidence. Je raffole du chocolat depuis toujours. C’est mon péché mignon, ma gourmandise, mon fruit défendu. Parmi mes souvenirs d’enfance les plus marquants, il y a ce petit film tourné en Super 8 par mon père où l’on me voit au beau milieu d’une réunion de famille me précipiter au-devant de ma grand-mère qui distribue des chocolats à même la boîte. Je l’observe, l’épie, la guette et me jette soudainement à deux mains sur la fameuse boîte qui renferme un trésor inimaginable. Des chocolats aux cerises! Tout le monde riait en me voyant me garrocher littéralement sur la pauvre boîte. Cette scène est restée gravée dans ma mémoire.
Et puis j’ai grandi. Mon papi était le genre d’homme à offrir du chocolat à son épouse et sa marmaille aux grandes occasions. La St-Valentin et Pâques étant les deux grands moments incontournables pour perpétuer cette délicieuse tradition.
Ma sœur Diane, qui est de quatre ans mon ainée, n’est pas une grande fanatique de chocolat. J’ai compris beaucoup plus tard qu’elle appréciait plus le chocolat noir très amer que j’ai découvert moi-même sur le tard. Mais, à l’époque qui me concerne, le chocolat au lait était roi. Nous avons donc reçu elle et moi deux beaux gros lapins à l’occasion de Pâques, comme à l’habitude. Évidemment, je m’étais précipitée sur mon lapin que j’avais dévoré en un éclair ou deux. Il faut aussi se rappeler que dans ce temps-là, les pieds de ces petites bêtes étaient remplis de chocolat. Il fallait avoir de bonnes dents pour en venir à bout sans se retrouver chez le dentiste.
Après m’être empiffrée de cette divine confiserie aux innombrables vertus, j’ai rapidement constaté que ma sœur ne semblait pas du tout pressée de manger le sien. Elle avait rangé sa boîte sous son lit dans la chambre que nous partagions toutes les deux. Les jours passaient et son lapin était toujours intact dans son petit cercueil de carton rempli de paille. Je lui disais parfois…vas-tu bientôt commencer à manger ton lapin avant qu’il ne soit plus bon? Quelle hypocrite! En fait, mon idée était la suivante : quand elle aurait entamé son fichu lapin, je pourrais continuer à le manger sans qu’elle s’en aperçoive. Je suis vraiment fûtée parfois!
Elle m’énervait car elle remettait toujours au lendemain le projet de goûter à son chocolat au lait. J’ai donc fini par concevoir un plan diabolique. Chaque jour, j’ouvrais la boîte qui trainait sous le lit et je prélevais une petite partie de chocolat au dos du lapin. Rien n’y paraissait. C’était un plan PARFAIT! Au fil des jours qui passaient, j’ai mangé tout le dos de la bête sans qu’elle s’aperçoive de rien. J’étais vraiment fière de moi même si je savais que mon manège serait découvert un jour ou l’autre. Et puis ce jour a fini par arriver… Comme d’habitude, elle a sorti la boîte d’en-dessous du lit. Elle a enlevé le couvercle en carton et quand elle l’a soulevé pour enfin prendre son premier morceau, elle a crié à gorge déployée… Maman, Mimi a mangé mon lapin! Ben tant pis pour elle, elle n’avait qu’à le manger plus vite. Après tout, je n’ai fait que lui rendre service. Elle disait toujours qu’elle n’aimait pas le chocolat au lait, alors que moi…
2 Responses
Merci pour les conseils , c’est appréciée
Merci Ginette, j’adore partager des trucs infaillibles avec les lectrices du magazine. :-)