Ah! Le mois de mai! Mon mois préféré! Ce mois qui nous donne ce beau vert tendre qui fonce tranquillement en se laissant glisser vers l’été, les oiseaux qui s’époumonent à turluter, les ruisseaux qui coulent et qui débordent de bonheur! Il nous donne le goût de partir à la conquête d’un tas de belles choses, les cheveux dans le vent! Ah! Mai! Tu as tant à offrir! Il y a même plein de belles suggestions culturelles dans ton sac printanier! Tu me pardonneras, car j’ai pigé dans celui-ci pour les proposer à nos radieuses lectrices qui n’attendent que ça! Merci, mai chéri, fais-toi beau, je t’en supplie!
Théâtre
Cr#%# d’oiseau cave – Théâtre La Licorne – jusqu’au 25 mai – Montréal
Depuis des décennies, ce célèbre théâtre de la rue Papineau à Montréal a le don de nous faire découvrir des pièces qui sortent de l’ordinaire. Le comédien Denis Bernard a terminé son mandat de directeur artistique avec cette saison qui s’achève, lui qui a poursuivi cette tradition avec beaucoup de doigté pendant son règne de 10 années. Durant ce mois de mai, on nous propose une production du Théâtre de la marée haute qui nous présente une sorte de déconstruction d’une des œuvres phares de Tchekhov : La Mouette. Cette pièce écrite par l’américain Aaron Posner et qui porte le titre original Stupid Fucking Bird a été adaptée chez nous par le québécois Benjamin Pradet. Si on est bilingue, on comprend donc le sens de ce titre qui attire l’attention! Cette fois, il est encore question de talent et de notoriété, mais on se questionne. Quels sont les impacts du vedettariat sur les relations humaines, est-ce que nous sommes en représentation continuelle en nous exposant sur les réseaux sociaux? Un sujet fort intéressant par les temps qui courent. Ça vaudra la peine d’aller voir cette pièce notamment pour voir Robert Lalonde et Danielle Proulx qui montent tous deux sur les planches de ce théâtre très sympa et accueillant!
Festival du Jamais Lu – Théâtre aux Écuries – du 2 au 11 mai – Montréal
Autre lieu de théâtre que j’aime et qui habite le charmant quartier Villeray, le Théâtre aux écuries se définit comme un incubateur théâtral. Une joyeuse maison où la création est reine! Créé officiellement en 2011, ce théâtre est né de l’union de sept compagnies émergentes qui ont été accueillies dans les locaux de l’ancien théâtre Les deux mondes. De ces compagnies, le Festival du Jamais lu qui est présenté chaque printemps ne fait pas exception à la règle. C’est dans ce lieu qu’on assiste pendant une dizaine de jours aux lectures de nouvelles pièces créées, adaptées ou traduites par des gens d’ici. C’est là aussi l’occasion de voir de nouvelles têtes ou de reconnaitre tels ou telles comédiennes, comédiens que nous voyons sur nos écrans. C’est vraiment sympathique, sans prétention et croyez-moi, on a parfois l’impression d’assister à quelque chose de beau et grand qui va faire son chemin. C’est l’occasion de découvrir tout le talent que nous avons ici. Et c’est bien tant mieux ainsi!
Je me soulève – Le Trident – jusqu’au 18 mai – Québec
Si vous êtes amateurs de poésie québécoise, rendez-vous au théâtre de la Capitale, Le Trident de Québec pour cet évènement artistique rassembleur qui promet des moments d’une grande intensité. Je me soulève, c’est un texte fait à partir des mots d’une vingtaine de poètes d’ici, mis en scène par Gabrielle et Véronique Côté. Elles ont rassemblé vingt comédiens pour explorer notre identité en tant que futur commun. Quand on lit le synopsis, on résume ce spectacle par les mots de la poète innue Marie-Andrée Gill : « nous sommes le monde, mais nous ne le savons pas ». Intriguant, n’est-ce pas? De plus, ces jeunes comédiens, dont certains que vous reconnaitrez pour les avoir aussi aperçus quelque part, se promettent une chose lorsque vous irez les voir et entendre; faire que la poésie attise quelque chose de bien vivant en nous! Intriguant, je vous le dis!
Chansons et musique
Le mystère Carmen – Éric-Emmanuel Schmitt – Tournée du TNM – jusqu’au 15 mai Saguenay, Ste-Geneviève, St-Agathe, Gatineau
On sous-titre ce spectacle comme suit : quatuor en mode majeur pour soprano et auteur. Vous connaissez probablement ce prolifique auteur français qu’est Éric-Emmanuel Schmitt pour l’avoir vu présenter son superbe Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran ou encore pour avoir lu un de ces livres. Il faut dire qu’il y a une sorte d’histoire d’amour entre ce charmant monsieur et le public québécois. Cette fois, il nous revient sur scène pour partager son amour pour l’opéra, particulièrement pour Carmen de Bizet. On le retrouve avec la merveilleuse soprano Marie-Josée Lord et ensemble, ils nous amènent à la rencontre de ce grand compositeur mort à 36 ans après avoir révolutionné l’opéra en créant ce rôle mythique qui a vu les plus grandes voix féminines interpréter le célèbre l’Amour est enfant de bohème. Et c’est à son amie Lorraine Pintal du TNM que monsieur Schmitt a confié la mise en scène de son spectacle qui fait plaisir, partout où il passe. Courez vite acheter vos tickets les filles!
Bruno Pelletier – Soirée intime en tournée – Anjou, Gatineau, Québec, Terrebonne, Eastman
Je n’ai certainement pas à vous présenter ce gentleman à la voix d’or qui fait sa marque depuis 3 décennies! Oui, parce que Bruno Pelletier est un vrai gentleman qui porte une attention toute particulière à ses fans qui le suivent ici, en France et même en Russie où il est reçu chaque fois comme une rock star depuis l’aventure de Notre-Dame-de-Paris. Et vous n’avez pas à vous rendre à Moscou pour le voir puisqu’il sillonne le Québec jusqu’à la fin de l’année pour s’offrir à vous en toute intimité grâce à un spectacle concocté avec sa complice, la fabuleuse pianiste Julie Lamontagne (la chef de Bel et Bum). C’est à mon avis dans ce type de concert qu’on peut apprécier tout le talent du beau Bruno. Qu’il chante des airs de Brel, Piaf, Lelièvre ou de Puccini, il saura vous envouter avec ses versions inédites. En pleine symbiose avec son public, il prouvera, encore une fois, qu’il est une de plus belles voix masculines du Québec. Bien hâte qu’il passe par chez nous le 25 mai. Y serez-vous mesdames?
Orford Musique – En mai, les 3, 17 et 31 mai
Le mois dernier, je vous proposais d’aller à Orford pour le brunch musical de Pâques et vous laissais entendre que j’allais vous en reparler. Me voici à nouveau, car le mois de mai propose trois concerts pas mal intéressants. D’abord, le 3 mai à 20 h dans la très belle salle Gilles-Lefebvre, Grégory Charles et son spectacle L’Air du temps avec lequel il nous donne une leçon d’histoire et de musique des 250 dernières années. Tout un défi! Le Bistro Orford Musique vous donne rendez-vous pour deux soupers-concerts. En premier lieu, le vendredi 17 mai à 18 h mettra en vedette le jeune pianiste Mehdi Ghazi, coup de cœur du public du Prix Orford Musique 2018 qui jouera des œuvres de Bach et Rachmaninov. Le mois de mai se terminera le 31 mai avec ce deuxième souper-concert avec trois musiciens formidables. L’excellent bassiste Rémi-Jean Leblanc a réuni le batteur génial Samuel Joly et le plus que talentueux pianiste Jérôme Beaulieu pour une soirée rythmique comme on les aime. De plus, on y mange très bien! De quoi passer de belles soirées dans ce beau coin des Cantons!
Cinéma
Le vieil âge et l’espérance de Fernand Dansereau
On sait tous qu’avancer en âge provoque inévitablement la perte de nos moyens physiques et parfois mentaux. C’est pas jojo me direz-vous, mais est-ce qu’on pourrait trouver une façon d’espérer, de voir tout ça positivement? C’est du haut de ses 91 ans que le plus vieux de nos réalisateurs Fernand Dansereau a entrepris de nous le faire savoir après ses précédents documentaires Le vieil âge et le rire et L’érotisme et le vieil âge. Cette fois, il fait appel à ses vieux amis réalisateurs, comédiens, des spécialistes tels des psychologues, curés, gériatres, anthropologues et j’en passe, pour nous éclairer sur cette étape de la vie dont on ne peut échapper. Un documentaire d’une grande tendresse, parfois très émouvant et qui pose les bonnes questions. Chapeau Monsieur Dansereau! C’est un beau cadeau de la vie que vous nous faites et qui nous donne espoir!
Les invisibles de Louis-Julien Petit
Film d’ouverture du Festival du cinéma du monde de Sherbrooke en avril dernier, ce film coup de cœur des Français arrive sur nos écrans. On plonge dans le monde féminin des sans-abris, des SDF comme disent nos cousins, alors qu’une décision des autorités verra chambouler la vie du Centre l’Envol qui accueille des femmes démunies. Les travailleuses sociales, véritables battantes, feront tout ce qui est humainement possible en trois mois pour la réinsertion de ces femmes laissées pour contre par la société. Une comédie sociale puisqu’on passe par l’humour pour désamorcer des situations souvent difficiles. Notons que le réalisateur et le casting ont réussi un travail exceptionnel, soit d’engager des femmes qui ont connu la rue pour jouer les rôles des SDF et qui sont absolument attachantes! Un film qui donne aussi espoir où l’entraide fait face à la précarité avec aplomb et humour! On en sort heureuses d’avoir fait leur connaissance!
*** Nous remercions notre partenaire de la section culture La Maison du Cinéma de Sherbroke ***