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Dire oui… à la robe!

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D’aussi loin que je me souvienne je dessinais des mariées. Sur des grandes feuilles ou des petits calepins dont je déchirais les pages après chaque esquisse faisant valser, une à une, ces jeunes femmes au corsage cintré et au large jupon au fond de la poubelle. Chronique d’une fascination qui ne s’essouffle pas.

Étant enfant, j’aimais beaucoup dessiner, mais avec le recul, je n’étais pas si bonne et surtout pas très créative. En effet, l’attrait des petites filles pour le monde des princesses n’a rien d’original, mais cette obsession de la mariée est tout de même singulière, dans mon cas. Rien dans mon environnement social ou familial n’alimentait cet intérêt. Cette illusion scintillante de l’amour éternel n’était ni entretenue ni même souhaitée, j’ajouterais.

Le mystère est donc total. C’est comme une torsion dans la tubulure de mon cerveau tel un boyau d’arrosage qui résiste à son enroulement naturel. Un « racoin » dans ma tête qui ne débouche sur rien. Un petit terrain de jeux parsemé de tulle, de satin et de promises qui remontent l’allée dans leurs dream dress.

Quoi qu’il en soit, ce plaisir coupable ne se dément pas jusqu’à aujourd’hui. Je ne dessine plus, mais je ne me lasse pas de regarder toute émission télévisée sur le mariage et la robe de mariée. Saying yes to the dress de TLC n’a plus de secret pour moi. Je pourrais passer la journée béate devant un défilé de robes style sirène, trompette, ou de bal, incrustées de pierres, ornées de dentelles et de boucles. Je connais les designers de robes de mariées par leurs prénoms et Kleinfeld sera pour moi un passage obligé lors de mon prochain voyage à New York. Je me prends même à verser une larme devant la réaction des futures mariées qui n’en finissent plus de s’extasier dans les bras de leur môman. D’un pathétisme consommé, je vous dis!

Je me suis moi-même mariée oui. Ma robe était jolie, mais pour toutes sortes de raisons financières et d’image corporelle, je ne suis pas allée au bout de cette fantaisie comme je l’aurais souhaité. Peu de chance que je me remarie, mais si, par le plus grand des hasards, je devais remettre ça; ça serait « la revanche de Bridezilla »!

Trêve de blagues, avouez quand même que la vie est bien assez difficile parfois? Pourquoi ne pas prendre plaisir à choisir et imaginer les détails d’une robe pour rencontrer l’amour de sa vie qui nous attend devant l’autel, histoire d’oublier l’espace d’un moment la brutalité de ce qui viendra ensuite? Certaines choses ne s’achètent pas, pour tout le reste il y a MasterCard. ;)

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2 Responses

  1. Très bien écrit et humoristique. Je t’ai revue avec tes crayons et tes feuilles de papiers. Je me souviens très bien de tes dessins de mariées et de princesses. Le titre est rigolo.

    Belle plume.

    Papa.

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