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Franco Nuovo: libre

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Franco Nuovo anime, informe et divertit depuis 50 ans déjà et, pourtant, il réussit encore à conserver cette unicité, cette liberté qui le caractérise tant. Fougueux, rieur, l’œil vif et propos intelligents, toutes ces qualités font de lui l’être charmant qu’on semble connaître depuis toujours. Mais connaît-on vraiment cet animateur rebelle qui conserve et alimente une grande part de mystère?

Rencontre avec un être libre, comme il s’en fait peu.

Découvrez cette vidéo avec Franco Nuovo.

Il apparaît à l’écran, lunettes de soleil, multiples bagues aux doigts, dos au soleil. Décidément, le capitaine de l’émission de radio Dessine-moi un matin a l’aura d’une rockstar. 

Pour moi, Franco, tu es vraiment l’incarnation de la liberté, de l’homme qui a du plaisir, qui profite de la vie à fond! J’ai raison?

Il rit. «Sérieusement, ça va super bien professionnellement et personnellement aussi… À l’âge que j’ai, je recherche la tranquillité, la paix, le calme et le bonheur. Je me suis calmé, je ne fais plus la fête comme avant et je ne sors plus à part pour aller voir un spectacle, une pièce de théâtre, des trucs comme ça. J’ai 70 ans, moi! Bien sûr, je fais de la moto, j’en ai toujours fait alors…» 

Tu mentionnes ton âge et, cette année, tu célèbres d’ailleurs 50 ans de carrière! Est-ce que c’est difficile pour toi d’avancer en âge?

«Je ne me sens pas prisonnier de mon âge, mais je trouve ça un peu difficile. Dans le fond, ce qu’il faut se rappeler, c’est qu’on ne change pas ou peu. Je fais un job merveilleux. Je passe ma vie à parler au monde, j’ai une équipe de radio qui est adorable. Je suis content. J’ai une amoureuse formidable avec qui je suis depuis quatre ans… C’est génial comme relation.»

Tu sembles très amoureux, comment l’as-tu rencontrée?

«J’ai rencontré Caroline pour la première fois en 1998. Elle vient de Rouyn-Noranda en Abitibi. J’étais en reportage là-bas, puis je suis allé souper au restaurant avec un groupe d’amis et elle était là! On a commencé à parler, mais je devais quitter pour la ville de Taschereau. Elle m’a répondu qu’elle connaissait bien l’endroit et que ça lui ferait plaisir d’être ma guide. Caroline m’y a accompagné, il ne s’est rien passé entre nous à ce moment-là, mais on s’est vraiment bien amusés.»

Et puis, quand je me suis séparé, il y a quatre ans, je ne sais pas pourquoi, Caroline m’est tout de suite venue en tête.

«Je lui ai écrit via Facebook, puis elle ne m’a pas répondu. Le lendemain, je lui ai réécrit: “Tu ne veux pas être mon amie?”. En fait, elle croyait que c’était un faux compte. Puis, je lui ai rappelé Taschereau, etc. Elle s’était séparée aussi, était célibataire, on a commencé à se voir, puis voilà… On s’est aimés.»

Qu’est-ce qui t’a charmé chez elle?

«Ahhh! C’est une belle grande rousse. Elle est brillante, elle est sereine, elle a réussi à m’apaiser. Tu sais, sortir d’une séparation, ce n’est jamais facile, mais elle a réussi à me rendre plus zen.»

Tu es non seulement un amoureux, tu es aussi un père très fier de ta fille!

«La femme de ma vie! Elle a 42 ans maintenant et, tu sais quoi, elle a deux enfants, je suis donc un grand-père comblé. Je dis que c’est l’amour de ma vie, parce qu’elle a grandi avec moi. Je m’entends merveilleusement bien avec elle, et avec sa mère aussi! On fête encore Noël ensemble. C’est vraiment cool.»

J’ai l’impression que tu vis une très belle période de ta vie, Franco. Tu as l’air zen, amoureux, ta fille va bien, ton émission va bien…

«C’est vrai! Je suis beaucoup plus calme que j’ai été. Ça, ça fait du bien. J’ai eu une vie trépidante, je ne me suis pas ennuyé. J’ai fait 15 ans au Festival de Cannes. J’ai des tonnes d’histoires et d’anecdotes, si bien qu’on me demande souvent pourquoi je n’écris pas mes mémoires. Je ne vais pas écrire mes mémoires tout de suite, en fait, je ne crois pas, mais je vais commencer à vider mes boîtes de photos souvenirs. En 50 ans de carrière, j’en ai rencontré des gens, des politiciens, des artistes. Je t’ai parlé de Cannes, je pourrais aussi te parler des 15 années où j’ai couvert le cinéma à travers les États-Unis. Qui a eu la chance de rencontrer Jane Fonda, Annette Bening, Michelle Pfeiffer, Clint Eastwood, Sergio Leone? J’ai eu beaucoup de chance dans le fond.»

Comme si tu avais eu plusieurs vies, on dirait!

«Oui, c’est vraiment la chance qui m’a amené là où je suis. La chance, le désir aussi, la volonté et l’ambition.»

As-tu toujours voulu être journaliste?

«Oui, et ce, même si je n’ai jamais fait mon cours en journalisme, j’ai fait sociologie. Au collège Stanislas, on m’avait demandé ce que vous voulez faire dans la vie et du haut de mes 15 ans j’ai répondu que j’aimerais être journaliste… Pour moi, c’était un métier mythique. Quand on m’a demandé pourquoi, je n’ai pas répondu parce que j’aimais écrire, j’ai plutôt dit: parce que je ne me vois pas rentrer au bureau à 9 h, puis sortir à 17 h. Je ne voulais pas être dans un carcan. Ça doit venir de mon père. Il était camionneur parce qu’il n’avait pas envie d’être sous les ordres de quelqu’un. Je pense que c’est peut-être héréditaire!»

Qu’est-ce que tu aimes le plus de ton métier, même après toutes ces années?

«J’aime la diversité qu’apporte la radio. C’est tellement agréable, tellement enrichissant. J’apprends des autres, ça me fait réfléchir aussi sur ma vie.  C’est un métier fantastique, mais moi, je le fais vraiment pour les êtres humains, pour le plaisir de passer du temps avec la personne que j’interviewe.

Le travail m’a appris à ne pas juger les gens, à les apprécier pour ce qu’ils sont. Finalement, c’est ça qui est important. Tu as des gens aisés qui sont cons, puis tu as des gens qui passent pour des voyous, puis qui ont des cœurs gros comme la planète. Mon équipe est vraiment fantastique. Je me sens vraiment bien avec les gens avec qui je travaille et eux me le rendent bien aussi. Ils sont très présents, ils sont drôles, ils ont de la répartie et ils sont surtout des spécialistes dans leur domaine. J’ai un énorme respect pour eux.»

«Le seul point négatif, c’est de me coucher tôt puisqu’il faut que je me lève à 4 h du matin. Les gens me demandent toujours si c’est dur de se lever tôt comme ça; ce n’est pas le matin que c’est dur, c’est de se coucher le vendredi et le samedi soir! C’est ça que je trouve le plus difficile, mais, au final, ça ne fait rien, car le plaisir, quand on est en ondes, est tellement grand!»

Qu’est-ce qui s’est amélioré dans ton animation au fil des années selon toi?

«L’écoute… C’est ça le secret de l’animation. C’est vraiment d’être à l’écoute de l’autre. Si tu es capable d’écouter ce que les autres te disent, en mots ou en gestes ou via leur attitude, tu vas bien animer.»

Et pour les prochaines années, aimerais-tu passer de l’autre côté du micro?

«C’est drôle, car beaucoup de mes camarades plus jeunes voulaient devenir chefs de pupitre, directeurs de l’information, cadres, directeurs de l’information. Moi, ça ne m’intéressait pas et ça ne m’intéresse absolument pas de “monter les échelons”. Je trouve que mon métier de journaliste m’a permis et me permet encore une grande liberté. Il me permet de vivre des tas de trucs: de sortir, de voir des choses, de m’amuser, de faire des entrevues avec des personnes tellement inspirantes, des monuments…»

Et nous revenons encore et toujours à ce mot qui te sied à merveille: la liberté!

Effectivement… Tu as tellement raison, ça me résume bien!

D’ici à ce qu’on ait accès à ses mémoires, on peut écouter Franco, à l’animation de Dessine-moi un matin le samedi de 7 h à 11 h et le dimanche de 6 h à 10 h sur ICI Première.

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