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Hilary, le yoga et un verre de chardonnay.

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Hilary Clinton n’est pas la Présidente des États-Unis. Et BAM! Vous ne l’avez pas vu venir, celle-là! D’ailleurs, elle non plus. Moins d’un an après l’arrivée de Donald Trump aux commandes de la Maison-Blanche, elle n’y croit toujours pas et, pour tenter de se convaincre qu’une « telle » chose est bel et bien arrivée, elle nous le raconte dans What Happened.

« Mais qu’est-ce qui s’est passé? » Je ne sais trop pour vous, mais c’est sans contredit une des questions qui m’a été le plus souvent posée dans ma vie. Pour mes aventures amoureuses qui foirent, mes contrats qui n’aboutissent pas ou mes rêves qui s’effondrent, c’est sans l’ombre d’un doute, la première question que ma famille et mes amis me lancent au visage. « Mais Caro, qu’est-ce qui s’est passé? »

À partir de ce moment, toutes les options sont sur la table : celles de mentir aux autres, celles de se mentir à soi-même ou de tenter de garder le peu de dignité qui nous reste et sauver notre face dans une situation que l’on aurait souhaité être autre.

Hilary Rodham Clinton n’est pas différente de nous. Seul son compte en banque le sera après la publication de What Happened qui se veut l’ouvrage avec un grand « O. » de la rentrée littéraire de 2017. Elle qui a signé un contrat de plusieurs millions de dollars nous raconte ce qui est « réellement » arrivé ce soir de novembre 2016 alors que les Américains ont décidé de ne pas choisir l’ex-secrétaire d’État sous Barack Obama pour diriger le bureau ovale.

« Ça s’est passé comme ça », version française de ce récit de 500 pages, Hilary me fait réaliser que je ne suis pas différente d’elle et qu’elle ne l’est pas de nous. Comment? Hilary croit, dur comme fer, que les Américains ne l’aiment pas. C’est la principale conclusion à laquelle elle arrive pour expliquer qu’elle n’occupe pas le poste de Commander in Chief. Est-ce que certains la détestent? Oui. L’Amérique tout entière? Je n’y crois pas. Ah les femmes! Qu’est-ce qu’on a besoin d’être aimées! Sans ce sentiment, c’est comme s’il nous était impossible de nous définir.

Ce n’est pas facile de vivre avec nos échecs, mais j’ai l’impression que c’est encore plus difficile lorsqu’on est une femme, et ce, peu importe le rôle que l’on joue. Les hommes eux? Bof. Ils passent rapidement à autre chose. Sous le couvert de l’anonymat, plusieurs disent préférer qu’Hilary Clinton fasse le moins de bruit possible. Qu’elle n’ouvre pas des plaies qui ont encore de la difficulté à cicatriser. Moi, je lui dis : « Go Hilary Go! »

Certes, cet ouvrage semble davantage ressembler à une thérapie qu’une analyse de ce qui s’est réellement passé. Mais n’est-ce pas ce que nous faisons toutes lorsqu’on tente de répondre à la question « mais, qu’est-ce qui s’est passé Caro? »

Aujourd’hui, les chroniqueurs mordaient la jugulaire d’Hilary tentant de me convaincre qu’il s’agissait ici d’une tentative purement mercantile d’expliquer sa défaite dans la course à la Maison-Blanche. Je suis désolée les gars, mais je n’y crois pas à votre théorie. Moi, qui n’ai pas lu plus de dix passages de cet ouvrage, mais qui ai consommé plusieurs minutes d’entretiens qu’elle a offerts aux médias, peux dire qu’il s’agit ici bien plus qu’une opération mercantile.

Nous sommes devant une femme qui a flirté avec le surmenage professionnel et la dépression et qui nous raconte que le yoga et une bouteille de chardonnay lui ont permis de passer au travers de ce difficile épisode de sa vie.

D’ailleurs, j’ai écrit ce texte avec un verre de chardonnay en main.

Et le mien était italien!

« What happened » est publié aux éditions Simon and Schuster

 

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3 Responses

  1. Wow Caro…si je peux me permettre

    belle dose d humilité, d analyse féminine sans prétention.
    En fait cela reflète exactement notre pensée et nos discussions d un samedi soir autour de ton ilot de cuisine

    Il s en dit des choses autour de cet ilot,
    des théories parfois houleuse, d autres simplement sympathique,
    des rires, parfois des pleurs, selon les situations
    Mais tu as toujours le juste mot pour tous nous ramener a la rue Du Parc dans cet espace qui te ressemble tellement

    Tu as le don de l écriture, héritage des Proulx, quoique l on en dise
    nettement pas celui de mamie, qui a beaucoup de talents mais pas celui-ci

    Un récit qui nous fait sourire en coin
    et qui nous fait te dire…tu l as encore Kalou !!
    C est rafraichissant, comme un dernier apéro sur la terrasse fin septembre

    Marjolaine xx

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