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Histoire de Noël: Le murmure des cœurs

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C’était la nuit de Noël. Le village de Val-Jalbert au Lac Saint-Jean, blotti dans les contreforts des Laurentides, avait revêtu son manteau d’hiver. La neige tombait en silence, caressant les toits et les chemins d’un voile immaculé. Le monde entier semblait suspendu dans une douce attente.

Dans une petite maison en bois, à l’extrémité du village, vivait Jean, un vieil homme à la barbe blanche, célèbre pour ses récits empreints de sagesse et de tendresse. Ce soir-là, devant le poêle à bois ronronnant, il accueillit ses petits-enfants, les yeux brillants d’excitation.

Ce soir, mes chers petits, je vais vous confier un secret sur Noël. Pas une légende de lutins ou de rennes, mais une histoire vraie… une histoire du cœur. Les enfants se blottirent contre lui, enveloppés dans des couvertures douces sous le regard bienveillant de sa tendre épouse Marguerite.

Le cœur de la montagne

Il y a bien longtemps, avant même la naissance du village, vivait dans la montagne un esprit ancien nommé Adélard. On disait qu’il était fait de pierre et d’étoiles, et que son cœur battait comme la rivière souterraine de notre village. Mais un jour, ce cœur s’endormit, glacé par l’indifférence du monde.

Les hommes avaient cessé de s’écouter, emportés par leurs querelles et leurs solitudes. Adélard, qui se nourrissait des émotions pures, s’était plongé dans un sommeil profond.

Une veille de Noël, un jeune garçon nommé Philippe se perdit dans la forêt. La neige mordait ses joues, et la peur étreignait son cœur. Perdu, il laissa couler ses larmes chaudes sur la terre gelée. Dans le silence de la nuit, un faible écho résonna sous ses pieds. Le cœur de la montagne venait de frémir. C’était la première émotion sincère que ce cœur recevait depuis des décennies.

L’éveil du partage

Malgré le froid, Philippe poursuivit son chemin, son esprit tourné vers sa famille. Soudain, il aperçut un renard blessé, pris dans un piège. Oubliant sa propre détresse, il s’agenouilla et libéra l’animal. Le renard lécha doucement sa main avant de disparaître dans la neige. Cette fois, le cœur d’Adélard battit plus fort. Un acte de bienveillance, offert sans rien attendre en retour.

Exténué, Philippe finit par trouver refuge dans une grotte. Il s’endormit, bercé par des souvenirs d’amour : sa mère chantant près du feu, son père sculptant des jouets en bois, les rires partagés, l’odeur des mets amoureusement préparés. Ces images réchauffaient son âme. Le cœur de la montagne s’illumina d’un feu ancien. L’amour et les souvenirs heureux avaient réveillé une chaleur oubliée : celle du partage.

À l’aube, sa famille et les villageois, inquiets de l’absence de Philippe, se mirent à sa recherche. Guidés par l’espoir et l’entraide, ils gravirent les collines, soudés par un même désir, ils devaient retrouver l’enfant.

Après de longues recherches, guidés par le cœur de la montagne, ils le trouvèrent endormi dans la grotte, entouré d’une douce lumière émanant des parois. Lorsqu’il ouvrit les yeux et vit sa famille, il pleura de bonheur. À cet instant précis, le cœur d’Adélard, pleinement éveillé, battit avec une puissance inouïe. La montagne tout entière résonna d’un grondement harmonieux, semblable à un immense souffle d’espoir.

Un message éternel

Depuis ce jour, dit-on, le cœur de la montagne veille sur Val-Jalbert. Chaque Noël, lorsque les esprits s’éveillent, un doux murmure résonne dans les rues du village. Certains disent que c’est Adélard, rappelant aux hommes l’importance d’écouter leur propre cœur.

Noël, conclut Jean en caressant doucement la tête d’un de ses petits-enfants, ce n’est pas une date sur le calendrier. C’est un état d’esprit. C’est l’amour qu’on partage, la bienveillance qu’on offre sans attendre, et la paix qu’on sème même dans les nuits les plus froides. Dehors, la neige continuait de tomber doucement, mais dans la maison, tout était chaleur et lumière.

Cette nuit-là, les enfants s’endormirent, bercés par la promesse d’un monde où chaque cœur pourrait battre au rythme de l’amour et de l’espérance.

Joyeuses fêtes à vous tous!

Martin Gaudreault, artiste-photographe et scribouillard

Tant qu’à y être

Les sentiers de neige de Kev Lambert – Éditions Héliotrope — «C’est le premier Noël depuis la séparation. Les parents de Zoey se sont fait un calendrier du temps des fêtes pour la garde partagée. Sa mère souffre que son garçon passe le 24 décembre loin d’elle. Zoey sera avec son père au Lac-Saint-Jean, elle l’aura après. Au milieu des flocons scintillants et des grands froids, de Noël au jour de l’An, dans une famille ou dans une autre, Zoey va surtout explorer les sentiers hallucinés de l’enfance avec sa cousine préférée, Émie-Anne, la plus courageuse personne de son âge qu’il connaît. Les sentiers méandreux serpentent dans la forêt profonde peuplée de monstres et de personnages étranges.»

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