Vous connaissez le célèbre neuropsychiatre français, Boris Cyrulnik? Oui? Non? Pas très important. Cet homme est particulièrement connu pour avoir vulgarisé, dans ses livres, le concept de la résilience.
Qu’est-ce que la résilience? C’est l’aptitude d’un corps à résister aux pressions et à reprendre sa structure initiale. En psychologie, la résilience est la capacité à vivre, à réussir, à se développer en dépit de l’adversité.
Êtes-vous résilients? Moi, je ne sais pas trop, mais je compte bien le devenir. En fait, je le suis un peu; je ne suis pas du genre à penser que si je ne voyage pas c’est la fin du monde, que si je ne vais pas au restaurant, c’est l’horreur, que si je ne peux plus aller au cinéma, au théâtre, au centre commercial, c’est l’enfer.
Non, pas du tout. Je suis consciente que je suis privilégiée lorsque je le fais, mais cela n’est pas le lot d’une grande partie de la population. Par contre, je suis une grande anxieuse, alors pour moi le défi se situe plus au niveau de ma pensée; il faut que j’évite les scénarios catastrophes.
Donc, je pense qu’en cette période de crise nous devons travailler notre résilience, nous devons surtout porter un regard sur ce que nous avons, ce que nous faisons. Alors, on pourrait se faire comme un hymne qui se lirait comme suit :
Je ne peux pas aller en voyage, je me reprendrai (certains n’y vont jamais).
Je ne peux aller voir de spectacles, de films, de pièces de théâtre, j’ai tout ce qu’il faut chez moi pour me divertir (certains n’y vont jamais).
Je ne peux pas aller au restaurant, je peux me faire des bonnes choses à la maison (certains n’y vont jamais).
Je ne peux pas voir mes amis(es), je peux les appeler (certains ne le font jamais).
Je ne peux pas visiter mes grands-parents, je peux les appeler (certains ne le font jamais).
Si on évitait les mots, c’est l’enfer (ah oui, l’enfer, c’est quoi?), c’est l’horreur (ah oui, c’est quoi l’horreur), je suis fatiguée (ah oui là tu peux te reposer), je suis débordée (ah bien là tu ne l’es pas), la vie va trop vite (ah bien là profites-en, ça va lentement), j’ai pas le temps de t’appeler, c’est pour cela que je t’écris des messages interminables par texto (ah bien là, tu as le temps d’appeler).
Le temps est une grande richesse, c’est lorsqu’on ralentit que l’on apprécie.
Mais plus que tout, c’est la santé. Sans elle, rien n’est possible, alors protégeons-la de toutes nos forces.
Lorsqu’on aura un doute, on a qu’à regarder le magnifique film La vie est belle pour constater que le bonheur peut être partout, il suffit sans doute de le créer et de le voir là où il est.
Je souhaite que cette période de crise nous fasse voir que l’on est choyé, que l’on est gâté, que la vie est bonne malgré tout. Moi, je pense à mes parents. Est-ce qu’ils voyageaient? Est-ce qu’ils allaient au cinéma? Est-ce qu’ils allaient au resto? Non, pas vraiment. Qu’est-ce qu’ils faisaient? Ils vivaient le quotidien, un jour à la fois, en famille. Est-ce qu’ils étaient malheureux de ne pas pouvoir faire tout cela? Je ne pense pas, alors…
Comme dit mon petit-fils, Émile, écoutons les consignes pour éviter que le virus se propage, c’est primordial.
4 Responses
Très pertinent . Encore une fois bravo pour ce texte.
Toujours un plaisir de vous lire.
Tout à fait vrai!! Tellement!
C est tout à fait vrai et moi je suis totalement resiliente car je me sens tellement bien de prendre se temps pour enfin prendre soin de moi et prendre le temps pour tout ce que je n avais pas le temps de faire.