J’adore fréquenter les salles de cinéma. L’odeur du popcorn, l’écran géant qui s’anime sous mes yeux et moi, bien calée dans mon fauteuil, c’est le bonheur total. Un sentiment étrange de bien-être m’étreint chaque fois comme si j’étais tout à coup en dehors du temps.
Je me souviens de mes premiers pas de cinéphiles comme si c’était hier. J’étais à l’école primaire et nous allions au sous-sol de l’église paroissiale regarder des films d’horreur. Godzilla, King Kong et toutes sortes de monstres géants occupaient l’écran dans leur splendeur animale. Des classiques! Parfois mes amies hurlaient de peur, mais très souvent elles riaient aussi. Je n’aimais pas vraiment ce genre de film, mais il fallait bien que je commence mon éducation quelque part. J’ai rapidement fait le saut vers les grandes salles, celles réservées aux films plus sérieux.
J’allais souvent au cinéma Crémazie; une salle de mon quartier, assez grande et bien décorée. À cette époque, la déco faisait partie intégrante de l’expérience cinématographique. On y retrouvait des colonnades, des statues et des draperies de velours rouge flamboyant. Rien à voir avec l’anonymat des salles d’aujourd’hui. Les fauteuils étaient sans doute moins confortables, mais l’ambiance était souvent magique. J’ai eu l’occasion d’y voir un tas de films tels que La mélodie du bonheur, Earthquake, Airport, L’aventure du Poséidon… Eh oui, c’était l’époque des films catastrophes. Il y eu par la suite la sortie du film à scandale Le dernier tango à Paris avec Marlon Brando et Maria Schneider. Ce film provoqua un tollé à cause entre autres d’une scène de sodomie entre les deux principaux acteurs. J’aurais voulu voir ce film, mais l’entrée me fut refusée, car l’admission avait été fixée à 21 ans et je n’avais pas l’âge requis. Quelle déception et quelle frustration pour moi à ce moment-là!
Vers la fin de mon adolescence, j’abandonnai le cinéma de mon quartier pour aller installer mes pénates à l’Outremont et à l’Élysée. L’Outremont et ses festivals de cinéastes. Bergman, Fellini, Visconti, Pasolini, Allen et j’en passe… je les ai tous découverts là! J’ai passé des semaines entières dans ces cinémas, scotchée dans mon fauteuil, souvent accompagnée de papiers mouchoirs et d’un popcorn arrosé de beurre sans aucune culpabilité.
L’Élysée quant à lui était plutôt réservé aux intellectuels. On y projetait souvent des films français. J’y ai fait la connaissance de Buñuel, Gavras, Sautet, Lelouch, Rohmer. Ces réalisateurs ont marqué à jamais ma vie de jeune adulte me projetant dans des univers parfois éclatés, parfois singuliers, parfois violents, mais toujours envoûtants…
Je m’ennuie souvent de cette période riche et intense où je découvrais le monde à travers les yeux de ces cinéastes passionnés. J’ai attrapé la piqûre et je ne veux surtout pas me faire vacciner. Le 7e art est le plus beau de tous à mes yeux. Il nous fait à la fois rêver, rire, pleurer et réfléchir; un cocktail unique d’émotions qui nous transportent chaque fois au 7e ciel!
En terminant, je vous partage ma courte liste, mon « top 10 » films à jamais…
- Cinéma Paradiso (Giuseppe Tornatore)
- Amadeus (Milos Forman)
- Amarcord (Federico Fellini)
- Les fraises sauvages (Ingmar Bergman)
- Citizen Kane (Orson Wells)
- Le patient anglais (Anthony Minghella)
- La ruée vers l’or (Charlie Chaplin)
- Shawshank Redemption (Frank Darabont)
- La liste de Schindler (Steven Spielberg)
- Les temps modernes (Charlie Chaplin)
Je pourrais allonger cette liste encore et encore, car je suis et serai toujours une fervente cinéphile. Le cinéma est un univers magique! On y plonge en oubliant tout pendant deux heures. Et on en ressort transformé, chamboulé et les yeux remplis d’étoiles.
Comme le chante si merveilleusement bien Serge Reggiani : sur l’écran noir de mes nuits blanches, moi je me fais du cinéma…
Et vous, dites-moi, quel est votre film préféré? Celui qui a traversé le temps sans prendre une ride…
Une réponse
Beaux souvenira. Moi ai Cin.mazie, j’au vu Le Tour du Monde en 80 jours,… Magique. L’entrée était gratuite pour les enfants, si on apportait une boite de conserve… Il y a tres tres longtemps.
Mes préférés L Les paruies de Cherbourg, Les uns les autres, Fiddler on the roof et j’en oublie. Je veux absolument voir : Il pleuvait des oiseaux. Votre article est touchant, merci.