En ce temps d’élections, on ne cesse de nous parler des enjeux importants : l’environnement, les impôts, la maternelle à 4 ans… Mais après avoir vécu une expérience bien spéciale, je souhaiterais aussi qu’on nous parle de la survie de langue française.
Il y a quelque temps, j’ai eu la chance de rencontrer un gentil monsieur d’origine belge qui a décidé de tout quitter pour réaliser son rêve d’habiter ici, au Canada. Quand il a commencé ses démarches, le gouvernement du Nouveau-Brunswick lui a fait miroiter un bel avenir en cette province puisque les gens y étaient bilingues. Il n’aurait donc pas de problème à y vivre en français, voire même, y démarrer une entreprise. Toutefois, après 5 ans, il devait toujours se battre pour parler en français. Désappointé par cette réalité, il est venu s’installer au Québec et depuis 1 an, il est très heureux.
Cela m’amène à vous raconter ma petite aventure. Pour de petites vacances, nous sommes allés visiter son fils et son petit-fils qui vivent toujours à Moncton, au Nouveau-Brunswick. C’était la première fois que je visitais cette province et c’est avec enthousiasme et curiosité que je commençais ma visite dans cette belle ville.
Comme il pleuvait, j’ai décidé d’aller faire un tour au centre d’achats. À ma grande surprise, j’ai réalisé que les vendeuses dans les boutiques et les serveuses au restaurant ne s’adressaient à moi qu’en anglais. Quand je leur disais un beau « Bonjour, vous allez bien ? » en français, je me faisais regarder avec étonnement. Il y en a même qui se sont détournées de moi pour ne pas me servir. Je me suis sentie comme E.T. sur une autre planète!
Le soir, nous jasions en français et rions (un peu fort je l’admets!) sur une terrasse. Nous nous sommes fait regarder croche pas les gens qui nous entouraient. Je me suis surpris moi-même à répondre à leur air snobinard avec un large sourire, on n’allait quand même pas parler anglais pour leur faire plaisir!
J’espère seulement que la future génération comprendra la nécessité d’un vrai bilinguisme pour que nous puissions vivre ensemble et cohabiter dans les deux langues. J’aime ma langue et je n’ai pas du tout apprécié me sentir étrangère dans mon pays…
Et vous, ça vous est déjà arrivé?
Bonne journée les Radieuses!
Lizette