Rechercher
Close this search box.

Les voyages forment la jeunesse!

Écrit par

Avoir 15 ans et débarquer à Paris. Avoir 15 ans et visiter la France, ses châteaux, ses musées. Arpenter les Champs Élysées; flâner et s’asseoir dans ses cafés. Chanceuse, me direz-vous? Non, plutôt incroyablement privilégiée! Mais laissez-moi vous raconter une belle histoire, mon histoire.

J’ai la chance d’avoir une grande sœur qui terminait sa formation de comédienne à l’époque. Élève du Conservatoire d’art dramatique de Montréal, elle partait pour le Festival d’Avignon à la fin de sa dernière année d’étude. J’en bavais d’envie… mais ce que je ne savais pas c’est que mes parents projetaient secrètement de m’envoyer la rejoindre après le Festival pour passer des vacances avec elle.

Je me souviendrai toujours du moment où ma mère m’a demandé si j’aimerais aller rejoindre ma sœur en France… j’en tremblais de joie. Je ne pouvais pas le croire, car mes parents n’étaient pas spécialement riches. Ils avaient dû faire quelques sacrifices pour me permettre de partir. Ma sœur avait fait le reste en travaillant comme serveuse dans un restaurant italien de la rue Crescent. Elle avait réussi à masser une somme assez rondelette en pourboires.

Qui sommes-nous? Qui êtes-vous, chères Radieuses?

Elle est donc partie comme prévu au début de l’été et je suis allée la rejoindre à Avignon. J’ai donc pris mon premier vol transatlantique et mon deuxième vol intérieur dans un coucou à hélices qui rasait la cime des arbres. J’étais verte de peur. L’hôtesse de l’air, comme on les appelait à l’époque, circulait dans l’allée en distribuant des bonbons. J’avais les yeux rivés à mon hublot, étant certaine de voir défiler mes derniers paysages avant le crash…

Je suis arrivée saine et sauve à Avignon et mon aventure a commencé. Ma sœur et moi avions presque deux mois devant nous pour partir à la découverte de la France et de l’Espagne. Deux mois de plaisir, d’étonnements, de fous rires, de belles rencontres et j’en passe. Au cours du voyage, nous avons séjourné assez longtemps à Paris dans un petit hôtel du 8e arrondissement. Le patron ressemblait comme deux gouttes d’eau à Jean-Pierre Ferland et nous avait pris d’affection. Nous étions mineures toutes les deux et il nous trouvait bien aventureuses de voyager sans nos parents. Nous n’avions pas le droit de cuisiner dans notre chambre, mais il fermait les yeux et surtout le nez sur les odeurs d’ail et d’oignons quand ma sœur nous préparait à manger sur un petit réchaud à fondue qu’elle avait apporté avec elle. C’était une façon ingénieuse d’étirer le budget qui nous permettrait de rester plus longtemps à Paris.

Nous avons traversé la France en train pour nous rendre à Marseille et sur la Côte d’Azur. Je peux me vanter d’avoir fait du pédalo sur la mer Méditerranée à Bandol. C’est quand même mieux que sur un banal lac des Laurentides, non? Nous avons loué des mobylettes à Paris, nous donnant la chance de parcourir la ville dans tous les sens à peu de frais. Un jour, ma sœur me proposa d’aller visiter le château de Vincennes et pour arriver plus vite à bon port nous avons emprunté l’autoroute. À un certain moment, nous avons été interceptées par des policiers ahuris de nous voir rouler sur cette autoroute avec nos trottinettes qui ne faisaient pas le poids contre les camions et les voitures qui circulaient à haute vitesse. Ils nous ont arrêtées pour nous interroger. L’un d’eux ne comprenait rien à mon accent québécois et me croyait espagnole jusqu’à ce qu’il voie nos passeports canadiens. Il s’est alors écrié : Ahhh, des Canadiennes! Ils se sont empressés de nous raccompagner vers une rue moins passante et ils nous ont dit : C’est normal que vous vous soyez perdue (ils faisaient allusion aux panneaux indiquant l’autoroute) nous savons bien que chez vous tout le monde ne parle que l’anglais!!!

J’ai célébré mes 16 ans à Marseille sur la Cannebière en buvant l’un de mes tout premiers verres de vin rouge. Un de mes plus beaux souvenirs à vie! Je ne me souviens plus de ce que j’ai mangé, mais je me souviendrai toujours de ce que j’ai bu! 

Ce voyage initiatique avec ma sœur m’a contaminé à jamais.

J’ai pris goût à la bonne bouffe, aux bons vins, aux voyages, aux découvertes de toutes sortes : le Louvre, le musée Rodin et celui du quai d’Orsay, Versailles, Vincennes. Tout cela a fait de moi une autre personne. Curieuse, avide de connaître, passionnée par tout ce qui est différent et qui détonne.

Merci, merci, merci à mes parents qui m’ont offert le plus beau des cadeaux et merci à ma sœur qui a été ma guide et mon ange-gardien lors de cet été 1974… l’été de mes 16 ans!

Autres articles de l'auteur.trice

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Publicité Infolettre

POUR NOS ABONNÉES VIP: AUCUNE PUBLICITÉ, CONCOURS EXCLUSIFS ET CODES PROMO!

Pour quelques dollars par mois devenez une Radieuse VIP

Articles similaires

À toi, mon corps, mon emballage, mon enveloppe, mon véhicule. Celui avec qui je me présente partout où je vais, à toi qui vis partout…
La bourse, ce mot si commun, si fréquemment murmuré, analysé, redouté, vénéré; on pense à Wall Street, la Bourse de Montréal, Toronto, Hong Kong, Vancouver,…
Ceci est une histoire vraie.  Elle n’est pas seulement inspirée d’une vraie histoire, elle est réelle en tous points.  Elle n’est ni romancée ni exagérée,…

 

Et je reçois le top 5 de leurs articles les plus populaires

Recevez dans vos courriels, les conseils de nos collaborateurs vedettes et experts.

Hubert Cormier, Brigitte Poitras, Jean-François Plante, Danielle Ouimet, Jardinier paresseux...

Non merci.