C’est derrière nos masques que nous vivons l’été 2020. Quelle drôle de période. Plus rien n’est pareil. Même si notre vie a repris une certaine normalité, il y a toujours un bémol. Il est là le virus, il est là et il ne faut pas l’oublier.
Derrière le masque se cache de nombreuses incertitudes, des peurs, des peines et beaucoup de hargne, je dirais. Sur les réseaux sociaux, les masques tombent et on dénonce avec raison des comportements inacceptables, mais est-ce le bon endroit pour le faire? Il y a ceux qui veulent faire enlever les masques par liberté. Ah oui, tu es libre de me transmettre le virus, allons, voyons, un peu de sérieux. Il y a ceux qui, avec agressivité, prônent le masque; est-ce bien nécessaire?
Est-ce parce que les gens ont longtemps été confinés qu’ils utilisent les réseaux sociaux pour déverser tant d’agressivité? Finalement, on pourrait croire que Facebook est une sorte de masque pour certaines personnes. N’ayant pas le courage de dire les choses de vive voix, ils utilisent cette plateforme pour faire passer leurs messages.
Voyons, allons; Facebook est une vitrine, un perron d’église, une fenêtre sur la vie sociale, amicale, c’est bien ça le principe. On a des amis Facebook. Moi, j’aime bien aller sur Facebook, j’aime bien voir le grand jardin de Marie-Julie, les belles photos de Geneviève, les bons mots de Catherine.
J’adore voir les photos des petits-enfants de mes amies, les voir comme moi si fières de ces beaux petits êtres. J’aime voir les photos des beaux bols de fraises, des couchers de soleil, des enfants qui sautent dans l’eau, de la vie qui bat, quoi.
Oui, on peut partager parfois des peines, comme ce terrible drame survenu récemment causant la mort de deux belles petites filles, tout simplement l’horreur. Oui, collectivement sur Facebook, nous sommes outrés, peinés, fâchés, c’est parfois aidant de pouvoir partager virtuellement notre indignation. Ça peut être un bon exutoire lorsqu’on a de la peine, un grand plaisir lorsque c’est notre anniversaire, lire des dizaines de beaux messages de gens que nous ne voyons plus, mais que nous avons tant appréciés, ça fait chaud au cœur.
L’été 2020 sera mémorable; en plus de cette chaleur parfois accablante, nous devons porter le masque. Il faut l’avouer ce n’est pas très confortable; moi je n’apprécie pas. J’ai chaud, ça fait de la buée dans mes lunettes et on dirait que ça me rend sourde. Je cherche un peu mon air, et en plus personne d’autre que mon masque ne voit mon rouge à lèvres; ça, c’est la pire des choses pour moi. C’est ma marque de commerce; jamais sans mon rouge à lèvres. Qu’à cela ne tienne, j’en porte quand même et c’est dans mon masque que ça se voit, c’est comme ça.
Blague à part, cet été, regardons-nous dans les yeux, parce que oui la beauté est dans les yeux de celui qui regarde. Les yeux sont le reflet de l’âme.
Tout ce que nous vivons n’est pas une mascarade. Alors, à nos masques, les yeux grands ouverts, le cœur sur la main, doucement sur le clavier.
Après tout c’est l’été comme chaque année, le soleil n’est pas masqué pas plus que les petits fruits et les fleurs.
Alors, bon été.
2 Responses
Très beau témoignagne chère Christine, je reconnais ta douceur et belle intelligence du temps de CKAC :-). Tout à fait d’accord avec ton propos et questionnement
Encore et encore de ces mots justes et à propos qui portent à réflexion sur les événements du quotidien qui marquent nos vies. « Tranche de vie » – un segment apprécié du magazine Les Radieuses. Avec votre équipe, il fait bon d’avoir 50 ans et plus. Félicitations !
Sincèrement, merci Christine,