Ça fait plus de dix ans que je suis active sur Facebook. Très active. Je ne me souviens pas d’une journée où je n’y ai pas, au minimum, jeté un coup d’œil. Il faut dire que ce réseau social est très utile pour mon travail de recherchiste, et même pour obtenir des contrats. Force est d’admettre que j’y perds souvent mon temps, des moments que je pourrais exploiter à faire de l’exercice ou à lire un bon roman. J’ai déjà souffert du FOMO, un acronyme de l’anglais fear of missing outqui veut dire : une peur de manquer une nouvelle importante ou un événement dont tout le monde parle. Je défilais mon fil d’actualité jusqu’à voir les publications de tous mes amis, et évidemment, quand j’avais terminé, de nouveaux s’ajoutaient. Je me suis guérie. D’abord, j’ai trop d’amis et ensuite, je me dis que s’il y a quelque chose de si capital, je le saurai en regardant les cinq ou six premiers statuts.
Je ne suis plus dépendante (vraiment ?) de Facebook. Toutefois, j’utilise encore trop ce réseau social. En plus de mon profil personnel, je gère également ma page d’auteure. Sans parler d’Instagram, qui fait aussi partie de ma vie. J’écris pour les ados et les jeunes adultes, ils y sont tous, je dois les suivre. Pour moi, c’est une évidence.
Il y a de très bons côtés à FB. Je travaille souvent, sinon presque toujours de la maison, alors ce réseau social devient ma machine à café, celle devant laquelle on jase du téléroman de la veille, de la grosse nouvelle du jour ou de la température. Sans contredit, en allant y faire un tour quelques fois par jour, on se sent moins isolés.
Laissez-moi vous confier un truc qui m’horripile. Vous savez le gars ou la fille qui ne s’est jamais créé de profil et qui chiale contre FB énonçant qu’il ou qu’elle n’a pas le temps de lire ce que ses amis mangent, voir des photos de leurs chats ou leur dernier voyage dans le sud. Comment font-ils pour avoir une idée de ce qui s’y publie s’ils n’ont pas de compte FB ? C’est à mon avis une image plutôt archaïque et bourrée de préjugés. J’ai encore entendu une personnalité publique récemment qui tenait ses propos dans un talkshow. S’ils ont déjà eu un profil et que leur fil était aussi insipide, c’est peut-être que leurs amis étaient plates!
Toutes les semaines depuis plusieurs d’années, je partage une photo de chien du vendredi. Mes camarades virtuels l’attendent et la réclament si j’oublie. Cette image que je choisis soigneusement, arborant l’espèce canine dans toute sa splendeur, reflète mon humeur ou l’actualité. Mais j’ai la prétention de croire que mon fil est diversifié et souvent digne d’intérêt. Je relaye des articles en prenant soin d’en faire une introduction, un commentaire. Je partage des demandes d’amis qui cherchent un job, un appart ou un chum et… j’avoue, j’expose mes bons coups quand il y en a. Je me fais un devoir de ne jamais émettre une opinion négative qui ne fait pas avancer les choses. Je laisse les bougonneux professionnels s’en charger. Il y a des gens payés pour ça, et d’autres qui le font gratuitement. Je préfère y aller par sondage, en posant une question bien précise qui provoque souvent une discussion intéressante pour nourrir un débat.
Et tant qu’à être dans les confessions, j’ai beaucoup de difficulté avec ceux qui publient beaucoup, mais ne commentent jamais le fil des autres. C’est comme une forme d’égocentrisme. Parce que oui, on peut déceler la personnalité de quelqu’un à travers Facebook. Paradoxalement, méfions-nous de ceux pour qui tout est toujours rose !
Ah oui, et jamais je ne lèverai le nez sur le partage d’une vidéo de bébé qui rit aux éclats !
Et vous, votre relation avec Facebook se porte bien ?