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Mon parc Jarry à moi!

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C’est un beau grand terrain de jeu que j’ai commencé à fréquenter à l’époque des Expos qui jouaient alors sur le terrain qu’occupe maintenant la coupe Rogers. Je n’oublierai jamais ces belles soirées d’été alors que j’allais chercher mon amie Suzanne qui habitait tout près du parc et que nous nous rendions au stade pour aller nous installer dans les « bleachers » (les gradins populaires), la section à très petit budget du stade. Il me semble que ça coûtait 50 cents à l’époque pour pouvoir admirer de très très loin nos joueurs préférés tels que Rusty Staub, Coco Laboy, John Boccabella et plein d’autres joueurs aux noms étranges et exotiques. Et nous n’étions pas peu fiers de voir un lanceur québécois sur le terrain, un certain Claude Raymond. Je me rappelle encore des coups de circuit quand la balle atterrissait dans la piscine du parc. Ça me semblait être tout un exploit… alors qu’aujourd’hui je constate que la piscine en question est située tout près du stade. Mais bon, cela faisait partie de la magie de l’époque… ces splendides et chaudes soirées d’été sous les étoiles à manger des hot dogs et à taper du pied pour que le frappeur au marbre nous en mette plein la vue.

Mon parc Jarry à moi c’était aussi une soirée magique et inoubliable quand le groupe britannique Supertramp y avait donné un concert unique. Ahhhh! Supertramp, je l’aimais d’amour ce groupe. Je connaissais toutes leurs chansons par cœur. Ils avaient installé un écran géant dans le parc et des scènes de film étaient projetées durant les chansons. Il devait y avoir au moins 25 000 personnes étendues dans l’herbe et en train d’en fumer aussi… Quelle époque! Le peace and love à son meilleur!

Mon parc Jarry à moi c’était encore l’endroit où mon fils a fait ses premiers pas en patins à glace avec son grand-père Marcel. Thomas avait l’air gauche et hésitant sur ses patins, mais grand-papa était là pour le tenir par-derrière et lui donner des ailes…

Mon parc Jarry à moi c’était aussi la fameuse piscine dans laquelle atterrissaient les balles des coups de circuit des Expos. J’y allais à l’occasion quand il faisait vraiment très chaud. Bondée d’enfants de tous âges, elle était pleine de cris, de rires et de pleurs aussi. Les plus grands allaient dans « le creux » comme on disait. On les trouvait braves. Moi j’avais peur de l’eau alors je me tenais tranquille dans mon coin, dans six pouces d’eau. Et puis, j’allais m’asseoir et je regardais les autres nager les enviant un peu, car moi, je nageais aussi bien qu’une roche.

Mon parc Jarry à moi, c’était aussi l’étang aux canards qui me paraissaient des oiseaux rares, car je n’avais jamais rien vu d’autre. Je me demandais d’où ils venaient. Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien manger? Où allaient-ils dormir la nuit? Plein de grandes questions existentielles…

Mon parc Jarry à moi c’était aussi les familles qui se rassemblaient pour faire des pique-niques improvisés, amenant leur glacière, couvertures, barbecue et chaises. Ils avaient l’air heureux, ils riaient. On aurait dit que le temps s’était arrêté pour eux. Pas de soucis, pas de chagrin, rien que du bonheur!

Mon parc Jarry à moi c’est le plus beau parc au monde, car à travers mes yeux j’y vois encore mon enfance heureuse et insouciante comme si c’était hier finalement…

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