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Père Noël, apporte-moi tes bébelles…

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Ah! Le père Noël et ses bébelles! On a tous chanté cette version typiquement québécoise, n’est-ce pas? On est loin du beau classique de 1857, Jingle Bells du compositeur américain James Pierpoint… surtout avec la version plus grivoise dans laquelle on peut entendre « J’en aie eue, j’en veux pus, f… toi les dans l’… ».

Je vous prends à la chanter, hein? Ça m’amène à vous demander, vous souvenez-vous d’un cadeau en particulier qui vous a marqué? D’une histoire de père Noël… D’un souvenir indélébile? De mon côté, il y en a toujours un ou deux qui me reviennent chaque année…

Je devais être à la veille d’avoir cinq ans. On était chez mes grands-parents Miller à Sherbrooke. Tout le monde était sur le party avec la musique, le gin, la bière, le vin et le 7up coulant à flots. Les céleris et les olives farcies, les biscuits Ritz tartinés avec un bout de pickle dessus, les chips trempées dans les trempettes façon « recette de Kraaaaft », tout ça se mangeait avec les drinks et ça jasait fort chez Louis-Philippe et Joséphine. Jusqu’au moment où… paf!… plus d’électricité! Vous dire comment il faisait noir à chercher des chandelles! Un chance que les nombreux fumeurs avaient un briquet à la portée, mais croyez-moi, c’était presque épeurant dans mes yeux de petite fille que de passer le réveillon avec des bougies partout… Et imaginez le temps venu de donner les cadeaux… C’est peut-être à cause de cette panne que je me suis retrouvée à hurler quand j’ai reçu la célèbre poupée Chatty Cathie et que mon cousin Jean-Pierre a tiré la corde derrière son cou et qu’elle s’est mise à dire avec une voix de démone : « Hi! I’m Chatty Cathie ! » Il a passé son réveillon à tirer la corde quand il ne voyait pas mes parents autour… J’étais vraiment traumatisée, je frissonne encore en écrivant ces lignes!

Quelques années plus tard, je me souviens aussi de mon oncle Jean qui avait un long nez très particulier… Avec un coup dans cedit nez, il avait décidé de faire le père Noël en cachette pour faire plaisir à son fils Éric qui était le plus jeune de la famille. Mon oncle avait prétexté qu’il devait aller chercher quelque chose dans son char, lui donnant le temps d’enfiler son costume. Quand il est entré, tout le monde s’extasiait en lançant des OH! le père Noël est arrivé! Le petit Éric aux beaux grands yeux gris-bleus était figé de bonheur en croyant voir arriver le vrai père Noël! Dans sa tête d’enfant, aucun doute, c’était lui jusqu’à tant que le gros monsieur à la barbe ouatée retenue par deux élastiques blancs accrochés à ses oreilles le prenne sur ses genoux. La magie prit le bord et les rires éclatèrent de partout dans le salon quand le p’tit le regarda ben comme il faut et lui : « Père Noël, t’as le même gros nez que mon père! ». Je me prends à la rire encore en l’écrivant!

Si vous me lisez depuis mes premières tranches de vie, vous aurez compris que j’aie une fibre nostalgique et le temps des fêtes apporte son lot de souvenirs, comme plusieurs d’entre vous, j’en suis certaine. Vous avez toutes vécu au moins 50, 60, 70, 80 et peut-être 100 réveillons. C’est quelque chose quand on pense à ça! Votre petite enfance, votre adolescence, vos premiers amours, votre premier enfant, petit-enfant ou même arrière petit-enfant, il y a tant de souvenirs qui se rattachent à cette fête. De beaux et grands souvenirs en famille, mais aussi certains tristes et terribles… Souvent brisés par des histoires d’alcool…

Comme cette presque bataille entre mes oncles parce que mon cousin avait bu une bière à 16 ans et que ma grand-mère a fait une énorme crise à les voir faire, ce qui avait inquiété tout le monde, elle qui avait le cœur si fragile. Ou encore, il y a deux ans, alors que je recevais le peu de famille qui me reste et que mon frère totalement ivre a fini dans le banc de neige derrière chez moi et qu’il voulait qu’on le laisse là pour en finir… Tout un joyeux Noël, j’vous dis…

À part les concerts avec ma chorale et Les Fééries du même nom dans mon village, Noël pour moi, ça ne veut plus dire grand chose même si je possède encore la fibre « party animal ». Les beaux partys de famille n’existent plus et depuis que mon père n’est plus, ça devient difficile de laisser ma mère seule pour aller célébrer Noël dans ma belle-famille que j’aime, surtout avec un frère et son cerveau brûlé par l’alcool sur lequel je ne peux me fier.

Noël devient un sujet de discussion parfois très sensible avec ma Lili, car on se demande toujours ce qu’on fera.

Cette année encore, on sera séparées soit le 24 ou le 25. On ne sait trop encore, mais on a l’habitude depuis 15 ans. Heureusement que mon cadeau, elle me le fait tout le reste de l’année en étant près de moi.

On n’a pas besoin de bébelles ni de père Noël pour s’aimer. On a juste besoin de se regarder dans les yeux, l’étoile de Bethléem y brille à longueur d’année!

Très chères Radieuses de 50, 60, 70, 80, 90 ou 100 ans, je vous souhaite que votre Noël 2018 fasse partie de vos beaux et grands souvenirs avec les vôtres. Et si vous chantez le fameux « Père Noël, apporte-moi des bébelles », vous penserez à moi!

Grosse bise!

Chantal xx

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3 Responses

  1. Merci à toute l’équipe !! Votre travail est exceptionnel .je lis intégralement tout ce que vous publiez .Je vous souhaite à tous une merveilleux temps des Fêtes et une prochaine Année remplie d’abondance et de douceur !!!

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