Depuis une douzaine d’années, je lis des livres signés par des auteurs de chez nous, principalement des romans. Je me fais souvent poser la question « Pourquoi? ». Comme j’entreprends de critiquer environ trois bouquins par mois chez Les Radieuses, je vais répondre à cette pertinente question.
Voici douze ans, à la demande expresse des Correspondances d’Eastman, j’ai ouvert un blogue que nous avions alors décidé d’intituler « Le Passe-Mot », lequel s’est transformé et a changé de nom pour « La Volumineuse ». Le plus naturellement du monde, je me penchais sur n’importe quels titres francophones.
Et puis, de billet en billet, je suis entré dans le milieu littéraire québécois par la porte des éditeurs. Ceux-ci peuvent sembler jouer le rôle des « méchants », puisque la prudence leur dicte d’éditer un nouvel auteur en autant que le premier roman se soit vendu à 500 exemplaires. Vous avez bien lu, 500 exemplaires! C’est peu et pourtant, combien d’auteurs en ont vendu que 250, ce qui compromet leur carrière en partant. D’entendre un chiffre aussi faiblard m’a donné un choc. J’en ai perdu mon latin et ma joie de commenter des livres français où le lectorat se décline par milliers, tandis qu’ici, au Québec, l’on trouve un petit bassin de lecteurs. On pourrait même dire de lectrices, car ce sont les femmes qui lisent le plus. Chaque lecteur est précieux et, pourtant, les tribunes pour promouvoir le livre se raréfient. J’ai fini par accepter des services de presse de certaines maisons d’édition, ce qui ne m’empêche pas d’en acquérir pour couvrir un plus grand éventail.
J’en suis encore là douze années plus tard, à quelques transformations près. Dans les premières années, j’appelais mes billets des « commentaires », maintenant, je les appelle des « critiques ». Mon couteau s’est effilé progressivement et je décortique un texte d’une manière plus directe, tout en restant bienveillante. Cela me donne une posture d’équilibriste, pas toujours facile à tenir, ce que je préfère à porter des gants blancs à longueur d’année. C’est suant. Et je n’aime pas avoir chaud, je préfère la fraicheur (sourire)! Donc, j’y vais rondement, surtout que plus on veut couvrir de titres, plus on doit abréger. Et, au besoin, je réitère aux auteurs cette maxime : « Parlez-en mal, mais parlez-en! ».
J’ai un auteur à la maison, Marsi, mon mari. Il a beau abonder dans le sens de la maxime ci-dessus, il va tout de même se faire un sang de cochon (c’est l’année du cochon!), si on remet en question quelques entourloupettes de son histoire. Ça passe difficilement dans le gosier créatif de n’importe quel auteur, et je reste toujours consciente de cela. J’aime toujours autant nos auteurs et j’aborde le livre comme je le ferais d’un être humain. Avez-vous déjà rencontré un être humain parfait, vous? Hé, non! Les livres, c’est pareil. Un livre a des défauts et des qualités et parfois les défauts de ses qualités. Il faut avoir assez d’amour, et d’humour, pour les observer, ce qui passe par l’ouverture et le respect. Évidemment, il y a des qualités que je préfère à d’autres et des défauts que je supporte mieux. Vous de même, j’en suis sûre. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous lisons des critiques, afin de choisir une lecture qui nous corresponde.
À la fin du livre critiqué, je vais rajouter l’info « service de presse », si c’est le cas et également, pour la première fois, me compromettre en accordant des étoiles. Je ne l’ai jamais fait à ce jour, car cet exercice est extrêmement subjectif. Donc, toujours prendre les critiques avec un gros grain de sel de mer, sinon même toute la salière.
Lors de mon prochain billet, je vais critiquer le polar Terminal Grand Nord, un premier roman d’Isabelle Lafortune. Je sais d’or et déjà que je vais lui octroyer un 2 étoiles, ce qui est peu, puisque je serais surprise d’accorder une étoile. Autrement dit, lorsque je tiens entre mes mains un livre pour lequel je pense donner une seule étoile, je ferme ma lampe de chevet, ensuite, la couverture du livre. Celui-ci n’est plus éclairé, même pas d’une étoile. Heureusement, c’est rarissime. Il y a des manières d’éviter les romans dont on se doute fortement qu’on n’aimera pas.
Avant de terminer cette entrée en matière, je rajoute que je lis principalement des romans, plusieurs genres (même de la chick lit!), mais il est plaisant de temps en temps de varier avec une biographie, un livre documentaire ou même de bien-être. Un exemple de ce dernier genre, je compte critiquer « La force insoupçonnée du réconfort » de Joël Legendre.
Je le rappelle, j’aurai à tenir un exercice de brièveté, aussi, toute question demandant une précision sera plus que bienvenue, mais souhaitée. Et, bien entendu, si vous avez lu ledit titre et que, vous, vous l’avez aimé, ou pas, il est du plus grand intérêt que vous nous le fassiez savoir dans les commentaires. J’aime lire, mais j’aime encore plus « vous » lire.