Je me dois d’accepter l’évidence : je ne suis pas un lapin… Tout comme mon père. Parce que je dois l’avouer : l’auteur de cette citation c’est plutôt lui. Phrase qui nous faisait tellement rire, moi et ma sœur, plus jeunes, à la table, quand ma mère présentait ou offrait de la laitue ou quelconque verdure à mon père. La phrase est demeurée malgré les années.
Le virage santé, écolo et vert des dernières années encense les bonnes habitudes de vie. En tant que professionnelle de la santé, je ne peux que me réjouir de ce virage. Une partie de mon travail est d’ailleurs axé sur les changements à apporter pour maintenir son cœur en santé.
Mon chum a récemment eu un problème cardiaque. Lui qui a toujours été un roc. À 50 ans, il aurait pu faire de moi une veuve. À sa sortie de l’hôpital, un retour sur les recommandations du cardiologue s’impose : en première place : l’alimentation, bien sûr! Pour mon conjoint, pas de problème, lui, il est un lapin! Il s’empiffrait déjà de salades de toutes sortes, de légumes tous plus verts que les autres, de poissons, de trucs crus… enfin bref, ce n’est pas où le bât blesse pour lui. Mais pour moi… oh mon dieu…
Que faire quand manger un brocoli est une torture? Quand le chou-fleur invité s’accompagne de nausées? Quand les champignons, oignons et poivrons vous donnent des cauchemars? Quand manger un pain de grains entiers vous donne l’impression de manger des graines d’oiseaux ?
Tous les nutritionnistes du monde (et celles avec qui je travaille) diront qu’il y a des solutions. Qu’il y a des façons différentes d’apprêter, de commencer tranquillement, un changement à la fois, etc.
Mais si j’étais comme ça moi? Bon…
J’adore les fruits, surtout les baies. Je tuerais pour des mûres sauvages. Je peux survivre sans viandes rouges. Difficilement sans frites, pâtes et croustilles, mais je peux me contrôler pour le bien de ma santé. Mais je déteste les trucs verts, beige, et brun, bon!
La culpabilité est aussi toxique pour la santé, non? Alors, assumons-nous!
Aller à l’épicerie devrait rester un plaisir, non une torture. Et imaginez si vous oubliez vos sacs réutilisables, en plus! Horreur! Honte à vous! Vous tuez la planète!
Un autre truc vert qui m’étourdit…
Loin de moi l’idée de nier l’importance de protéger notre milieu, voire notre planète. Je recycle parfaitement, je roule électrique, je limite les emballages, etc., mais nous nous devons de respecter les limites de chacun.
Si je ne veux pas laver mes sacs à sandwichs réutilisables et continuer d’acheter mes bons vieux Ziploc, je refuse d’être fusillée du regard. Je ne suis pas prête au papier hygiénique réutilisable!
Aujourd’hui, il faut être parfait.
Manger bien, être écolo, consommer moins, bougez plus, être zen, méditez, un bon dosage travail-famille-loisirs.
Mais quand est-il de l’accord avec soi-même? Que faire quand se faire plaisir rime plus avec regarder une série sur Netflix que de faire un entraînement par intervalle à 30 degrés? Quand un hot-dog est un plaisir, mais un filet de saumon une torture? Quand m’asseoir sur le bord de ma piscine les pieds dans l’eau me comble plus que de faire une randonnée en montagne qui finira sur Instagram?
J’imagine qu’il y a des choix à faire… C’est là le problème. Si tous les choix que tu fais pour rendre ta vie meilleure te rendent moins heureux…
Sur ce, allons grignotez un truc… vert ou pas.
P.S. Ne vous n’inquiétez pas, je n’ai pas transmis le gène à ma famille. Mes enfants mangent sainement et sont de grands sportifs. ?