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Quelques nuances de gris…

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Ce matin, il fait gris, gris dehors et ma foi, il fait gris en dedans, en dedans de la maison, en dedans de moi. Il ne faut pas se laisser emporter dans cette grisaille bien entendu. Il fait souvent beau dehors et souvent beau en dedans. L’été a été beau, les premiers jours d’automne fabuleux. Nous sommes allés aux pommes en famille. Oui, oui, rien n’était encore défendu.

J’ai apprécié chaque minute de cette brève escapade avec toute ma famille. On a immortalisé ce moment en photos, on l’a partagé, non pas pour montrer ou démontrer que nous étions une siiii belle famille, mais pour partager le beau. Le beau moment que nous avons tant de difficulté à apprécier tellement tout va vite.

J’écris sans savoir avec précision le thème de mes écrits. Je suis assise bien proprement vêtue avec mon rouge à lèvres, seule à la maison, je ne mets pas mon masque… Par la fenêtre je vois ruisseler les petites gouttelettes d’eau, le fleuve est agité tout comme moi. Je suis nostalgique, j’aimerais appeler ma mère, lui dire de ne pas sortir, peut-être l’inviter chez moi. Je voudrais me retrouver avec mes trois filles comme lorsqu’elles étaient petites, je pourrais les confiner avec moi. Je voudrais avoir au bout du fil des gens qui me demandent comment je vais, oui, je remarque, avec cette pandémie, que l’on préfère bitcher sur les réseaux sociaux plutôt que de s’intéresser aux autres.

Je me questionne; comment aurions-nous vécu cela sans les réseaux sociaux? J’ai l’impression que ç’aurait été moins anxiogène. Oui, les réseaux sociaux nous informent, mais ils suscitent présentement beaucoup de haine. Tout un chacun se permet des recommandations disant aux autres qu’ils ne font pas attention. Ils sont très nombreux à faire la leçon, on imagine qu’ils ont passé l’été sur leur terrasse, aucun visiteur, aucune sortie. Eux, ils sont corrects, ils écoutent. Moi, je me sens un peu rebelle face à cela. Je pense qu’il faut individuellement se prendre en main. Bien sûr, on peut faire appel à la population; il faut vraiment être solidaire, mais si on se concentrait sur son soi-même pour éviter le dérapage et les insultes.

Ça me fait penser à des lendemains d’élection; tout le monde ne comprend pas qu’un tel parti soit élu alors que parfois le gouvernement est majoritaire, mais personne n’a voté pour lui. Les cas de COVID augmentent, mais tout le monde fait attention.

On chiale contre le gouvernement, on ne comprend pas les consignes, elles ne sont pas claires, semble-t-il. Bien moi, ce que je comprends et ce qui est clair c’est qu’il faut se protéger tout un chacun. Ça va mal. Un autre gouvernement aurait-il fait mieux? Peut-être, je ne suis pas très politisée; je me dis seulement que ces politiciens sont des humains et qu’en ce moment ils font leur gros possible. Ils sont au pouvoir et ils ont le pouvoir de changer les choses.

Ça m’amène justement à parler du pouvoir, j’ai remarqué qu’en cette période plus que spéciale, beaucoup ont à faire respecter les consignes et là, le pouvoir entre en ligne de compte. Je ne sais pas, mais je pense qu’après l’argent, le pouvoir est la chose la plus enivrante pour l’humain.

Le pouvoir donne des ailes, on dirait. Je connais des gens qui l’exercent avec autorité, d’autres qui sont plus subtiles, mais qui donnent l’impression que sans eux rien ne fonctionnerait dans leur entreprise. L’autre jour, j’ai fait des emplettes au magasin à 1 $. Je suivais sagement les flèches; dans ma rangée il n’y avait pas d’autres clients sauf une jeune vendeuse. Tout à coup elle me lance : « Madame, madame, vous n’avez pas vu les flèches? » Je lui dis : « Oui, mais je viens de reculer pour aller prendre quelque chose que j’avais oublié ». « Vous ne pouvez pas », dit-elle sur un ton sans appel. J’ai senti monter en moi quelque chose de désagréable. Quelques minutes plus tard, elle reculait à son tour dans l’allée. Je l’ai interpellée gentiment en lui disant qu’elle ne pouvait pas faire ça. Elle m’a regardée et je pense que si elle avait pu lever le doigt, elle l’aurait fait. Ce petit exemple n’en est qu’un parmi tant d’autres.

Ce n’est rien à côté de ceux qui ont utilisé leur pouvoir pour abuser psychologiquement ou physiquement des gens. Des animateurs connus, des gérants, de hauts dirigeants, et plus récemment des infirmières qui ont utilisé leur pouvoir face à une femme vulnérable et malade et elle en est morte, rien de moins. Ces femmes ont exercé leur pouvoir sans pitié et ont fait preuve d’une grande méchanceté.

Tout n’est pas blanc ou noir, il y a toujours des nuances dans la vie. J’ai toujours eu beaucoup de respect pour l’autorité, pour mes supérieurs, mais ils n’ont jamais utilisé leur pouvoir pour m’humilier.

Attention, gens au pouvoir, que vous soyez dans un petit poste de pouvoir ou dans des sphères plus élevées, rappelez-vous que le seul pouvoir que vous avez est the power of love.

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2 Responses

  1. Difficile de ne pas laisser la grisaille s’installer dans nos cœurs depuis maintenant de longs mois. Il faut nager et se soutenir dans ces eaux troubles, pas se détruire, s’engueuler ou s’insulter. Tu as tellement raison, le vrai pouvoir c’est l’amour. L’humanité pleure… les abus de pouvoirs jumelés à la maladie et à toutes autres catastrophes
    font mal, très mal au corps et à l’âme de tous les peuples.

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