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Riopelle et moi

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Je ne suis pas une artiste. Je ne m’intéresse pas particulièrement à la peinture. Je n’ai pas d’habiletés ou de connaissances particulières en la matière non plus. Pourtant, il y a près de 25 ans déjà, j’ai vécu un coup de foudre pour un peintre et son œuvre. Et depuis, il n’y a rien sur mes murs que des reproductions des œuvres de Jean-Paul Riopelle.

Je fis sa connaissance via un documentaire à la télévision un soir de zapping. C’est son physique singulier qui attira d’abord mon œil. L’extrait datait de 1968, l’année de ma naissance. Il était en entrevue à l’émission « Le sel de la semaine » et on distinguait, à travers les volutes de fumée de sa cigarette; sa chevelure épaisse, des yeux exorbités et un large sourire qui dévoilait une dentition imparfaite. Il avait 45 ans. Malgré tout, il était rayonnant, articulé, drôle, et intelligent. Bien loin de l’espèce de personnage hirsute, un peu confus, qu’il est devenu bien des années plus tard, reclus dans sa maison de L’Isle-aux-Grues.

Déjà hameçonnée, c’est toutefois au récit de sa démarche artistique et en voyant défiler ses tableaux à l’écran, que je fus séduite. Je le répète, je ne suis pas une experte. Je ne saurais expliquer pourquoi son art me parlait autant. Je peux cependant dire que rarement je n’ai vu un peintre manier si magnifiquement les couleurs. J’ai été d’abord conquise par ses mosaïques. Le choix des teintes, les coups de spatule qui texturaient ses grandes fresques. Un style qui culmine avec la majestueuse œuvre « Espagne ».

Vint, plus tard dans sa vie, la période des oies blanches. Il s’agit d’un tout autre spectre de création, mais on y retrouve toujours son sens aigu des couleurs, appliquées à l’aérosol sur des animaux, des oies et des objets. En format original, « Hommage à Rosa Luxembourg » est tout à fait spectaculaire. Peint au décès et en l’honneur de la peintre Joan Mitchell qui fut sa compagne pendant près de 25 ans, il s’agit d’une trentaine de tableaux intégrés et déployés en une immense fresque, dont on ne se lasse pas d’admirer les détails et qui est exposée au Musée national des beaux-arts du Québec.

Toujours à la recherche de nouvelles reproductions, je peux dire que ce peintre ajoute de la beauté à ma vie, à mon quotidien. À quoi sert l’art si ce n’est qu’à stimuler nos sens, embellir nos jours et se laisser toucher par le talent d’un artiste? C’est exactement ce qu’a fait Jean-Paul Riopelle pour moi et l’on peut ainsi dire qu’il a fait œuvre utile.

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2 Responses

  1. Un billet plein de sensibilité qui met l’accent sur l’importance de l’art et de la beauté dans notre vie quotidienne. Cet art qui apaise, embellit et met un baume sur le cœur et l’esprit autant que dans nos yeux.

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