S’aime-t-on plus après 50 ans?

Oh la belle question n’est-ce pas? Selon moi, j’ai l’impression que peu importe notre âge, il n’est jamais facile de s’aimer. Si je regarde mon parcours de vie, admettons que je n’ai pas eu l’amour propre facile haha!

Tout d’abord, je pense que les femmes, on ne l’a pas facile! Et ça commence quand nous sommes toutes petites et ça continue quand nous sommes adolescentes, car bien souvent, l’entourage se permet des commentaires sur le physique (tu es tellement belle!) ou « C’est certain que tu vas devenir mannequin vu que tu es grande et mince! ».

Moi qui ai toujours été une jolie rondelette, je recevais rarement ce genre de compliment. Admettons que je voyais mes chances de devenir mannequin s’effacer! Un jour, je me souviens d’avoir confié tout bonnement à mon grand frère que je rêvais de devenir hôtesse de l’air. Bien quoi? J’avais le droit de rêver, non? Pas besoin de vous dire qu’il a bien rigolé me disant que je ferais piquer l’avion du nez chaque fois que j’irais voir le pilote. Aïe, aïe, aïe! Je m’apercevais que le défi d’accepter mon poids allait être « de taille », si vous me permettez l’expression!

Mes rondeurs étaient donc devenues un obstacle à mon bonheur, il me fallait remédier à la situation! Alors, comme je me trouvais moins belle que les autres, j’ai commencé à développer mon sens de l’humour comme arme de séduction massive. Je m’apercevais bien qu’en faisant rire les autres, je recevais de l’attention de mes pairs, donc, j’oubliais de m’apitoyer sur mon sort.

Donc, toute ma vie, je me suis caché derrière mon sens de l’humour, ma répartie, ma bonne humeur. J’avais l’impression que de cette façon, on en venait à oublier mon poids. Eux peut-être, mais moi non. Pour moi, la vie n’était belle que pour les femmes minces. Toute ma vie j’ai été à 30 livres du bonheur. Quel homme voudrait d’une femme ronde? Quel patron voudrait d’une employée grassette? Et bien, la vie à répondu à mes questions… un homme m’a aimé plus que je pouvais imaginer et m’a donné les plus beaux enfants du monde. J’ai eu un patron merveilleux qui m’a choisi (entre autres) pour ma carrure et ma prestance. Avoir su, je me serais peut-être économisé quelques nuits blanches!

Maintenant dans la soixantaine, je me rends compte que plus j’avance en âge, plus je deviens sage. Bien sûr, je lutte encore contre les chiffres de la balance, mais je suis fière de ce que j’ai accompli et mes blessures d’enfance tendent à s’effacer.

Le physique n’est pas tout dans la vie, il est un atout. Il suffit de savoir jouer nos cartes comme il faut, miser sur le positif et le reste suit! Je ne crois être une mamie mince un jour, mais je reste convaincue que j’aurais fait une excellente hôtesse de l’air haha!

Après tout, être taille plus… ça veut peut-être dire que ça peut être un plus dans la vie, n’est-ce pas?