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Tout léger, tout léger…?

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Au moment où j’écris ces lignes, ce n’est pas encore l’été, mais il est sur le point de s’installer. L’été ça nous rend plus léger, il me semble. On n’a pas envie d’entendre des histoires tristes, mais les peines, les préoccupations, les déceptions ne prennent pas de vacances on dirait, même pas celles de la construction.  

Je veux ce billet quand même plus ensoleillé, même si certains propos seront quand même tristes.

Dans les dernières semaines, j’ai visité une grande amie aux soins palliatifs, plus précisément dans une maison de fin de vie. Bizarrement, en y entrant c’était léger comme l’été. Comme si justement les tracas de la vie n’avaient pas leur place en ces lieux.

J’appréhendais, bien sûr, cette visite; je n’avais jamais eu à dire au revoir à une amie, un au revoir qui avait des allures d’adieu.

On dit que l’on vieillit comme on a vécu, bien je vous confirme que l’on peut partir de la même manière qu’on a vécu. Ce n’est pas que mon amie prenait la vie à la légère, mais elle voyait le bon côté des choses, comme on dit. Elle ne prenait pas non plus la mort à la légère, mais elle avait une grande reconnaissance envers la vie qu’elle a menée. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle n’aurait pas aimé mieux vivre, mais elle acceptait son sort comme elle avait accepté le maudit cancer qui ne l’a pas lâchée au cours des cinq dernières années. « C’en est assez, » m’a-t-elle dit, « je n’ai plus de vie. » On s’est serrées dans nos bras; je l’ai remerciée d’avoir été une si bonne amie. Elle m’a dit : « on a eu une belle vie. Nos deux familles ensemble, c’est dans nos cœurs pour toujours. »  À ce moment-là, un joli cardinal et sa femelle sont passés et se sont arrêtés devant la fenêtre. Elle m’a dit : « Le cardinal me fait penser à mon père, mais la femelle c’est moi. Alors, lorsque tu en verras une, dis-toi que c’est moi qui viens te voir. » Je suis contente; l’été est là et les cardinaux aussi.

Elle est morte une semaine après ma visite. Depuis, cette journée, je m’efforce de me sentir plus légère même si j’ai le cœur lourd.

La vie reprend toujours ses droits… et ça continue. Mais voilà que dernièrement il y a eu l’histoire de cette petite fille martyrisée par un père cinglé et une belle-mère désaxée. Rien pour alléger la vie. Nous avons tous été bouleversés par cette tragédie. Mais le pire, c’est que nous allons poursuivre notre vie. D’une part on se sent impuissant, d’autre part nous sommes tous individuellement trop pris dans nos propres préoccupations.

Pour certains, ce sera le fait qu’ils ne sont pas allés en voyage depuis des années et qu’ils en ont marre, pour d’autres ce sera le travail qui est si accaparant, si prenant, qu’ils n’ont pas deux minutes pour appeler les amis ou aller voir leurs vieux parents. Non, mais c’est pas facile la vie quand on y pense. Le travail, les voyages, les soupers au resto, le magasinage, les spectacles à voir partout durant l’été. Ah oui, il y a aussi la terrasse à nettoyer, la piscine à entretenir, les fleurs, etc.

J’ironise, bien sûr, mais il y a quand même un peu de vérité là-dedans. Je sais que moi, je me plaindrai de la chaleur, j’haïs ça quand mes cheveux frisent; les canicules c’est sans merci pour la chevelure. Il y a aussi le fait que je ne supporte pas beaucoup la chaleur, à un point tel que j’irai en Floride en juillet. Oui, mais là, la mer sera ma compagne et l’air climatisé mon réconfort. Sans oublier que je devrai porter un maillot alors que mes bras sont trop mous, et pour être honnête, tout mon corps aussi.

Bon, allons, il faut bien rire pour se sentir plus léger, mais si pour quelques instants nous nous efforcions de cesser de nous plaindre pour des banalités, la vie serait plus légère, c’est certain. Il paraît que pour être heureux dans la vie, il faut donner et avoir de la gratitude pour ce qu’on a. Avons-nous tendance à nous pencher un peu trop sur nous-mêmes? On a, bien sûr, de vrais soucis, des épreuves, des choses qu’on ne peut pas changer, mais pour le reste, si on essayait de voir le bon côté des choses?

Bon, je fais les premiers pas. Merci Kath d’avoir été dans ma vie, merci à la vie de me donner la santé pour faire les choses que j’aime et profiter de mon conjoint, de mes enfants et petits-enfants.

Ma vie n’est pas parfaite tout comme moi, mais elle est bonne et j’en suis reconnaissante.

Passez un bel été et racontez-moi vos petits bonheurs.

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2 Responses

  1. Très beau texte qui, je l’espère fera réfléchir plusieurs d’entre nous.

    Oui la vie est belle avec ses joies, ses peines, les hauts et les bas du quotidien…mais nous avons la chance d’être bien entourée. C’est vrai que l’été est ma saison favorite avec sa verdure, ses fleurs , la pluie et le soleil qui nous redonne l’énergie qui nous a manqué pendant ce très long hiver . Alors, tu as raison…profitons de l’été, nous le méritons bien.

    Céline

  2. Tellement d’accord avec vous Christine…soyons un peu moins égoistes et centrés sur nous-mêmes. Cessons de chialer pour tout et pour rien. Apprécions ces petites choses qui nous entourent…prenons le temps de dire Je t’aime. Le monde ne s’en portera que mieux.

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