Tranche de vie: Mai, le plus beau mois de l’année

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Il fut une époque où le mois de mai était consacré à la Vierge Marie. Bien entendu, tout était prétexte à vénérer Dieu et la Sainte-Famille, Jésus, Marie et Joseph, et se rendre à la messe du dimanche semblait être pour plusieurs dames, le meilleur moment pour parader avec sa garde-robe printanière.

Depuis toute petite, j’ai toujours vu le mois de mai comme une nouvelle aventure qui s’offrait à moi. La fin des classes arriverait bientôt, les soirées plus longues et l’espoir d’un été hâtif s’offraient à nous. Je me vois encore prendre un raccourci à travers un champ au retour de l’école et m’émerveiller devant les couleurs et l’odeur du printemps. Le vent, à peine frisquet, effleurait mon visage et continuait sa course en transportant avec lui les petites aigrettes blanches des pissenlits.

Devenir maman

Le mois de mai est aussi celui où je suis devenue mère. Je promenais en landau, mon bébé avec fierté dans le quartier et les promeneurs s’arrêtaient pour l’admirer. J’étais de ces mères qui rayonnent et dont les yeux se remplissent d’eau au moindre gazouillis de leur bébé. Juste à le regarder dormir, mes yeux s’embuaient de larmes de bonheur. J’ai savouré ces moments et les ai imprimés dans ma mémoire. Heureusement, car, avouons-le, être mère n’est pas toujours l’apogée du bonheur.

En fait, au départ de ma vie, dans la vingtaine, je ne voulais pas avoir d’enfants. Ils me foutaient une frousse d’enfer, à vrai dire. J’avais travaillé quelques mois dans une garderie à ma sortie du cégep et l’expérience s’était révélée un désastre total. Je n’avais aucune crédibilité auprès des enfants, aucun d’eux ne me prenait au sérieux ni ne respectaient les consignes que je tentais de mettre en place. Le foutoir constant dans mon local m’a fait très vite comprendre que les enfants étaient très peu pour moi!

Puis, les années passèrent et tout en vivant ma liberté, je commençais, vers la fin de ma vingtaine, à loucher vers les bébés que je croisais. Collègues, amies et famille, beaucoup de femmes que je côtoyais chaque jour avaient soit un ventre rebondi ou un adorable poupon dans les bras. Du coup, ma fibre maternelle reprit le dessus.

Mon choix

Et je connais exactement l’instant où j’ai décidé que je voulais avoir un bébé. Je voulais être mère, oui, mais surtout grand-mère!  Et c’est lors d’une grande réunion de famille au cours de laquelle je discutais avec une cousine que cette phrase est sortie de ma bouche, sans que je m’en rende vraiment compte : « Je ne peux pas croire que je ne serai jamais la grand-mère de quelqu’un ». 

À ce moment-là, j’ai ressenti le désir de faire partie de l’histoire d’une personne. Que mes petits-enfants parlent de moi à leurs enfants. Que j’aurai eu un rôle à jouer dans l’arbre généalogique d’une famille. J’aurais été grand-mère, arrière-grand-mère, aïeule et ancêtre, mais surtout devenir un souvenir réconfortant pour un être que j’aurai chéri toute ma vie. Étrangement, je me rendis compte que je voulais être mère, oui, mais je voulais surtout devenir grand-mère. Pour une femme de 29 ans, c’est vraiment bizarre, non?

J’ai connu cet immense bonheur de porter un bébé dans mon ventre, d’avoir les jambes enflées comme des billots de bois, d’avoir mal au dos jour et nuit, mais surtout de sentir mon petit garçon grandir en moi, bouger, donner des coups de pied et avoir le hoquet, c’est un miracle incroyable.

Malgré mon amour infini pour mon fils, j’ai toujours été une femme qui a un enfant et non une mère qui a renoncé à son statut de femme et sans même me sentir coupable à part ça! J’avais la certitude que je devais être une femme accomplie pour être une mère qui chemine aux côtés de son enfant tout en lui offrant l’autonomie nécessaire à son propre accomplissement. 

Un rêve devenu réalité

Et puis, un jour, mon rêve de devenir grand-mère se réalisa. Des petites merveilles qui se jettent dans mes bras en criant Mamie. Des joues qui sentent le bonbon, des mains collantes, des visages barbouillés et des cheveux plus doux que la soie. Du méga gros bonheur. Un amour fou, indescriptible, tout plein de douceur. Être grand-mère, quelle sensation magnifique.

Éloge aux mères

Alors, en l’honneur de toutes les mamans et grands-mamans, bien sûr, voici l’éloge que je vous offre :

Vous avez mis au monde l’amour de votre vie et quoi qu’il arrive vous êtes là. C’est un contrat sans fin avec des conditions que vous seules êtes capables d’accomplir.

Et même si les papas sont super cools, la maman reste un mystère. Comment fait-elle pour avoir la solution à tous les bobos, du nez qui coule à la grosse crise d’asthme? Elle est capable de construire un château avec de vieilles couvertures et deux, trois chaises. Elle est capable de te transformer en princesse avec un morceau de carton, du vernis à ongles et une paire de souliers trop grands. Ou en chevalier avec une casserole et une épée en plastique. Il est là le mystère, les mères peuvent transformer un après-midi banal en un conte des mille et une nuit.

Mai, c’est aussi le mois de la fête des Mères, et cette journée mérite d’être soulignée parce que les mères font des miracles, rien de moins! Et même si elles culpabilisent parfois, il faut leur rappeler:  tu as fait de ton mieux, arrêtes de culpabiliser; t’as mis au monde le soldat qui se bat pour la liberté, t’as mis au monde le papa bienveillant, la chirurgienne qui sauve des vies, la policière qui risque sa vie pour la sécurité des autres. T’as mis au monde une personne qui tend la main, qui sourit à quelqu’un de triste, qui donne un coup de main dans un déménagement ou pour réparer un vieux char. T’as fait de ton mieux pour que le monde soit meilleur.

Et puis, même si t’es pas parfaite, même si t’as perdu patience plus d’une fois, n’oublie pas la fois où t’as séché des larmes, la fois où t’as sauté dans ton auto pour ramener la gang après une soirée, la fois où t’as crié tes encouragements au match de hockey ou celle où t’as applaudi à tout rompre au spectacle de l’école.

N’oublie pas non plus la fois où t’as joué à la bataille dans le lit, celle où t’as dansé dans le salon avec tes enfants et la fois où t’as perdu aux cartes par exprès pour les voir heureux de gagner, et celle où tu t’es dit non, faut qu’ils apprennent à perdre.

N’oublie pas que chaque geste d’amour, chaque phrase prononcée ont fait de toi une maman unique en son genre. T’auras beau être bizarre, complètement sautée, sérieuse ou rigolote. T’auras beau avoir la tête dans les nuages ou plus terre à terre, être aventurière ou globe-trotteuse, tu restes la maman de quelqu’un et ça, c’est une sacrée belle réussite.

Bonne fête à toutes les mamans et grands-mamans!

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