Tranche de vie: Mon histoire

Écrit par

Tomber enceinte à 35 ans a été pour moi une grande joie, un tournant dans ma vie. Ce que je n’avais pas anticipé, c’est que mon conjoint me quitterait pour une autre femme… une semaine avant le premier anniversaire de notre bébé.

À ce moment-là, rien ne ressemblait à la vie à laquelle j’aspirais. Je ne me reconnaissais plus dans mon quotidien : je n’aimais pas mon travail, mais je le faisais par nécessité, pour subvenir à mes besoins et, surtout, pour offrir à mon enfant une certaine stabilité. J’étais épuisée, physiquement et émotionnellement. Et pourtant, pour le bien de mon fils, j’ai pris une décision qui n’a pas été facile : opter pour une garde partagée, une semaine sur deux. Cette situation lui permettait de garder un lien fort avec ses deux parents. Mais le plus difficile restait de savoir qu’il passait la moitié de son temps dans une maison, auprès d’une femme que je ne connaissais pas.

S’accrocher et avancer

Malgré tout, je me suis accrochée. J’ai rapidement gravi les échelons dans l’entreprise où je travaillais, jusqu’à obtenir un poste en marketing, mon domaine d’études universitaires. Après quelques années, le rythme m’a rattrapée : j’ai vécu un épuisement professionnel. Je me suis arrêtée, brièvement, jusqu’à ce qu’une vague de mises à pied me pousse à retourner au travail. Ironie du sort : dès mon retour, on m’annonce que mon poste est aboli.

Quelques mois plus tard, c’est le choc : on me diagnostique un cancer du sein. Malgré la peur et l’incertitude, ce temps d’arrêt s’est révélé salutaire. Cette même année, mon conjoint et moi avons vendu nos maisons respectives pour construire un nouveau nid commun. En attendant la fin des travaux, nous avons loué une maison dans un secteur avec une grande piscine chauffée — un petit luxe qui a adouci cette période.

La renaissance

C’est là qu’a commencé une renaissance. J’ai plongé dans une période de créativité : dessiner les plans de la maison, choisir les meubles, harmoniser les couleurs… Tout cela m’a reconnectée à moi-même. J’ai aussi pris le temps de réfléchir à ce que je voulais vraiment, professionnellement. Une chose était claire : je ne voulais plus du stress, des embouteillages, de la course contre la montre. Je voulais m’écouter, suivre mon cœur.

J’ai donc suivi une formation en décoration et design d’intérieur, puis plusieurs cours de couture. C’était comme retrouver une part de mon enfance : les heures passées à choisir des tissus avec ma mère chez Marshalls, pour qu’elle confectionne mes robes de Noël. La couture est devenue une passion. Un jour, une amie m’a demandé de créer une gigoteuse pour son bébé. Ce fut une révélation. Je ne voyais plus le temps passer.

Dumontier, une histoire de passion

C’est ainsi qu’est née ma compagnie : Dumontier. Une marque dédiée à l’enfance et à la maternité, où je crée des gigoteuses évolutives en laine mérinos, dans de doux tissus écologiques et élégants, avec la collaboration d’une talentueuse illustratrice québécoise. Nous brodons ses dessins sur chaque modèle, ce qui rend chaque pièce unique. En parallèle, je crée aussi des bolas de grossesse, ces bijoux indonésiens qui établissent un lien sonore entre la mère et son bébé dès la grossesse.

Gigoteuse évolutive Dumontier
Bola de grossesse personnalisé

Créer est devenu ma respiration, mon refuge, ma joie. Et parce que je crois profondément à la force des femmes créatrices, ma gestionnaire des réseaux sociaux et moi avons lancé un groupe Facebook : Le Berceau des Créatrices. Ce groupe rassemble des femmes, des mompreneures québécoises, qui se dévouent elles aussi au monde de la maternité. Ce nouveau projet qui amène un nouveau souffle à ma création et aux projets qui en découleront me stimule de la même façon que ma compagnie a été un phare dans ma vie de maman. 

Les détours essentiels

La vie ne m’a pas amenée là où je pensais aller. J’ai appris que me choisir ne minimisait pas mon amour pour mon fils. J’ai aussi compris combien mon rôle de mère était crucial, combien la responsabilité de prendre soin d’un petit être vulnérable était grande. J’ai compris, au travers de mon expérience de maternité et en passant au travers du cancer, que prendre soin des autres commence par prendre soin de soi-même.

Au fil des épreuves, des remises en question et des renaissances, j’ai en effet compris une chose essentielle : c’est parfois dans les détours qu’on trouve sa véritable voie.

Partager cet article

Autres articles de l'auteur.trice

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Publicité Infolettre

POUR NOS ABONNÉES VIP: AUCUNE PUBLICITÉ, CONCOURS EXCLUSIFS ET CODES PROMO!

Pour quelques dollars par mois, devenez une Radieuse VIP

Articles similaires

Dimanche, je m’étais assise dans le jardin pour me reposer un peu. Il faisait beau, et j’en avais assez de remplir des boîtes en prévision…
Vous vous imaginez peut-être un homme âgé entre 80 et 90 ans. Tignasse blanche en désordre sous un chapeau de feutre. Imper noir et parapluie au…
https://www.youtube.com/watch?v=Fbaxj9yjYIA La sexualité après 50 ans demeure un sujet aussi essentiel qu’encore peu discuté. Pour briser les tabous et ouvrir la conversation, le balado Des…

Plus de concours. Plus de rabais. Moins de publicités!

L'offre VIP est maintenant disponible!