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Tranche de vie : Mon papa, c’est le meilleur et le plus fort!

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Quand j’étais enfant et jeune écolier, nous fabriquions des bricolages sous la supervision de la maîtresse d’école pour souligner la fête des Pères. Tu étais, à cette époque, le meilleur et le plus fort, et c’est encore vrai aujourd’hui. Pour un enfant, le père de famille, c’est celui que l’on admire, que l’on voit comme extraordinaire. Rien ne pourra te remplacer, même si les années ont passé. Papa, j’ai l’assurance que, parfois, tu dois entendre mes demandes du haut de ton nuage. Je n’ai pas toujours des réponses, mais tes enseignements de la vie sont toujours présents.

Je suis arrivé dans la vie familiale, sur le tard comme on dit. Tu avais 45 ans, j’étais précédé de ma grande sœur, de mon frère décédé trop jeune et moi. À ma naissance, j’étais un inconnu, mais l’échange d’un sourire entre deux inconnus ouvre la porte à ce qu’il y a de plus beau. Ceux qui t’ont connu et qui sont encore ici-bas se souviennent de ton sourire et de ta bonne humeur permanente.

L’amour qui n’a jamais cessé

À travers les trop nombreuses années de maladie et les chirurgies qui ont suivi, tu avais une résilience hors du commun. Même si le cœur était très malade, tu n’as jamais cessé de nous aimer. Tu m’as tant donné et tant appris, et à ma grande sœur aussi. Les devoirs et les leçons, les apprentissages du « bicycle à pédales », les projets de construction et de rénovation, la restauration de meubles. Malgré le fait que tu n’avais pas fait de longues études, tu savais écrire, lire et compter, tout ça parfaitement. Agenouillé près du pupitre des apprentissages, tu te faisais un devoir de nous apprendre l’arithmétique, l’écriture, la lecture. Je me souviens de nos fringales nocturnes, étant petit bonhomme, nous dégustions chacun un morceau de gâteau au chocolat arrosé de confitures aux fraises, patiemment fabriquées par maman. Grâce à ta présence sous la voûte étoilée, ça goûtait le ciel.

Si la patience est la calme acceptation que les choses peuvent se produire dans un ordre autre que celui que l’on pense, ta profession de boucher t’a sûrement permis de la développer. Ton sens du service à la clientèle hors pair a bâti ta réputation de l’homme toujours souriant et de ta bonne humeur proverbiale. J’ai eu le privilège de te voir à l’œuvre, travaillant avec toi, à l’épicerie. On voyageait ensemble, à pied ou en voiture, quand arrivait le moment du repas du midi et du soir.

Prendre soin de l’autre

Chez toi, il y avait ce côté naturel du « prendre soin ». Tu étais en avance sur ton temps, aidant maman, ta Florence, dans les tâches quotidiennes. Pour toi, passer la balayeuse, laver la vaisselle, aider à la préparation des repas, tu répondais toujours présent. Je dois t’avouer que la phrase que tu lançais à maman, Sers ta guenille Florence et viens profiter de la fraîcheur du soir, je l’utilise avec ma Doudou, nous en rigolons un bon coup, chaque fois. Je me souviens que tu préparais soigneusement mon sac de camelot du journal « Le Soleil ». Le samedi, comme c’était l’édition des nombreux cahiers et du « Perspective », tu séparais le sac en deux et tu m’attendais à mi-parcours pour me réapprovisionner afin que je termine de livrer, à mes 65 clients, l’édition tant attendue. La bienveillance du cœur de papa toujours présente.

Des valeurs importantes

Tu m’as transmis des valeurs importantes, l’honnêteté, l’intégrité, le travail bien fait, la fierté, les petits bonheurs, tout cela, je les applique dans ma vie, grâce à toi. D’ailleurs, j’ai repassé le flambeau à tes deux petites-filles que tu n’as pas eu le temps de connaître. Tu dois les voir de là-haut et quelle fierté tu dois avoir. Tu es aussi arrière-grand-père, un petit Gabriel est parmi nous et une petite fille se joindra au clan en juillet prochain. Avec toi, il n’y avait plus d’ennuis, ils s’effaçaient sans faire de bruit. Un problème, une solution que tu disais. Tu consultais maman, vous étiez l’équipe du tonnerre dans la maisonnée.

Tu as toujours eu foi en moi, même si j’ai dû te décevoir parfois. Tu as été un phare dans la nuit, tes lumières m’ont conduit sur le bon chemin. Des routes graveleuses et poussiéreuses, j’en ai eu, mais ta résilience m’a toujours servi d’exemple. Le mot papa est beau, tu le portais à merveille. Un diamant pur, brillant comme une étincelle. Papa, tu es unique pour nous, ma sœur et moi. Tu n’as jamais cessé de résonner ni d’exister. La maladie t’a frappé trop tôt, trop jeune. C’est un grand homme que nous avons perdu, il y a 38 ans maintenant. Comme le temps passe, que la vie coule sous nos pieds, mais, tu vois, les souvenirs demeurent.

Aujourd’hui, papa, je te dis MERCI pour :

  • Ta présence, ta patience, ta résilience;
  • Tes enseignements, ton amour de la vie;
  • Ta bonne humeur permanente, malgré la maladie;
  • Ton prendre soin, ton dévouement auprès de nous et des membres de la famille;
  • Ta volonté de ne jamais abandonner;
  • Pour tout ce que tu as su nous transmettre et pour l’ensemble des années passées à tes côtés.

Pour moi, tu seras toujours le meilleur et le plus fort!

À nouveau, je t’aime papa.

Martin Gaudreault

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