Parfois, nous avons cette vague impression de tout perdre ou d’être totalement perdue… Ça arrive à tout le monde à un moment ou à un autre dans la vie. On perd nos clés, nos lunettes que nous avons déposées en appui sur notre tête! On perd des parcelles de santé, nos jeunes années, notre teint lisse. On perd de l’argent, des contrats, des emplois. On perd des amies, des collègues, des amours, des parents, des enfants. On perd la face, notre intégrité, notre amour-propre.
On perd nos plantes, les fleurs, les feuilles, la tige. Une plante dégarnie, une perte totale. Mon pouce était peut-être vert, maintenant, il est en déconfiture!
La vie nous implore de changer, d’aller explorer ailleurs. Elle nous oblige à ces deuils forcés en nous disant le plus candidement du monde que nous n’avons pas le choix. En fait, la vie a un peu raison. Soit nous restons coincés là où nous sommes, soit nous embrayons vers la prochaine sortie qui nous offre un tout autre panorama.
Et si le deuil devenait un professeur ou un mentor de haut calibre?
J’ai tout perdu!
Je vous rassure, je n’ai pas tout tout perdu! Ce que j’ai perdu dernièrement, c’est un an de travail de photographie sur mon ordinateur. Une défectuosité de la technologie à clavier, un buzz dans mon écran et paf, c’est la panique à bord. Auparavant, une égratignure sur un 33 tours n’était pas une catastrophe. Tout au plus, un son s’apparentant à du popcorn s’infiltrait dans l’écoute de notre trame préférée.
Avec notre technologie actuelle, une si petite égratignure peut devenir la fin du monde… ou la fin de mon monde. Finalement, j’ai pu récupérer la grande partie de mon travail, heureusement. Vive les copies de sécurité et le plus souvent possible! J’ai appris…
Le chaos devient alors l’enseignement. On apprend rarement les grandes leçons de la vie par la réussite ou les victoires faciles. Il nous faut souvent assister à nos défaites, nos revers et nos chutes pour embrasser la résilience, la patience, la solution que nous n’avions pas imaginée ou la prise de conscience qui nous offre un ailleurs plus sage.
Rien n’est jamais vraiment perdu!
Ce qui s’éloigne de nous, nous délaisse, nous abandonne, laisse un vide qui se traduit souvent par le choc, la tristesse, le découragement. Dans l’optique de changer de perspective, nous pouvons utiliser ce vide comme un espace à créer, un espace à laisser émerger, à se laisser imprégner. Le temps sera notre meilleur allié pour que, dans cet espace, se forge un ailleurs plus conscient, plus profond, plus authentique. Et parfois, cet « ailleurs » se révèle être d’une richesse inattendue.
Honorer le malaise
Je touche une corde sensible. Le mal-être, on veut l’étouffer, le fuir, s’en débarrasser comme d’un intrus. Je vous entends penser : « Bien voyons donc qu’il nous faut faire acte d’honorer ce qui nous fait mal! ». C’est toujours plus facile de balayer du revers de la main ce qui nous assaille; cependant, ici, je parle simplement de faire une place au malaise qui est généré par la perte. Il y a toujours un enseignement qui se cache derrière.
L’honorer, c’est lui permettre d’avoir une voix d’expression. Souvent, j’écris, je lui donne toute la place, je le questionne, je lui permets une communication authentique et vraie avec moi. Je m’autorise cette discussion entre moi et mon mal-être, ma perte, mon deuil, et ce, sans jugement, sans culpabilité.
Ainsi, avec de la compassion et du temps, l’amertume et l’arrière-goût de la perte s’estompent calmement et font place à une étape de vie, un point tournant riche en apprentissages.
C’est le printemps et c’est ainsi que dans mon jardin, je plante les graines du renouveau!
Et toi, chère Radieuse, vois-tu ces graines de renouveau?
