On ne s’en rend pas trop compte, mais les oiseaux de proie sont partout. Dans les champs, dans les forêts, sur le bord des autoroutes, dans les cours, partout.
Au mois d’avril, ils sont encore plus faciles à observer, car une grande quantité d’entre eux reviennent dans le nord pour se reproduire. La migration est donc un moment idéal pour les observer.
Où trouver les oiseaux de proie en migration?
On peut les trouver partout, car ils sont en déplacement et doivent donc survoler même des habitats peu propices pour eux lors de leur long périple. Il suffit de regarder le ciel.
Mais, bien sûr, certains endroits sont plus susceptibles de vous donner de belles observations.
Pour bien observer, il faut d’abord avoir une bonne vue sur ce ciel. Un endroit surélevé qui vous permet de voir loin et tout autour de vous sera bénéfique pour l’observation.
Ensuite, si vous vous placez près de montagnes, particulièrement dans une vallée orientée nord-sud, vous augmentez encore vos chances d’observation. En effet, les falaises des montagnes, dans des conditions propices, créent des vents ascendants, c’est-à-dire que l’air chaud monte le long de leurs flancs chauffés par le soleil. Cet air qui monte, les oiseaux de proie l’apprécient beaucoup, car il leur permet de prendre de l’altitude sans effort.
Quand les observer?
Une fois que vous avez trouvé un bon endroit d’où observer, il ne reste qu’à attendre le bon moment.
Les oiseaux de proie choisissent de migrer dans les meilleures conditions météorologiques pour eux. Une journée chaude avec des vents du sud, en milieu de journée, c’est ce qu’il y a de mieux.
Les nuages, bien qu’on pourrait penser qu’ils puissent nuire, forcent en fait les oiseaux à voler plus bas, ce qui est tout à votre avantage pour bien les voir. Au contraire, lors d’une journée de ciel bleu, les oiseaux pourraient passer en très haute altitude et être difficiles à repérer.
Quels oiseaux pouvons-nous voir?
Le pygargue et l’aigle
Le Pygargue à tête blanche et l’Aigle royal sont les premiers à arriver à nos latitudes en migration. Vous pouvez donc les observer dès le mois de mars. Ils sont très gros, donc faciles à repérer, mais leur identification n’est pas toujours facile. Bien sûr, un Pygargue à tête blanche adulte est facilement reconnaissable avec sa tête et sa queue blanches. Par contre, l’immature, qui est brun comme l’Aigle royal, est plus difficile à identifier. Il faut alors regarder de quelle façon le blanc est distribué sous les ailes pour savoir si on a affaire à un jeune pygargue ou à un jeune aigle.
Fait intéressant : Le nom français de l’emblème des États-Unis est le Pygargue à tête blanche. Des traductions douteuses l’appellent parfois, à tort, aigle américain ou aigle chauve. Son nom anglais est Bald Eagle.
L’urubu
L’Urubu à tête rouge est un autre grand oiseau qui est souvent observé. Bien qu’il ne s’agisse pas officiellement d’un oiseau de proie, mais bien d’un charognard ayant plus de liens avec la cigogne qu’avec les aigles, son comportement de vol est très similaire à celui des oiseaux de proie.
L’urubu est souvent confondu avec les pygargues et les aigles parce qu’il est grand et foncé. Par contre, bien que grand, il est beaucoup plus petit que ces deux espèces.
C’est lui qu’on voit tout l’été et qui se rassemble en groupe pour planer en rond, souvent au-dessus des montagnes.
La plupart du temps, on ne voit pas bien sa tête rouge parce qu’on l’observe à contre-jour, ce qui peut porter à confusion. Par contre, on n’a pas besoin de voir sa tête pour l’identifier. Cet oiseau plane les ailes relevées vers le haut (les ailes en V) et c’est très évident. Ceci et le fait qu’il se tienne souvent en groupe sont des indices qui aident beaucoup à le reconnaître rapidement.
Au Québec, on peut aussi observer :
— les buses : ont les ailes arrondies et le corps trapu. (Buse à queue rousse, Buse pattue, Buse à épaulettes, Petite Buse)
— les éperviers : petits, ailes arrondies et longue queue. (épervier brun, Épervier de Cooper)
— l’Autour des palombes : comme un gros épervier.
— le Busard des marais : longue queue, longues ailes carrées et blanc à la basse du dessus de la queue.
— les faucons : ailes pointues (rectangulaires), de différentes grandeurs selon l’espèce. (Faucon pèlerin, Faucon émerillon, Crécerelle d’Amérique, très peu de chance de voir un Faucon gerfaut).
Les sites d’observations populaires
Au fil des années, les observateurs d’oiseaux ont trouvé différents endroits où les oiseaux de proie migrent en bonne quantité et ça peut vous aider de simplement vous rendre à un de ceux-ci pour observer la migration.
Dans le Bas-Saint-Laurent, il existe un belvédère officiel pour l’observation de la migration des oiseaux de proie, il s’agit du belvédère Raoul-Roy, situé dans le parc du Bic, excellent pour la migration printanière.
Pour la migration d’automne, ce ne sont pas tout à fait les mêmes chemins que les oiseaux empruntent. Sur la Haute-Côte-Nord, l’Observatoire des oiseaux de Tadoussac constitue un excellent endroit pour observer la migration d’automne.
Dans les autres régions, comme il ne s’agit normalement pas de lieux aménagés, je vous laisse le soin de communiquer avec votre club d’ornithologie pour connaître les lieux qu’ils utilisent pour l’observation.
Une activité qui vous fera rayonner!
L’observation des oiseaux de proie est simple et pas trop exigeante, car on fait du sur-place. En plus des oiseaux de proie, elle permet d’observer les oies et les bernaches en migration et de repérer les premiers passereaux migrateurs que vous entendrez au sol. C’est une très jolie activité printanière qui vous permet de prendre le soleil tout en laissant la nature vous enivrer!
Je vous souhaite une belle migration des oiseaux de proie et un printemps radieux!
L’observation d’oiseaux vous intéresse? :
Vidéo sur l’observation des oiseaux de proie au printemps : https://gooiseaux.ca/video-observer-la-migration-des-oiseaux-de-proie/
Compte-rendu d’excursion au belvédère-Raoul-Roy avril 2017 : https://gooiseaux.ca/naturalistes/comptes-rendus/comptes-rendus-2017/#belvedere2017
2 Responses
On m’a toujours dit que les meilleurs vent pour la migration des rapaces au Québec, autant au printemps qu’à l’automne sont les vents d’origine ouest et nord-ouest.
Donc dire que les vents du sud sont idéals j’en doute…
Bien sur, les pros connaissent le chant de la plupart des oiseaux. Cela demande du temps et de la patience a apprendre, mais meme en debutant, porter attention aux chants vous aidera pour votre observation. En frequentant votre club d’ornithologie, en consultant un livre sur les sites ornithologiques o 83 u en cherchant sur le web, vous trouverez des endroits ou vous avez plus de chances de rencontrer une grande diversite d’especes.