Il y a de ces personnes qui ont tout de suite le don de nous inspirer. Marie-Eve Caron, fondatrice d’Umana, en est une. Cette femme de 35 ans, maman et entrepreneure, sait où elle s’en va et fait son chemin avec humanité, douceur et bienveillance.
Sa mission : aider
Depuis que son entreprise s’est lancée dans la production de masques de protection en mars dernier, il s’en est écoulé plus de 125 000. Ces masques innovateurs, sécuritaires (et abordables!) ont trouvé preneurs partout au Canada. Que ce soit dans de grandes entreprises québécoises, à la Défense nationale, dans le secteur agroalimentaire, tous désirent faire équipe avec Umana. Mais pourquoi donc?
De l’ergothérapie à la fabrication de masques de protection
Marie-Eve a toujours eu la fibre entrepreneuriale. Depuis la fin de ses études en ergothérapie, elle sait qu’elle désire mener seule son bateau. Ça fait maintenant 10 ans que cette femme étonnante (et mère de 3 enfants!) est à la tête de cliniques privées à Drummondville, Magog et Québec. « La mission de nos cliniques a toujours été d’offrir des alternatives aux gens qui n’en avaient plus », nous dit-elle, avec empathie.
C’est d’ailleurs grâce à un patient qu’Umana a été créé. Hayden avait alors deux ans et pesait presque 60 livres. Il n’avait aucun tonus ni contrôle de tête. « Comme il devait être dans les bras de ses parents 24 h/24 h, on a testé les porte-bébés sur le marché et c’est là que j’ai constaté qu’il n’y en avait pas d’adapté pour les enfants à besoins particuliers. Mon entreprise venait de trouver sa voie. »
Puis, la pandémie est arrivée. « Dès le début de la pandémie, des professionnels de la santé m’écrivaient en me demandant si mon entreprise allait faire des masques. Il y avait un besoin criant. À force de me le faire demander, j’ai décidé de développer un modèle.
Pour moi, les éléments les plus importants ont toujours été la respirabilité et la sécurité puisque certaines personnes devront le porter toute la journée. Je devais trouver un moyen pour que mon masque soit super performant et confortable! Mais, ce n’est pas parce qu’on prend n’importe quel tissu que c’est efficace, il y a des variables que l’on doit contrôler. »
S’entourer d’experts pour assurer la sécurité
« Quand est venu le temps de créer le masque, j’ai communiqué avec différents experts au Québec dans l’industrie du textile afin de savoir s’il existait un tissu efficace contre le virus et qui avait une bonne respirabilité. En travaillant avec une très grosse entreprise canadienne, on a trouvé le tissu BioSmart, provenant des États-Unis. Ce tissu-là, quand on le lave avec de l’eau de javel, il conserve une dose de chlore. Je vous rassure, c’est une technologie brevetée qui a passé une multitude de tests pour l’irritation cutanée, le niveau de toxicité, etc., et le niveau de chlore reste neutre.
De plus, quand le tissu entre en contact avec des bactéries ou des virus, il arrive à les neutraliser dans un délai de 24 h. » Impressionnant!
Ce n’est pas tout, ce tissu révolutionnaire a aussi une respirabilité très élevée. « Notre masque est donc confortable, sécuritaire, en plus d’être fait dans un tissu qui a un mécanisme breveté d’action contre les bactéries. » Tellement rassurant.
Ça a été la folie!
Les ventes ont démarré en trombe. Pour satisfaire la clientèle, Umana avait déjà enclenché une production à Montréal, mais ils ont dû mettre les bouchées doubles. Pour être en accord avec ses valeurs, Marie-Eve a priorisé deux entreprises, en Beauce et à Québec, qui offraient une production adaptée en engageant des personnes handicapées, autant au niveau moteur qu’intellectuel, souffrant d’anxiété généralisée ou autres.
« Je me suis dit : wow! Si l’on peut encourager non seulement la production québécoise, mais aussi les personnes en marge de la société, allons-y! On a commencé à travailler avec eux. À mi-parcours, comme nos ventes allaient très très bien, je leur ai proposé d’augmenter le montant qu’ils me facturaient par masque afin qu’ils puissent bonifier le salaire de leurs employés ». Un grand cœur vous dites?
Où s’en procurer?
Le masque réutilisable s’achète en ligne — https://umanapro.com — par lot de 5. Avec sa taille universelle, il fait de l’enfant à l’adulte, au coût de 10 $ chacun. « Les commentaires qui reviennent le plus sont que notre masque est super confortable, léger et qu’il est possible de le porter sur une longue période sans se sentir étouffé. Nous avons fait le choix de mettre des cordons ajustables derrière la tête plutôt que des élastiques derrière les oreilles. » Pratique! Comme ils sont noirs, ils sont élégants et ne déteignent pas bien qu’on les lave à l’eau de javel.
Radieuses, faites des achats réfléchis
On s’en voudrait de ne pas mettre l’accent sur le fait qu’Umana offre un produit différent, conçu et fabriqué ici, au Québec. En ce moment, on remarque des arrivages importants de masques qui viennent de la Chine, dans les magasins à grande surface. « Je pourrais me tourner vers l’Asie et leur demander de nous faire 5000 masques à 0,50 $, mais je ne le fais pas parce qu’il y a des emplois hyper importants à protéger ici. On a toujours parlé d’achat local, mais là c’est primordial. Le 10 $ que vous dépenserez sur un produit chinois ou québécois a vraiment un impact. Il ne faut pas perdre de vue qu’en fin de compte, c’est nous qui allons payer le chômage à ces personnes-là!
De grâce, si vous choisissez les masques jetables, ayez une pensée écologique. C’est terrible le nombre de masques bleus par terre en ce moment! Si vous faites l’achat d’un masque réutilisable, il vous en coûtera moins de 0,20 $ l’utilisation alors que c’est 0,75 $-1 $-1,50 $ par masque jetable. »
Radieuses, faites donc un choix éclairé pour votre santé, celle de votre famille, vos proches et… celle de la planète!