Quand j’étais une toute jeune femme qui portait l’uniforme et essayait de naviguer les eaux tumultueuses et incertaines du secondaire, je croyais qu’avoir une carrière était ce qu’il y avait de plus important dans la vie. Dans ma tête enfantine qui ne questionnait pas encore chaque chose/croyance/décision/tradition, je me disais, et entendais partout que l’équation d’une vie réussie était plutôt simple: école = diplômes = carrière = argent = bonheur. La «vraie» vie d’adulte, quoi!
J’ai essayé tant bien que mal d’entrer dans ce moule tristounet et, disons-le, pas très près du cœur. En m’inscrivant à l’école supérieure de mode de Montréal, je m’imaginais déjà comme Meryl Streep dans le film The Devil Wears Prada, ou alors comme Anna Wintour, la fameuse éditrice du magazine Vogue. J’imaginais mon bureau aéré aux immenses fenêtres surplombant la ville de New York et mes chics ensembles de designers alors que je prenais part à l’important et si glamour monde de la mode internationale. À ce moment, je pourrais dire que j’ai atteint le succès, que ma vie à un sens et que je m’accomplis réellement, me disais-je.
Ouf.
La carrière, ou plutôt, ma future carrière ou mes possibilités de carrières étaient au centre de mes préoccupations. Réussir était automatiquement synonyme de titre important et de chèques de paie bien fournis. Avoir une carrière était donc, naturellement, la seule option. En effet, qui sommes-nous si nous n’avons pas de titre accolé à notre nom? Qui sommes-nous si notre emploi est «moins important»? Qui sommes-nous si nous ne pouvons pas dire à quelqu’un: «Bonjour, je m’appelle Andy, éditrice en chef du magazine-le-plus-important-au-monde»? Qui sommes-nous quand il nous est impossible de travailler ou que nous sommes à la bien méritée retraite?
C’est à 25 ans, en déménageant outre-mer dans un pays où je ne pouvais pas travailler, faute d’avoir un visa me le permettant, que j’ai entamé mon exploration de mon moi-même, sans titre, ni contact, ni glamour, ni «succès». Aucune carrière à l’horizon ni enfant en route pour «justifier» mon statut de «femme au foyer», je me suis tournée, pour la première fois de ma vie, je crois, vers l’intérieur (lire ici, mon cœur, mon âme) et assez magiquement, des réponses et de saisissantes prises de conscience ont émergé. Parce qu’en réalité, nous avons beau intellectualiser nos vies, rationaliser nos décisions et choisir ce qui a «le plus de sens», le cœur, l’âme et nos papillons intérieurs en disent beaucoup plus sur ce qui nous donne réellement des ailes.
En passant nos vies à décider avec la tête, inévitablement, nous passons à côté de bijoux précieux qui ne sont atteignables qu’à travers le cœur.
Bien entendu, une carrière peut être épanouissante et nourrissante tout en emplissant nos vies de bonheur, de défis et de dépassement de soi. Mais, à mon avis, elle n’est pas absolument essentielle pour atteindre tout ça. Nous valoriser, nous aimer et nous lancer des fleurs à l’extérieur de la carrière est certainement un des plus beaux cadeaux que nous pourrions faire à notre magnifique nous-même!
Voici quelques affirmations pour alimenter la réflexion:
- Nous avons toutes une grande valeur, peu importe notre «statut social».
- Nous sommes tous des êtres magnifiques et uniques, qu’on soit reconnus à grande échelle ou non.
- Une carrière, c’est comme tout le reste, ce n’est pas permanent.
- Une carrière ne garantit pas le bonheur éternel.
- Une vie alignée à ses valeurs, ses objectifs et son cœur est souvent bien plus satisfaisante qu’une vie guidée par l’unique optique de «faire carrière» ou «avoir du succès».
- Le succès ne se mesure pas uniquement par les titres et le compte en banque.
- Nous avons tous un impact, petit, moyen, ou grand, sur le monde et les êtres qui nous entourent, que ce soit à travers le travail ou non.
Bref, je me suis longtemps sentie mal et sans valeur de ne pas avoir de carrière, pour finalement me rendre compte que, la carrière, ce n’est pas tout dans la vie. Pour me rendre compte que le regard des autres ou les jugements potentiels n’ont aucune importance dans la grande toile pleine de nuances qu’est la vie. Pour me rendre compte que, ce qui est vraiment, réellement, essentiellement important, c’est de se sentir bien, de se sentir soi-même et de radier toute la lumière magnifique qui nous habite. Carrière ou pas.
Comment vous définissez-vous, magnifiques Radieuses?
Comment vous réinventez-vous, avec ou sans carrière?
N’oubliez pas que vous êtes toutes si merveilleuses et importantes, quelle que soit votre réalité professionnelle du moment!
Câlins,
Andy
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Une réponse
Bien d’accord avec le principe! J’ai des diplômes universitaires et j’ai eu une carrière professionnelle brève mais fructueuse avant un divorce désastreux où j’ai tout perdu. J’ai remis ma vie en question, cherché mes vraies valeurs, changé mon rythme de vie et modifié mon cercle d’amis et mon entourage radicalement. Alors, j’ai appris à vivre avec rien ou très peu. Quand on est décidé à se loger simplement, s’habiller pour se vêtir, manger pour se nourrir oui, nos besoins financiers sont réduits et la carrière avec sa glorieuse auréole reprend sa vraie place. Avoir du temps pour s’enrichir socialement, spirituellement, moralement, intellectuellement…MAIS, c’est un choix! Mon ami Ramon disait « Si tu as les poches pleines tu auras le coeur vide mais si tu as le coeur plein….. »