Êtes-vous de celles pour qui un verre de vin a sa place chaque jour de la semaine? Un verre qui se transforme en deux verres, puis, oups! La bouteille est vide. Qu’à cela ne tienne, on le mérite bien, n’est-ce pas? Et si… Et si la consommation d’alcool était tellement banalisée qu’elle s’immisçait dans nos vies sans qu’on s’en formalise?
Avec le temps des Fêtes à nos portes, les occasions de consommer seront encore plus fréquentes. Pourquoi se sent-on obligé de boire pour fêter? Est-ce que la modération a sa place en décembre? C’est ce que nous avons demandé à la pétillante Nathalie Lesage, cofondatrice d’Ensobre ta vie, une entreprise qui a été créée dans le but de permettre aux femmes désireuses de le faire, de réévaluer leur relation avec l’alcool dans le bonheur et la bienveillance.
Tout d’abord Nathalie, pourquoi avoir choisi la sobriété, quel a été ton cheminement?
«C’est certain qu’en vieillissant, j’ai réalisé que ma santé est primordiale. Je ne me considérais pas alcoolique, dans le sens où je n’avais pas besoin d’un verre le matin et je ne me sentais pas impuissante face à la bouteille, mais je trouvais que l’alcool prenait trop de place. Toutes les raisons étaient bonnes pour un bon verre de vin. Comme j’ai une vie sociale très active et que bien souvent, les événements viennent avec de l’alcool… J’étais dans une zone grise de consommation. Pour moi, la modération ne fonctionne pas et pourtant, je m’entraîne, je prends soin de moi, mais je trouvais trop souvent le moyen de “perdre le bouchon”…»
C’est là que tu as rejoint un mouvement pour t’aider?
«Exactement, j’ai rejoint les SoberSis, un groupe basé aux États-Unis. C’est là que j’ai rencontré mon associée Amélie! Nous sommes littéralement tombées en amour avec le concept et comme il n’y avait rien de tel au Québec, nous avons décidé de nous lancer. C’est très positif comme démarche, on peut voir ça comme les débuts d’une remise en forme. Au départ, on ne sait pas par où commencer, puis un entraîneur te prend par la main puis te guide, te donne des trucs, des conseils, des outils pour atteindre tes buts. C’est exactement ce qu’on propose!»
Parlons-en du programme, comment ça se passe?
«Tout d’abord, je dois spécifier que, malgré le fait qu’on n’enlève rien aux fraternités anonymes, ce n’est pas l’approche que nous utilisons. Si vous avez une relation extrême avec l’alcool, nous ne sommes peut-être pas le bon endroit pour vous. Quand vous choisissez une démarche comme la nôtre, c’est que l’alcool prend trop de place dans votre vie et/ou qu’elle ne vous sert plus aussi bien que dans le passé.
Ce qu’on propose, c’est un “ménage” de 21 jours pour partir sur de nouvelles bases. On appelle ça un “reset”, on repart à zéro! Chaque premier du mois, il y a un nouveau départ.
Avant le jour 1, nous offrons une semaine préparatoire où vous recevez des lectures, de l’information, etc. On compare beaucoup nos resets à une expédition. On se prépare, on part avec des partenaires et il y a un guide qui veille à ce que tout se passe le mieux possible!
Chaque jour, un courriel est envoyé à nos membres sur une foule de sujets: trouver la vraie raison pour laquelle devenir sobre, comment surmonter les périodes difficiles, comment persévérer si le conjoint boit encore, comment dire non, les effets de l’alcool sur le corps, sur le sommeil… Tous les jours, il y a un nouveau sujet qui guide les membres dans leur cheminement!»
Êtes-vous actifs sur les réseaux sociaux?
«Très! Nous avons aussi un groupe privé sur Facebook où il y a des mots d’encouragement écrits chaque jour, des questions qui font place à l’échange, par exemple. Nous sommes plus d’une centaine à y participer et à alimenter le fil, on y parle de tout! De cocktails sans alcool, à des partages sur nos vies, à des astuces.
Les échanges sont fréquents, il y a aussi les capsules ensobrées qui sont de courtes vidéos de coaching partagées sur Facebook, on organise aussi des apéros virtuels avec la communauté et, une fois par mois, on fait une entrevue avec une de nos membres, sur son expérience, son cheminement. Nous avons même des activités d’organisées, donc quand vous choisissez de faire le reset avec nous, vous garnissez du même coup votre cercle social, vous vous faites de nouvelles amies qui ont elles aussi choisi la sobriété comme mode de vie et ça, c’est encourageant, un peu comme si on se tenait toutes la main!
Pour les plus technos, nous avons aussi une application disponible sur le téléphone intelligent qui s’appelle « Marco polo ». C’est un outil qui peut servir surtout lorsqu’on se sent fragile ou qu’on a besoin de support. C’est une bouteille à la mer, un petit message envoyé à tes consœurs, une courte vidéo pour vous exprimer. Ensuite, les membres de votre groupe peuvent y répondre pour vous épauler.»
Après les 21 jours, que se passe-t-il? Est-ce que les participantes restent en contact?
«Bien sûr! On s’encourage à poursuivre dans la bonne voie. Comme ça prend en moyenne 90 à 100 jours pour en faire un mode de vie, la plupart des femmes poursuivent avec nous. La sobriété n’est pas un défi, il n’y a pas de date de fin. Avec Ensobre ta vie, ce qu’on veut faire, c’est de changer d’état d’esprit les gens qui nous suivent, de changer leur façon de percevoir l’alcool. Loin de nous l’idée d’en faire un poison ou un fruit interdit. Le but est tout simplement de voir ce liquide de façon neutre. Par exemple, si une amie n’aime pas le lait et que je lui en offre, elle va tout simplement me dire non et je vais lui offrir autre chose, point final! Le but n’est pas de démoniser l’alcool, mais de briser le cercle de consommation. Je vois notre programme comme une saine habitude à ajouter aux autres déjà établie.»
Quel type de personne rejoint les rangs de la sobriété avec vous?
« Chez nous, il n’y a pas qu’un type de client. Ça va de la maman qui ouvre une bouteille à 21h quand les enfants sont couchés, à des mamies qui veulent donner le bon exemple ou qui ne veulent rien manquer en s’engourdissant avec l’alcool. Notre clientèle est constituée majoritairement de professionnelles de 45 ans et plus, qui ont eu des enfants, des carrières, un chemin de vie riche. Nous avons vraiment une très belle communauté, constituée de femmes fortes qui se font le cadeau de se choisir.»
Et le temps des Fêtes, c’est possible sans un ou deux petits verres?
« C’est vrai que l’alcool est une belle béquille pour se donner plus de conversation, être plus à l’aise, mais bien souvent, on arrive en janvier en étant mal dans notre corps, dans notre tête! Tout ce que je veux aujourd’hui, c’est d’inspirer une réflexion, semer une graine dans la tête des Radieuses. Être sobre ne veut pas dire être plate! J’entends de plus en plus de gens qui sont contents de passer des soirées sobres. Il y a maintenant de belles alternatives de bières sans alcool et même de spiritueux! La sobriété est puissante et peut être une source de motivation. Ça prend un côté rebel pour sortir du cadre et pour ne pas faire comme tout le monde! Le temps des Fêtes peut être une belle occasion de positionner la sobriété de façon positive. Ce n’est pas obligé d’être sérieux, que tout tourne autour de ça, c’est positif et c’est beau de se choisir, ne l’oubliez pas! »
Top 5
Pour ce faire, voici les pensées préférées de Nathalie et d’Amélie pour vous aider à passer un temps des Fêtes 100% sobre: «Une chose est certaine, je n’ai jamais regretté ne pas avoir bu la veille et il n’y a pas un matin où je me suis réveillée en me disant J’aurais dû boire hier!!!»
1. Surfer la vague, elle ne dure jamais plus de 20 minutes. Pensez à votre but, occupez vos mains, parlez-en. Ne craquez pas sur le coup. L’alcool ne règle pas les problèmes, au contraire.
2. Jouer le film en mode avancé. Imaginez la fin de la soirée ou votre lendemain matin — mal de tête, apport calorique, manque de connexion avec les autres… L’alcool vole beaucoup d’énergie et les lendemains sont difficiles.
3. Ayez un plan. Décidez toujours à l’avance de ce que sera votre soirée.
4. Ayez des alternatives! Il y a une panoplie de cocktails zéro plate remplis de saveurs sans les effets de l’alcool. L’important, c’est de vous occuper les mains et de rester festives. Si vous buvez de l’eau, vous risquez de vous ennuyer plus vite de votre verre de vin.
5. Soyez fière d’adopter de saines habitudes de vie. La santé n’a pas de prix. Le mouvement sans alcool prend de l’ampleur et il gagne à être connu. Faites partie du mouvement et choisissez-vous!
L’important est d’y aller par étape, de commencer par 1 mois et de poursuivre de petite victoire en petites victoires. C’est important de parler de votre démarche dès le départ sans tomber dans le drame!
Pour plus d’informations, visitez le site Web d’Ensobre ta vie, suivez-les sur Facebook et Instagram.
– Ce texte est une collaboration avec Ensobre ta vie.
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2 Responses
Beautifully written -beautiful website – beautiful message
BRAVO
Enfin… et merci! J’adore votre message et moi aussi je penses qu’on peut être dans cette zone grise sans être alcoolique. J’aimerais bien gagner le concours.