Dans mon jardin, il y a Elise, Sylvie M. et Sylvie G. - Les Radieuses

Dans mon jardin, il y a Elise, Sylvie M. et Sylvie G.

Bon! Je ne vous annoncerai rien de nouveau en vous disant que le 8 mars, c’est la journée de la femme. À quoi pensez-vous quand vient le temps de parler de cette date?

Moi, je pense à mes amies. Elles sont essentielles dans ma vie, depuis toujours. Mais, avec le temps, certaines se sont greffées à ma vie, sont passées, et d’autres sont restées. Je me compte si chanceuse d’en avoir quelques unes. Quand on a atteint la cinquantaine et plus, on se rend compte qu’il faut quand même continuer à cultiver notre jardin car les pétales de ses fleurs sont si fragiles avec tous ces vents… Et ce jardin, c’est en quelque sorte ma famille élargie qui me fait tant de bien.  Elles sont mes seules soeurs. Et vous, est-il précieux votre jardin?

Alors cette année, j’ai donc décidé que cette date me donnerait l’occasion de vous parler de mes trois plus vieilles amies, de mes veilles branches solides. On a partagé tant de choses, de moments importants de nos vies!

J’ai eu envie de leur rendre hommage en vous racontant nos premières rencontres et comprendre où celles-ci nous ont menées…

D’abord je vous parle d’Élise. Ma plus vieille amie! Pas dans le sens « la plus âgée », non! Non! dans le sens que ça fait 47 ans qu’on se connait.  Au fil du temps, on a vu les nôtres arriver et partir de nos vies,  vécu tout plein d’émotions, ainsi va la vie!

La première fois qu’on s’est vues, ça faisait tout juste une semaine que ma famille et moi étions déménagés de Sherbrooke à Ville St-Laurent. Je revenais de l’école Cardinal-Léger où je commençais mon secondaire I. Je suis débarquée de la 121 sur Côte-Vertu au coin de Chamerand pour attendre le mini-bus qui sillonnait notre quartier. Il y avait une grande brune aux yeux bleus pis une autre petite brune aux yeux verts avec un imper jaune, toutes deux attendaient le mini-bus. J’ai voulu faire ma smatte pour me faire remarquer comme une fille qui veut se faire des amis… J’ai lancé cette phrase qui est devenue un classique entre nous: « Hey! j’pense que j’me suis trouvée un nouveau patois , FUDGE! » L’air que la p’tite aux yeux verts m’a fait en se retournant … ça voulait dire « d’où elle sort celle-là? » Finalement, on s’est mise à jaser pour se rendre compte qu’on était voisines!  Ben oui, toi! On habitait une derrière l’autre et on est rapidement devenue amies. Pour se donner le signal à savoir si oui ou non on allait au parc, on baissait et remontait nos stores de fenêtre de chambre. Quand j’y pense, c’était là le signal d’une longue amitié… on en a partagé des premiers moments importants de nos vies ensemble. On a capoté sur Yvan Cournoyer, Yvon Deschamps, Charlebois, Carol Burnett, Harmonium, Doobie Brothers, George C Scott, Barbra Streisand pour ne nommer que ceux-là. On a chanté Strangers in the Night et Chestnutt Roasting on an Open Fire en harmonisant. On a aimé nos premières pièces de théâtre ensemble, vu des tonnes de films, même Exorcist qui nous a empêché de dormir. Je l’ai écouté me parler de ses premiers kick de gars, de son envie d’aller étudier en théâtre… D’ailleurs, je lui ai donné sa réplique pour son audition à Lionel-Groulx, mais j’étais tellement nerveuse que je me suis gourée… Hésitante, elle n’a pas été acceptée. Heureusement que je me suis gourée parce que sans ma réplique, elle a finalement été acceptée à St-Hyacinthe et ça a changé nos destins! Oui parce que c’est là qu’elle a rencontré Pierre, le beau grand blond de Granby qui était dans la cohorte d’Yves Jacques. Je l’ai vue jouer Électre avec Pierre qui jouait son amoureux et qui, finalement, l’est devenu pour vrai. Ils se sont mariés il y a de ça 40 ans cet été et, vous savez quoi, c’est Pierre qui nous a mariées Lili et moi il y a 5 ans. Oui, Pierre est devenu notre grand ami. C’est fou de savoir jusqu’où mon patois FUDGE a pu nous mener… Maudit que ça passe vite et j’espère tant qu’ils se posent à la retraite tout près de chez moi pour qu’on fasse aller nos stores et ainsi aller au Parc Orford!

J’ai aussi deux Sylvie dans ma vie…

Sylvie M, c’est Sylvie Moisan. L’unique Sylvie Moisan. J’ai vu cette fille pour la première fois en 1979 dans les bureaux du département de crédit chez Sears. À vrai dire, je trouvais qu’elle avait pas l’air sympa avec ses lunettes porte patio… On y travaillait aux deux extrémités du bureau. On ne se parlait pas, elle était plutôt dans son coin et moi plutôt Miss Club Social… Un jour de 1983, je l’ai vu courir en pleurant, son père venait de mourir. Quelques semaines plus tard, elle a été transférée dans mon département, on faisait la collection de comptes non payés… Pas du tout ma tasse de thé, je m’occupais plutôt du club de softball et d’entertainer mes collègues de bureau. C’était avant de retourner étudier à Promédia. Un jour, à la cafétéria, on était plusieurs filles de la collection à manger à la même table. Ça s’est mis à parler de beaux gars à Hollywood… Sylvie était assise presque en face de moi et mangeait son sandwich oeuf-fromage-bacon-mayonnaise. À un moment donné, Solange la grande secrétaire a lâché : « Moi c’est Sylvester Stallone que je trouve tellement beau!« . Sylvie a quitté son sandwich pour un instant et on s’est regardées en même temps en disant : » Hein, wouach! Pas Sylvester Stalone ! ». Bang! Dès cet instant, il y a quelque chose qui a fait clic et l’enfant unique de Villeray est devenue une sorte de soeur de coeur pour moi! Vous dire tout ce qui s’est passé au courant de ces 35 ans passées, ça pourrait faire un livre gros comme une bible.  Il y en a eu des rires, des pleurs, des conversations incroyables, des voyages, des drames. Oui des drames, j’ai bien failli la perdre il y a quelques années à cause d’une méchante bibitte… Heureusement, son incroyable force et son imperturbable détermination ont fait qu’elle est encore là, si formidable et brillante. Un jour, si elle me le permet, je raconterai son incroyable histoire. En attendant, je tiens à remercier Sylvester Stalone de pas être beau, grâce à lui, je suis chanceuse d’avoir Sylvie M dans ma vie. Celle qui sait toujours trouver les bons mots pour moi.

Sylvie G, c’est Sylvie Gervais, l’unique Vivi ! Une boule d’énergie! C’est par le chant et ma première séparation qu’on s’est connues. Un peu par ma première blonde Suzanne, pas parce qu’elles étaient amies, non !… En 1981, nous chantions toutes trois dans le choeur Katimavik de feu Gaby Billette et Suzanne vivait mal de voir que je m’amusais malgré notre séparation. Sylvie, que je connaissais à peine, s’est chargée de lui faire comprendre de me sacrer patience et que je pouvais vivre ma vie ! On est vite devenue de grandes chums, elle qui avait une première amie femme aux femmes. On en a chanté des Oratorio ensemble! Défoncer des tympans avec Dis, ne m’en veux surtout paaaas ! On a fait les 400 coups elle et moi dans les années 80′! On a vidé plusieurs caves à vin en sillonnant la France en Renault, été 84′. Bu des scotch soda dans une disco de la rue Prince Arthur. On a vomi ensemble. On a ri comme des folles et on ri encore, souvent sans que les gens autour comprennent pourquoi. On a pleuré aussi. J’ai vu cette petite femme faite de nerfs traverser de grandes épreuves avec courage et amour. Elle a bien failli perdre sa belle Myriam qui s’est battue comme une grande alors qu’elle n’était qu’une toute petite fille. Elle en arraché quand son Tom est parti du jour au lendemain à Vancouver pour une amie d’enfance, la laissant seule avec ses 3 enfants encore si jeunes. Elle a continué à tracer leur chemin vers le monde adulte avec tant d’amour, eux qui en sont si reconnaissants aujourd’hui. Elle qui ne l’a pas eu facile avec les hommes, a finalement croisé la vie de son merveilleux Charles. Ça me fait tellement plaisir de la voir heureuse ma Vivi! Je l’admire tellement!  Je la remercie encore de m’avoir permis de vivre un grand moment que je n’expérimenterai jamais. Celui d’assister à la naissance de son fils en l’encourageant à pousser, en lui criant : » Vas-y force, pense au Dies Irae dans le Requiem de Verdi! ça va t’aider! ». Je vous dis pas ce qu’elle m’a répondu mais elle a accouché d’un beau Félix qui est devenue mon filleul.  Ah! ma Vivi , si drôle , si tendre, si soprano 1 ! Tu as bien fait de la sermonner mon ex!

En conclusion, mes chères Élise, Sylvie M et Sylvie G, ça m’a fait drôle de nous raconter un peu. Vous êtes des femmes si merveilleuses et je vous célèbre dans mon coeur à l’année! Je vous célèbre aussi le merveilleux trio Maryse-Colette-Céline, j’aurai sûrement l’occasion de nous raconter un jour aussi! Même chose pour vous Julie, Samia, Linda, Eve, Amélie, Suzanne, Michèle.

Puissions nous vivre encore ensemble, les hauts et les bas de la vie… longtemps, très longtemps dans notre jardin. Pour tant de 8 mars encore!

Je vous aime pour toujours!

Chantal xxx

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