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Je ne savais pas…

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Bon, la fête des mères, une autre fête commerciale, mais au fond, je me dis que c’est une belle occasion de penser à la nôtre, surtout quand elle nous a quittée.

J’aurais pu parler de mon rôle de mère, qui est franchement mon premier rôle dans la vie, celui qui me comble, mais je préfère vous parler de ma mère à moi, Gertrude (ouin, tout un prénom).

Pourquoi parler d’elle ? Parce qu’elle aurait aimé qu’on la reconnaisse comme bien des femmes de sa génération. Être femme au foyer, comme ils disaient, n’était pas très valorisant, mais moi je ne savais pas…

Je savais qu’elle faisait tout, la cuisine, la couture, les travaux ménagers, le budget. Elle élevait ses quatre enfants, plus souvent qu’autrement seule. Mon père travaillait et, comme les hommes de sa génération, il intervenait au besoin, donc pas souvent dans notre cas, nous étions plutôt sages.

Elle était spéciale ma mère, acariâtre parfois, blessante aussi, mais moi, je ne savais pas pourquoi.

Je ne savais pas qu’au fond, elle cherchait un peu de reconnaissance, celle que tous les humains recherchent si fort et par n’importe quel moyen. La plupart trouvent leur reconnaissance dans leur travail. On a toujours l’impression qu’ils sauvent des vies tellement ils en parlent. D’autres utilisent le pouvoir. Il y en a même qui trouve leur reconnaissance dans la maladie, une façon d’être reconnu, inconsciemment.

Savait-elle seulement que c’est ça qu’elle recherchait, je ne sais pas.

On veut tous être reconnus et elle ne l’avait jamais été. Les gens disaient souvent des choses dures à son endroit, mais c’est chez nous qu’ils se réfugiaient pour souper, pour dîner, pour un lunch de fin de soirée. Elle s’agitait, servait, riait et ramassait. Était-elle reconnue pour son dévouement, je ne pense pas, mais moi, je ne le savais pas.

Comme on dit, elle avait du guts, ma mère. Quand elle a intégré le milieu du travail, elle avait plus de 50 ans. Ça prenait du courage, mais moi, je ne savais pas.

Avec le recul, je me dis que j’aurais aimé savoir, j’aurais dû savoir lorsque j’en ai eu l’âge. Il aurait été si simple de lui dire merci.

Merci de m’avoir inculqué de bonnes manières, de belles valeurs, un sens de la famille. Merci pour tout ce que tu as fait pour nous à la maison. Merci de ton aide précieuse auprès de mes filles. Elles t’ont toujours dans leur cœur et parlent souvent de toi avec beaucoup d’amour, tu es contente ?

Moi aussi, je parle de toi, et en bien. On me dit parfois que je te ressemble physiquement et tu sais quoi, ça me fait plaisir.

Je sais à mon âge qu’être mère est un grand privilège, mais c’est aussi une tâche ingrate. Un travail invisible, constant, exigeant, inquiétant, mais ça, je ne savais pas.

Je sais aussi que comme mère, on porte en soi ses enfants même quand ils sont adultes, mais ça je ne le savais pas.

Je sais aujourd’hui qu’on n’a qu’une mère, je sais que l’on fait notre possible, je sais qu’on fait des erreurs, mais je sais une chose avec certitude, c’est qu’on aime nos enfants avec tout notre cœur.

Alors, maman, je sais aujourd’hui que tu nous aimais très fort, je sais aussi que tu as fait de ton mieux. Je sais que tu nous as bien élevés, nous sommes tous les quatre de bons adultes qui ont de bons enfants et pour tout cela, je te dis merci.

Alors encore merci, je sais aujourd’hui que je t’aimais très fort, mais je ne le savais pas vraiment jusqu’à ton départ. Enfin, comme dit Jean Gabin dans sa jolie chanson, c’est tout ce que je sais, mais ça je le sais.

Bonne fête des mères à vous toutes les mamans, particulièrement à mes filles qui sont des mères extraordinaires, merci à vous trois d’être dans ma vie, de m’avoir donné ce privilège d’être votre mère. À mes sœurs et amies, vous êtes toutes tellement dévouées, le savez-vous?

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7 Responses

  1. Si j’avais su ! Et si elle était encore là . Comme j’aimerais la serrer dans mes bras. J’aurais tant de choses à lui dire. Je souhaite que de la haut elle m’entend elle me voit car personne ne pourra la remplacer. Effectivement nous avons une seule maman et peut importe ses défauts ou ses erreurs
    son coeur aimant nous manquera éternellement.
    Serons nous à leur hauteur ? J’ ose espérer.
    Merci à ces Gertrude , Émilià ces femmes qui ont marqués nos vies. Merci mon amie de tous les beaux textes que tu nous partages et bonne fête des mamans à toutes ces femmes dévoués dont les enfants font vibrer leur coeur. À toi mon amie

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