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La responsabilisation… une valeur oubliée

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C’est tout un défi, ces temps-ci, que de rester la tête haute sans chialer ou contester et d’essayer, du même coup, d’offrir des solutions à cette horrible situation que nous vivons depuis trop de mois déjà. Malheureusement, je crains que la majorité des mortels demeurent passifs et en réaction à toutes les décisions prises par nos gouvernements.

Ce qui me fatigue au plus haut point c’est d’entendre les commentaires de certaines tribunes téléphoniques et de voir les réseaux sociaux qui débordent de lâches qui crachent leur fiel tout en demeurant anonymes bien sûr. Le débat intelligent semble être éludé et la lâcheté est partie prenante dans toutes ces expressions. Ben oui! Nous vivons un moment dramatique de notre histoire, probablement le pire des cent dernières années au Canada et au Québec. D’autres pays sont habitués aux catastrophes, et pour ceux et celles qui ont connu des guerres, des tsunamis, leur capacité d’adaptation semble plus résiliente. L’obligation de s’adapter à de nouvelles normes a pris place en mars dernier avec ce méchant virus qui nous est tombé dessus. Pour le commun des mortels, admettons-le, l’adaptation ne fait pas partie de leur philosophie. Combien de fois entendons-nous : « ça fait 40 ans qui je suis comme ça et je ne changerai pas bon! »

Ben là, madame et monsieur Chose, t’as pas le choix si tu veux survivre, et/ou juste vivre. J’endosse totalement cette phrase de Bouddha qui dit bien ce qu’elle veut dire : nous sommes la somme de nos pensées. Et par conséquent, à compter du moment où je me prends en main, cela devient plus facile de prendre mes responsabilités. Ça me tue quand j’entends que c’est la faute du gouvernement! Mais qui est le gouvernement si ce n’est chacun d’entre nous!!

S’il y a un mot absolument essentiel en cette période trouble, c’est bien le mot responsabilité. Je me responsabilise, tu te responsabilises, nous nous responsabilisons. Prenons l’exemple de plusieurs entreprises qui se sont retrouvées avec des cas positifs de la COVID-19. J’en cible une entre autres qui avait tout mis en œuvre pour éviter la contamination.

Il s’agit là d’une responsabilité collective. Pourtant, depuis quelques semaines, les cas se sont multipliés, si bien qu’au moment d’écrire ces lignes plus de 10 % des employés de cette usine sont atteints du méchant virus et doivent demeurer à la maison, prendre le temps d’en guérir et vivre la quarantaine.

Pourquoi donc? Parce que, entre autres, plusieurs employés ont eu peur de se déclarer positifs, peur de perdre leurs revenus, leur travail, etc. Que des mauvaises raisons. Ils n’ont pas pris leur responsabilité individuelle, iok9oisans jamais penser que leur tromperie se répercuterait sur l’ensemble de l’entreprise, qui en plus, ne pouvait se permettre de perdre un seul de ses employés. C’est un exemple, il y en a des tonnes d’autres.

De la responsabilité à la responsabilisation

Le terme responsabilité prend toutes sortes de visages : responsabilité individuelle, responsabilité collective, transparence, éthique, justice, gouvernance. Ces mots-clés raisonnent différemment selon la morale des uns et la conscience des autres.

Depuis quelques années, ce terme semble en voie d’extinction. Parfois, certains évitent même de s’avouer responsables lorsque, par exemple, des tragédies se produisent. On montre souvent du doigt l’autre département. « Ce n’est pas ma faute », entend-on fréquemment. On ne veut plus de coupable.

Il était alors assez surprenant d’entendre, il y a quelques mois, le premier ministre François Legault reconnaître sa pleine responsabilité de l’échec dans les CHSLD au début de la pandémie. Nous ne sommes pas habitués de voir des politiciens s’excuser ainsi. Ça lui a d’ailleurs valu une cote d’amour jamais vue en politique.

Abuser du système, c’est aussi se déresponsabiliser.

Il faut le dire, ce n’est qu’une minorité qui abuse du système et, par les temps qui courent, qui refuse de suivre les règles établies par l’état et qui nous force au confinement avec tous les dommages directs et collatéraux que cela provoque.

Permettez-moi de retourner en arrière quelques instants pour bien vous exposer ce que la déresponsabilisation signifie :

Lors de la crise du verglas, en 1998, des tonnes de réclamations de sacs de crevettes décongelées ont été faites auprès des compagnies d’assurances. Tellement, que certains éditorialistes avaient écrit à l’époque qu’il y avait plus de crevettes dans les congélateurs que dans l’océan Atlantique! Une farce monumentale aux répercussions fâcheuses. Quelques mois plus tard, nous apprenions que la crise du verglas avait été le sinistre le plus coûteux de toute l’histoire du pays.

Pouvez-vous croire qu’il en coûte de deux à trois milliards de dollars d’indemnités versées en trop chaque année au Canada! Pas seulement pour de fausses crevettes!

Croyez-vous vraiment que ce sont les compagnies d’assurances qui assument ces frais? Bien sûr que non! Une majorité de gens honnêtes paient pour les profiteurs. Une petite enquête auprès du Bureau d’assurance du Canada a révélé que les fraudes affectent tous les assurés. Selon les résultats, environ 15 % de la prime de chacun sert à compenser les coûts des réclamations frauduleuses. QUINZE POUR CENT!! Et encore une fois, en se déresponsabilisant de la sorte, en laissant faire, on contribue au bon fonctionnement de ce type de délinquance. En fin de compte, nous demeurons les dindons de la farce. Encore nous, les « cons-tribuables ».

Depuis le début de la pandémie, l’action de nos dirigeants est extrêmement ardue. Oui! Ils construisent un avion en plein vol. C’est donc dire que ce n’est pas parfait. Et j’avoue que ce qui me désole grandement est de voir que certaines décisions gouvernementales sont prises en fonction d’une bête minorité. Encore une fois, la minorité abusive, criarde fait déplacer des montagnes et la majorité responsable reste silencieuse. Des milliers de travailleurs et travailleuses, des centaines d’entreprises sont au bord de la faillite parce qu’elles doivent fermer leurs portes. J’ai un exemple en tête qui me tue. Cet homme a travaillé depuis des dizaines d’années pour bâtir son entreprise hôtelière. Un véritable workaholique! Les affaires étaient excellentes jusqu’en mars dernier. Et puis tout s’écroule! Même ses placements personnels sont en train d’y passer. J’en ai mal au cœur! Est-ce si nécessaire d’être aussi stricte dans les règles de confinement pour une minorité qui refuse de suivre le pas? Pourquoi ne pas punir les récalcitrants et féliciter les gens responsables d’une manière ou d’une autre?

Chaque citoyen a pourtant de grands avantages à être responsable, quel que soit son niveau de responsabilité.

Bien sûr, ce texte ne changera rien à la donne, mais j’essaie ici de faire ma petite part, tout d’un coup qu’au moins une personne change son fusil d’épaule et comprend que se prendre en main, c’est prendre ses responsabilités.

Jocelyne Cazin

Auteure de Ma véritable identité, Éditions Libre Expression

Auteure de J’ose déranger, Éditions Publistar

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