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L’aventure du Jardinier paresseux continue

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L’automne dernier, je me suis retrouvé seul dans le jardin de mon père. Pas seul, plutôt sans mon père, puisqu’il nous avait quittés au mois d’octobre. Quel poids sur mes épaules d’avoir la responsabilité de ce jardin. Comment identifier toutes ses plantes, comment en prendre soin? Mon père n’était plus là pour me le dire.

L’été, on avait passé une fin de semaine ensemble à tout identifier ses plantes d’intérieur, question que je sache leur nom quand il nous quitterait. On savait déjà qu’il ne lui restait que quelques mois. Pour le taquiner, je donnais des drôles de noms à ses plantes. Il me reprenait à tout coup, même s’il savait que je le taquinais.

Les plantes d’intérieur étaient ses premiers amours. Dans les années 80, il avait autopublié deux magazines à leur sujet. Il leur a même dédié son premier livre, sur la culture des plantes d’intérieur sous éclairage artificiel, qui n’a jamais été publié.

Après les funérailles, ses petits-enfants voulaient ramener des souvenirs de leur grand-père : des plantes d’intérieurs. Leurs parents n’osaient pas dire non. Ils me demandaient comment s’en occuper. Le conseil de base est toujours de leur donner beaucoup de lumière et de mettre son doigt dans le terreau pour savoir quand arroser.

Sa bibliothèque est remplie de milliers de livres sur l’horticulture. Comment est-ce que je vais avoir le temps de tout lire, de tout absorber ce savoir? Heureusement que mon père m’avait déjà avoué qu’il ne les avait pas tous lus, mais s’en servait comme référence pour ses propres écrits. Et j’ai des années pour tous les lire. J’aimerais bien que son blogue, Jardinier paresseux, existe encore à ma retraite ou même lorsque je quitterai ce monde. Mais ces livres, bien qu’ils contiennent tant de réponses, n’ont pas l’essentiel : les conseils d’un père.

Larry et Mathieu bébé

Plus jeune, je ne me serais jamais vu responsable de quoi que ce soit, surtout pas d’un blogue sur le jardinage. Mon adolescence et le début de ma vie adulte ont été tumultueux. J’ai passé plus de temps assis devant un bar que sur un banc d’école. Mon père aurait voulu que je suive ses traces, que je devienne auteur comme lui. J’ai bien essayé, étudiant langues et littérature au cégep et à l’université. Mais ça m’était insupportable de passer des heures enfermées dans une salle de classe.

Je suis de la génération qui passait ses journées dehors. Mon père me mettait à la porte à la première chance. Dans un sens, c’est lui qui m’a inculqué cet amour pour le grand air et qui, du même coup, m’a rendu trop sauvage pour être enfermé dans un bureau à écrire. Malgré mon âge, je trouve encore pénible de passer autant de temps devant un écran et je dois prendre de multiples pauses pour me rendre à la fin de la journée.

Alors, malgré mon désir de suivre les traces de mon père et de devenir écrivain, je me retrouvais plus souvent dans un jardin, dans la forêt ou tout autre endroit où l’on peau sentir la chaleur du soleil sur sa peau ou le froid du vent et de la pluie. J’ai travaillé dans l’Ouest canadien à planter des arbres, sur une mini-ferme à m’occuper d’animaux, dont des chèvres, que j’adore toujours parce qu’elles me rappellent moi-même, désagréables et affectueux. J’ai même passé un été dans un alpage de chèvres dans les alpes suisses à faire du fromage.

De retour au Québec, je suis éventuellement tombé dans l’aménagement paysager. Le dur labeur me faisait du bien, et je finissais mes journées épuisé, mais tranquille. Les années ont passé et avec elles s’accumulaient les responsabilités, si bien qu’après 10 ans j’étais devenu chargé de projet et concepteur de jardin, travaillant sur des projets haut de gamme à Montréal. Malgré les responsabilités, je retrouve toujours le moyen de revenir à la maison, recouvert de terre.

Je suis plus jardinier qu’auteur. Mon père était plutôt le contraire, mais on se retrouve quelque part au milieu, à écrire sur le jardinage à notre propre façon. Je n’ai pas suivi le même chemin que lui, mais je sais que mon père, même s’il a eu des doutes, était fier que je continue l’aventure du Jardinier paresseux à travers son blogue. Je ne pourrai le remplacer, personne ne le pourrait, mais je peux prendre le relai pour qu’il puisse prendre un repos bien mérité.

Mathieu

C’est avec grand plaisir que nous vous annonçons que Mathieu continuera à partager des conseils de jardinage sur Les Radieuses Magazine.

Envie de fouiner sur le blogue du Jardinier paresseux? C’est par ICI.

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