Le hasard a organisé mes lectures ce mois-ci. Une fois qu’elles furent terminées, j’ai réalisé que mes trois lectures provenaient de la même maison d’édition « Libre Expression ». Fameux, n’est-ce pas! Je ne sais pas si vous vous êtes déjà penchée sur l’unicité des maisons d’édition, peu le font, retenant avant tout titre et auteur, suivi de près par la page couverture et la synthèse de l’histoire. Chaque maison d’édition a une personnalité propre, et d’en connaître les grandes lignes peut nous fournir encore plus de munitions pour choisir une œuvre plutôt qu’une autre. Autrement dit, j’éprouve plus d’affinités avec certaines maisons d’édition qu’avec d’autres. Au départ, nous ne le réalisons pas pleinement. Et puis, on en vient à le remarquer, si on y porte le moindrement attention. Prenez plaisir à noter les maisons d’édition qui vous attire!
J’ai donc choisi « Le cœur pendu » de Maude Michaud, qui, et je l’ai appris après mon choix, serait une suite de « Pieds nus dans la gravelle ». Nul besoin d’avoir lu ce dernier pour se jeter dans « Le cœur pendu », j’en suis la preuve vivante. À noter que Maude Michaud est la cofondatrice de « La parfaite maman cinglante », on ne se surprendra donc nullement d’y trouver le thème de la maternité. Mon deuxième titre « La mariée de corail » est le fruit d’une auteure que je connais, Roxanne Bouchard. Il s’agit d’une enquête menée tout en douceur autour de la péninsule gaspésienne. Dernier titre d’une auteure, Nathalie Roy, dont j’ai lu l’œuvre presque en entier « J’ai choisi janvier ». Ce roman prend des allures personnelles dans le sens que son père a lui aussi choisi une date pour quitter la planète Terre. Le sujet de l’aide médicale à mourir est abordé avec doigté et délicatesse, nous illuminant plus que nous déprimant.
Le cœur pendu de Maude Michaud
La mariée de corail de Roxanne Bouchard
Vous entrez dans ce roman comme vous entrez en vacances, sans soucis, respirant la mer, tâtant la ligne (poisson), regardant voguer paisiblement les voiliers des pêcheurs. Si vous aimez les histoires de pêche, vous serez royalement servi. C’est juste si on ne vous donne pas la recette pour apprêter tel type de poissons. On se laisse avaler tout entier par l’œuvre, accordant son tempo avec celui de l’auteure, qui prend son temps pour avancer l’enquête. Dans cette romance, l’endroit où est campée l’action est crucial et y confère tout son charme. L’enquête aurait eu lieu à New York que cette lenteur aurait pu apparaître lourde, mais pas sur les côtes de la péninsule gaspésienne. L’auteure connaît la vie des pêcheurs à fond et n’est pas avare de partager son savoir. On a droit à des détails stratégiques. Roxanne Bouchard nous donne l’impression d’avoir grandi dans cet environnement. La mariée possède son propre navire et pratique le métier de pêcheuse professionnelle du homard. Elle a dû se battre pour faire sa place dans cet univers masculin marqué par une compétition féroce. Quelle femme! J’aurais aimé la connaître vivante. Déjouée par le jeu implicite de trouver l’assassin, j’ai fermé la couverture avec l’impression de sortir de vacances.
J’ai choisi janvier de Nathalie Roy