Marthe Laverdière : 100% nature, 200% vraie - Les Radieuses

Marthe Laverdière : 100% nature, 200% vraie

Rieuse, blagueuse, énergique, Marthe Laverdière, devenue célèbre grâce à ses capsules informatives (et hilarantes!) sur l’horticulture, est bien connue pour ces facettes de sa personnalité. Celle qui est nouvellement dans la soixantaine vient tout juste de sortir son 7e livre: 100% nature, une autobiographie écrite sous forme de confidences.

Entretien avec une femme, une mère, une fille aussi épatante que touchante.

À bas les masques!

Elle répond à la première sonnerie, pimpante. Marthe Laverdière ne joue pas de personnage. Avec elle, il n’y a aucun faux semblant possible. Après lui avoir avoué que j’avais terminé la lecture de son livre le matin même, elle s’enquiert aussitôt de mes commentaires: «Comment tu l’as trouvé?». Oui, avec Marthe, le «vous» ne s’applique jamais puisqu’à son avis, ça érige des barrières entre les gens. «Ce n’est pas par manque de respect, moi je dis tu” à tout le monde, peu importe l’âge de la personne. Pour moi, on a l’âge qu’on a dans la tête, pas l’âge de notre corps.» Elle a bien raison.

Son autobiographie est d’ailleurs écrite à la deuxième personne du singulier. Elle y tenait: «Mon livre a une structure en dehors de ce qu’on est habitué de lire. Quand les Éditions de l’Homme m’ont demandé d’écrire mon histoire, j’ai dit oui, mais à condition que je puisse l’écrire à ma façon, comme si j’écrivais une lettre. Je ne voulais pas que les lecteurs sentent que c’était un livre comme les autres, je voulais qu’ils sentent que je leur parlais vraiment.»

D’autant plus que le livre n’est pas écrit de façon chronologique!

«J’avais envie que ce soit comme une conversation, comme si on jasait avec un café, on passe par un sujet qui en amène un autre, on revient sur nos pensées. Je suis contente du résultat!»

Une vulnérabilité dévoilée

Je lui avoue que j’ai été plus touchée que je ne le croyais, que je m’attendais à la retrouver tout en humour alors qu’on y découvre une Marthe posée, en nuances et en douceur: «Ça me fait plaisir que tu dises ça! C’est exactement ce que je voulais montrer. Je suis une personne très positive, mais, comme tout le monde, j’ai des hauts, des bas, j’ai mangé des claques sur la gueule comme n’importe qui… On est tous pareils et je voulais que les gens voient mon côté plus vulnérable. J’ai compris à la suite de ma dépression que je ne voulais plus porter de masque, je ne veux pas que les gens pensent que Marthe va toujours bien.»

Et que dire de la magnifique couverture, elle reflète bien le contenu plus introspectif!

«Oui, mais là, ne pense pas que j’suis toute nue!, dit-elle en éclatant de son rire unique. J’avais juste baissé les bretelles, woh! Plus sérieusement, je tenais à mettre de l’avant mon rapport avec l’eau. En psychologie, l’eau, c’est la mère et j’ai beaucoup de blessures quant à la maternité (NDLR Sa mère est morte alors qu’elle avait 2 ans).

Aussi, je voulais montrer une Marthe qui ne veut plus se cacher, que de vieillir, c’est beau. C’est dans la vieillesse qu’on retire la sagesse et je trouve qu’à mon âge, c’est l’heure des remerciements. Je remercie beaucoup la vie de m’avoir donné mes enfants, mes petits-enfants, un conjoint que j’adore… J’en suis très reconnaissante.»

Marthe et sa famille

Vous semblez être sereine avec votre âge, c’est facile d’accepter de vieillir?

«Vouloir vivre, c’est accepter de vieillir, sans ça, tu meurs, c’est bien simple. Quand on dit qu’on ne veut pas vieillir, c’est qu’on accepte de mourir. C’est impossible de vivre et de ne pas vieillir, on ne peut pas avoir les deux, pour moi, vieillir, c’est un privilège!

«Depuis, je n’ai plus peur de vivre. Je n’ai plus peur d’être qui je suis avec mes défauts physiques, mes bourrelets et mes cheveux gris. Je n’ai plus peur de vieillir, car j’ai le goût de vivre, tout simplement.»

Ressentez-vous parfois une pression sur les femmes qui avancent en âge?

«Non, mon rapport à mon physique, je l’ai réglé en dépression. Je ne lis pas non plus les commentaires qui sont faits sur moi. À mon sens, ce n’est pas la société qui nous impose ses standards, c’est nous-même. Si tu refuses de te faire imposer quoi que ce soit, la société ne pourra pas te forcer, tu n’iras pas en prison parce que tu n’es pas maquillée ou parce que tu ne mets pas de brassières une journée. Je trouve ça dommage pour les femmes qui s’’imposent ça.

C’est quoi, la beauté dans le fond? Les personnes que je trouve les plus belles ne sont pas des beautés physiques, ce sont des gens qui sont bons. Leur bonté se reflète dans leurs yeux. C’est cette beauté-là qu’on doit développer, cultiver. Pas celle qui est éphémère et qui nous échappe puisque c’est elle qui cause une souffrance au bout du compte. On se bat contre Goliath, on ne peut pas arrêter le temps. Mais le temps peut tellement nous apporter si on le met de notre côté!

Cultivez votre beauté intérieure, celle-là, personne ne pourra vous l’enlever.

Marthe Laverdière
Crédit photo : Pascal Rameux

Faut se demander quelles sont nos priorités dans la vie? Est-ce que c’est de compter mes rides ou d’être sur le bord du burn out, de ne pas manger pour ne pas engraisser? Pendant ce temps-là, la vie passe et, toi, tu passes à côté des vraies affaires.»

«On vient au monde les mains vides, pas de savoir. Quand je partirai, j’aimerais avoir vidé mes mains à force d’avoir rempli celles des autres.»

Renouer avec la femme

Dans le livre, vous nous amenez dans le chalet où vous avez touché le fond du baril lors de votre dépression. C’est là que vous avez dit adieu à votre «petite beauté», que vous avez appris à apprécier vos rides, votre visage vieillissant, vos cheveux gris… Ce passage-là m’a beaucoup émue. Un autre passage important, c’est lorsque vos enfants quittent la maison, vous le racontez de façon tellement belle. On sent la liberté retrouvée et la peine de les voir partir entremêlées…

«Mes enfants sont partis quand j’ai eu 46 ans. J’ai donc commencé ma deuxième vie très jeune. Je le raconte dans le livre, il a fallu que je retrouve la femme, mon mari, que je délaisse la mère, un peu.

Nos enfants, on les met au monde pour qu’ils deviennent autonomes, pour qu’ils fondent une famille. On doit les regarder aller et arrêter d’attendre qu’ils nous appellent ou qu’ils viennent nous voir. On leur met beaucoup de pression, on leur fait des remontrances “tu ne viens jamais me voir”! À leur âge, de toute façon, on était aussi occupés qu’eux, on doit arrêter de les culpabiliser, c’est à nous de profiter de la vie. On en a une, on ne peut pas la passer à attendre! On me demande souvent c’est quoi le secret d’un couple qui dure. Je ne suis pas psychologue, mais je pense qu’on doit retrouver ce qu’on était avant d’avoir des enfants.»

«De retour à la maison, on a mis de la musique latine. On l’aime tous les deux, mais les garçons la détestent (…). On a commencé à voyager et à flâner le dimanche matin au lit. C’est si important de vivre un peu pour soi et de retrouver son couple…»

Adieu la scène?

Vous semblez être née pour le show-business. Vous dites même être aussi à l’aise sur une scène que dans votre cuisine. Comme si c’est le destin qui vous a trouvée…

«C’est vrai que j’ai toujours eu ça en moi, je parle fort, je prends de la place, mais ça me fait rire parce que je ne suis pas glamour pantoute! Quand les capsules sont parties en fou, les conférences, les shows d’humour et les livres, j’y ai trouvé un sens en ramassant de l’argent pour les enfants handicapés.

Ma petite-fille Jeanne est née avec le syndrome de Rett atypique et j’ai décidé de créer la Fondation Marthe Laverdière pour sensibiliser les gens à la cause et amasser des fonds pour aider les familles qui ont un enfant en situation de handicap.

En voyant ça comme ça, je ne mets pas de pression. Ce n’est pas moi qui tire les ficelles, je suis croyante et je pense que c’est en haut que ça se passe…

Je ne me considère pas comme une artiste, mais comme une personne qui veut prendre du temps avec les gens pour avoir du fun. On a tous notre vécu et, ça, c’est mon histoire à moi… Mais tout le monde en a des belles histoires à raconter, hein?»

Et c’est une bien belle histoire que vous nous partagez Mme Laverdière dans 100% nature. Merci pour les beaux moments, merci pour le pur bonheur!

Son livre 100% nature, une autobiographie écrite sous forme de confidences est disponible dans toutes les librairies et en ligne. Bonne découverte!

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1 Comment
  1. J’ai adoré le livre de Marthe Laverdière. J’y ai même trouvé des réponses pour ma vie personnelle. Merci à vous

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