C’est déjà novembre, chère Radieuses. Ce mois souvent gris donne le goût de s’écraser dans un fauteuil avec une doudou, une petite tisane ou d’aller s’engouffrer dans une salle de cinéma avec son pop-corn, sans beurre. Je vous propose quelques albums à écouter et des films à voir.
Albums
La maison orpheline – Catherine Durand – KatMusic
Cette ex-caméraman à Musique Plus que je croisais il y a un vingtaine d’années lors de reportages a fait du chemin depuis. Avec le temps, elle a troqué sa caméra pour sa guitare, elle ne cesse de m’enchanter par ses chansons folk et sa voix unique, si délicate. Comme plusieurs de ses comparses, ses dernières années ont été difficiles, un creux abyssal pour certains. Elle en avait perdu l’inspiration.
Après une grande peine d’amour et la création d’une entreprise de chocolat chaud, elle a retrouvé le feu pour ainsi créer de nouvelles chansons, d’une immense beauté. Accompagnée de violons, d’instruments à vent magnifiquement arrangés par son coréalisateur Vincent Legault, La Maison orpheline de Catherine Durand est, pour moi, un des meilleurs albums de l’année. Comme un des titres de cet opus Quelque chose de beau, j’espère que vous y découvrirez toute la beauté en l’écoutant!
Mercure en mai – Daniel Bélanger – Secret City Records
La sortie d’un album de Daniel Bélanger représente toujours un évènement et ce dixième en carrière ne fait pas exception. Pour plusieurs, dont je fais partie, Bélanger est un génie! Un maître des paroles et des mélodies, des arrangements, de la réalisation, soutenues par cette voix qu’on reconnaît dès les premières mesures. Ce qui m’a frappée à nouveau en écoutant Mercure en mai, qui rappelle souvent Rêver mieux, c’est qu’on ne peut croire que cet artiste ne sait ni lire ni écrire la moindre note de musique! Il est pourtant en mesure de jouer une multitude d’instruments et de faire des arrangements de voix extraordinaires.
Au fil des années, il a su maîtriser les nouvelles technologies avec brio. Daniel Bélanger est comme un bon vin et la soixantaine lui va à merveille. Il est «radieux» et son œuvre entière marquera à jamais la musique québécoise. Je crois que Meilleur en mai jouera encore et encore et embellira notre quotidien pour longtemps. Pour le voir vivre sur scène, il faudra attendre au printemps prochain pour qu’il amorce sa tournée! Soyons patientes!
CellOpéra! – Duo Cavatine
Quand deux amis musiciens primés marient leur talent, il en résulte souvent un bijou étincelant. C’est le cas de CellOpéra! La violoncelliste Noémie Raymond-Friset et le pianiste Michel-Alexandre Broekaert ont eu l’idée géniale de transposer des airs d’opéra connus avec leur instrument respectif. Ils ont eu un plaisir fou à le faire et ça s’entend! Vous y reconnaîtrez, notamment, L’air de la Reine de la nuit de La Flûte enchantée, Le Duo des fleurs de Lakmé, Summertime de Porgy and Bess ou encore, Le Vaisseau d’or de Nelligan. Onze titres que vous pourrez télécharger sur les plates-formes connues, mais je vous invite à vous rendre sur leur site Internet si vous désirez une copie physique. Vous pourrez aussi y lire les notes de Noémie et Michel-Alexandre et des extraits des livrets sur chacune des pièces qu’ils ont choisies. Une belle façon d’apprécier en plus cet excellent album!
Cinéma
Les 12 travaux d’Imelda de Martin Villeneuve
Après avoir charmé les personnes présentes à sa première au Festival de cinéma de la Ville de Québec en septembre dernier, Le film Les 12 travaux d’Imelda débarque dans les salles du Québec. Son scénariste et réalisateur, Martin Villeneuve, a eu le plaisir d’imiter sa propre grand-mère pendant des années puisqu’elle a vécu pas moins de 101 ans. Ce qui fait la particularité et l’originalité de cette œuvre, c’est qu’il en a fait un film, en personnifiant lui-même cette femme hors du commun, qui nous raconte des pans de ses 12 dernières années.
Entouré par une distribution étonnante composée entre autres par Robert Lepage, Ginette Reno, Michel Barrette, Antoine Bertrand, Anne-Marie Cadieux et Yves Jacques, Martin Villeneuve rend hommage avec beaucoup d’amour à cette femme qui vous fera à la fois, rire et pleurer!
Tu te souviendras de moi – réalisation Éric Tessier – dès le 4 novembre
Il y a quelques années, peut-être, avez-vous vu cette pièce bouleversante de Sylvain Archambault qui mettait en vedette le brillant Guy Nadon. Cette fois, Archambault signe le scénario de la version cinématographique de ce chef-d’œuvre du théâtre québécois, réalisé par Éric Tessier. C’est au sublime Rémi Girard qu’ils ont attribué le rôle d’Édouard, ce renommé professeur d’histoire connu des médias qui doit limiter ses activités, grugé peu à peu par ses pertes de mémoire.
Sa famille ne pouvant le prendre en charge, il sera confié à la jeune rebelle Bérénice (Karelle Tremblay). C’est à une rencontre émouvante que nous assisterons pendant ces 107 minutes où nous retrouverons également les excellents acteurs que sont Julie LeBreton, France Castel et David Boutin. À voir avec son p’tit paquet de Kleenex dans les mains…
Tár de Todd Field
Je n’ai pas encore vu ce film, mais en voyant la bande-annonce, je suis déjà assise sur le bord de ma chaise à l’attendre impatiemment. Ce film qu’on dit déjà grandiose parce qu’on ne sait plus si c’est une fiction ou la réalité. Parce que la magnifique grande actrice Cate Blanchett y tient le rôle de cette immense cheffe d’orchestre, première femme à diriger le Philarmonique de Berlin, élève de Leonard Bernstein, qu’on dit tyrannique, passionnée et… prédatrice. C’est en pensant à cette actrice que Todd Field a imaginé cette histoire qui raconte la chute de ce monument de la scène classique mondiale.
Ce rôle majeur dans la carrière de Cate Blanchett, qui a appris à diriger un orchestre, qui interprète la puissante 5ede Mahler et réappris à jouer du piano, ce qui lui a permis de rafler les grands les honneurs à Venise. Gageons qu’elle sera oscarisée encore une fois en mars 2023… Bien hâte de voir ça!
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