Ils ont quitté l’école et c’est le temps des vacances. Cette dernière journée d’école est marquante, on quitte madame Diane, madame Tania, madame Nathalie, on les aime bien ces madames, parfois si jeunes pour se faire appeler madame. Quitter celle ou celui qui nous a accompagné durant des mois tous les jours représente un certain deuil, oui, un petit deuil, comme on en a beaucoup tout au long de la vie.
Mes filles avaient organisé une petite fête pour la fin des classes; on aime souligner les étapes dans notre famille. Mes filles perpétuent les traditions et j’en suis très fière. Évidemment, nous étions conviés à la fête. Ils n’étaient que quatre, mais c’était le gros party.
La fin des classes
Béatrice était triste que sa petite amie retourne en Corée, son pays d’origine. Elle était inquiète que son professeur de l’an prochain soit sévère; sensible ma Béa. Florence qui avait eu droit à une valse de différents professeurs pour commencer sa première année y allait de louanges pour chacune; pas compliquée ma Florence. Elle avait eu l’idée de demander à sa mère de lui mettre un chandail blanc sur lequel les amis pourraient signer en guise de souvenir. Émile, le plus grand, qui aura bientôt 10 ans, nous disait avoir beaucoup aimé madame Tania et espérait que sa petite sœur l’ait comme professeur l’an prochain.
… Et de la garderie
Il y a aussi notre bébé Victor qui quitte la garderie pour rentrer à la grande école. Lui va quitter Leila, sa charmante éducatrice qu’il adore. Leila est stricte, disciplinée et, surtout, aimante. J’ai apprécié beaucoup cette femme avec qui je placotais régulièrement en allant chercher mon petit-fils. C’est une vraie; elle aime les enfants et ça se sent. Victor a même eu droit à une cérémonie de remise de diplômes. J’ai eu le privilège d’y assister; chacun recevait son diplôme et montait fièrement sur une petite estrade. Vous dire comme c’était beau. Une petite célébration toute simple; plein de parents heureux, de beaux enfants remplis de joie de vivre. Ils quitteront naïvement un peu la petite enfance pour entrer dans la vraie vie. Ils devront dorénavant être plus autonomes, ne plus appeler maman lorsqu’ils vont à la toilette, ne plus pleurer lorsqu’ils s’ennuieront un peu de maman. C’est toute une étape à laquelle nous ne sommes jamais vraiment préparés.
Des souvenirs
J’avais cinq ans lorsque je suis entrée moi-même en première année. Nous n’avions pas de maternelle à l’époque; mon souvenir de cette première année demeure bien vivant. Elle s’appelait Lise Girard, portait des lunettes et criait, criait. Mon sentiment : la peur. Moi qui, quelques semaines avant la rentrée, faisais encore la sieste l’après-midi. C’est le cas de le dire, je m’ennuyais de ma mère. Cette femme n’était de toute évidence pas à sa place et c’est il y a de cela 60 ans. Alors, lorsque j’entends mes petits-enfants dire à quel point ils aiment leur professeur, je dis bravo à ces femmes (pas beaucoup d’hommes) qui chaque jour sont confrontées à des petits êtres humains parfois un peu complexes. Ils ont une tâche colossale, une grande responsabilité. Nous leur confions ce que nous avons de plus précieux, nos enfants, nos petits-enfants, ceux qui seront les adultes de demain.
Ils ont non seulement la responsabilité d’éduquer les enfants, mais ils doivent parfois composer avec des parents si aimants qu’ils sont aveuglés par leur progéniture. Pour être bénévole à l’école un matin par semaine, je peux vous assurer qu’ils ont toute une tâche et, dans la plupart des cas, elle est pleinement assumée.
Merci et bon été!
Alors à vous, madame Diane, Tania, Nathalie, Leila et à tous les autres, profitez de votre été bien mérité.
À mes petits-enfants, Émile, Béatrice, Florence et Victor et à mes filles Elizabeth et Nadine, merci de me faire vivre ces étapes, ces petits bonheurs dans lesquels nous vivons les meilleurs moments.
Maintenant, attendons la venue de notre petite Simone qui devrait se pointer le bout du nez au mois d’août. C’est cette fois avec mon bébé à moi, Justine, que je vivrai une fois de plus ce grand bonheur d’être grand-mère en plus d’être témoin privilégié de tous les moments.
Bonnes vacances à tous et profitez de chaque petit moment, pas besoin de partir bien loin pour vivre de belles choses.
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