Je viens de vivre une magnifique fin de semaine avec mon conjoint, mes enfants, petits-enfants, gendres. Nous étions douze; j’avais tout mon monde.
Des souvenirs marquants
Pour célébrer mes 65 ans, que j’aurai en novembre, j’avais manifesté le désir que l’on se réunisse tous à la mer. Mon vœu s’est réalisé; nous étions tous ensemble dans le Maine pour la longue fin de semaine de l’Action de grâce. Je suis si reconnaissante de ce privilège. D’une part, ce n’est pas accessible pour tout le monde et, d’autre part, tous ont accepté sans hésiter.
On se retrouve donc tous, quatre chambres, toutes communicantes; les petits se promènent d’une chambre à l’autre, c’était la fête. Mes filles avaient décoré notre chambre, ballons, chapeaux, des cartes faites main de mes petits-enfants dans lesquels les je t’aime affluaient.
Une grande fierté!
En regardant tout ce beau monde, plus particulièrement mes trois filles, j’ai ressenti une immense joie, de la fierté et un peu de nostalgie. Ces trois filles ont grandi en moi, elles sont devenues des femmes, autonomes, intelligentes; deux d’entre elles sont mères, de bonnes mamans dévouées, aimantes.
J’étais un peu nostalgique parce que je me disais que c’était hier que je les bordais dans leur lit chaque soir, que je leur racontais des histoires; c’était hier qu’elles se blottissaient dans mes bras pour trouver du réconfort.
Je réalisais que c’était hier que je pouvais faire disparaître leurs petits bobos. En l’espace de quelques secondes, il suffisait d’un petit bec pour que tout s’envole. C’était hier qu’elles en ont dit pour la première fois maman, après elles l’ont crié pour un oui ou pour un non. C’était hier que j’avais leur petite main dans la mienne qui me serrait très fort lorsqu’elles ne voulaient pas que je parte.
Aujourd’hui, je ne peux plus faire disparaître leurs soucis par un petit bec, je ne souffle plus sur leurs bobos. Que puis-je? C’est bien là la question, je ne suis plus l’indispensable maman et, pourtant, c’était hier. Je suis toujours leur maman, je n’ai qu’à entendre le maman pour savoir si tout va bien. Mon rôle de mère se définit autrement, il demeure dans mon cœur ce qu’il y a de plus important. Il y a un certain soulagement à savoir qu’elles n’ont plus trop besoin de moi. Je sais maintenant qu’elles ont tout ce qu’il faut pour continuer leur route sans moi et c’est bien ainsi.
Être mère, un rôle à vie
Vieillir est une tâche colossale, les deuils sont nombreux, tant physiquement que psychologiquement, mais le rôle de mère a été le plus gros et le plus beau rôle de ma vie, le plus difficile et le plus valorisant et il semble que c’était hier pourtant…
Je sais aussi qu’elles savent qu’elles peuvent toujours crier maman et je répondrai toujours présent parce que je sais qu’une mère demeure celle sur qui on peut compter à tous les instants.
J’entame cette nouvelle étape sereine, fière en regardant derrière et confiante en regardant devant.
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