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Tranche de vie : Cher Blue Monday

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Cher Blue Monday,

C’est aujourd’hui TA journée, toi qu’on appelle aussi le « lundi bleu » ou le « lundi de la déprime », ce rendez-vous annuel où, semble-t-il, une grande partie de la population a les blues.

Tu apparais généralement le troisième lundi du mois de janvier. On te considère comme le jour le plus sombre de l’année. Pas pour ta faible luminosité, qui reprend du galon peu à peu après le solstice d’hiver, mais plutôt pour la lassitude que tu signifierais.

Tu représenterais le jour où nous sommes le plus affectés par une accumulation d’éléments qui modifient les rythmes circadiens régulant notre humeur. Nous nous sentirions plus passifs, notamment parce que :

  • la période du froid, des tempêtes et des « cocktails » de pluie, de grésil et de verglas est désormais bien installée;
  • les célébrations de Noël et du Nouvel An ne sont plus que des souvenirs;
  • les factures des cadeaux et des réceptions du temps des Fêtes s’empilent dans nos boîtes aux lettres;
  • malgré toutes nos bonnes intentions, nous n’avons toujours pas agi pour mettre en œuvre nos résolutions de début d’année;
  • après un long congé, nous devons reprendre, souvent à contrecœur, la routine du travail, de l’école ou d’autres obligations;
  • même si on peut voir le bleu du ciel quelques minutes de plus après notre 9 à 5, nos journées manquent de clarté (surtout si la pluie a fait disparaître la blancheur de la neige);
  • l’été (et ses 5 à 7 et soirées sur la terrasse) est encore bien loin.

Blue Monday, d’où viens-tu?

Mais, au fait, d’où viens-tu? Le Web foisonne de pages à ton sujet. Et on parle couramment de toi dans l’actualité. J’ai voulu en apprendre davantage sur toi et comprendre pourquoi on t’attribuait une si grande importance.

Je relève d’abord qu’en 2005, en Grande-Bretagne, on a cru que tu tirais ton origine d’études scientifiques dites sérieuses ayant même mené à une formule permettant de déterminer quelle est « ta journée », celle la plus déprimante de l’année. En contrepartie, on aurait aussi trouvé la formule établissant la journée où nous serions le plus heureux dans l’année.

Pour faire suite aux contestations du milieu scientifique décriant les composantes non quantifiables de ces formules, le soi-disant psychologue qui les aurait développées, Cliff Arnall, avouera plus tard qu’il les avait inventées dans un but commercial, pour mousser les ventes d’une agence de voyages britannique. Afin de rendre sa théorie plus crédible, il aurait sollicité plusieurs universitaires pour l’approuver officiellement, en échange d’une rémunération.

L’agence lui aurait demandé de mettre au point le concept qui t’a vu naître, soit celui du « meilleur jour pour réserver ses vacances d’été ». Elle aurait ensuite produit et diffusé des publicités visant à faire croire aux consommateurs l’existence d’une « journée fixe de déprime », d’où ils doivent s’échapper… idéalement très loin et au soleil.

Le jour le plus déprimant de l’année…

Si on n’a pu vraiment démontrer qu’il était possible de t’attribuer une case de nos calendriers, il reste qu’on observe, cher Blue Monday, que la période de l’année où tu te manifestes est habituellement teintée de tristesse. C’est la raison pour laquelle une multitude de ressources et de recommandations, semblables à celles pouvant aider à traverser la dépression saisonnière de l’automne, sont à notre disposition pour mieux y faire face. Des personnes choisiront, par exemple, de :

  • prolonger leur luminothérapie pour contrer la fatigue;
  • pratiquer régulièrement une activité physique pour stimuler la sécrétion des « hormones du bonheur », évacuer le stress et ainsi préserver leur santé mentale;
  • mieux s’alimenter;
  • prendre des suppléments de vitamine D;
  • élaborer des projets, tels un week-end à l’extérieur, des rénovations ou autres changements à leur environnement;
  • planifier des moments réconfortants, comme regarder une série, lire ou relaxer dans un bain;
  • s’offrir des petits plaisirs quotidiens, par exemple une pause-café, une sieste, du chocolat (mon plaisir perso), une jasette avec un ami.

T’ai-je déjà mentionné que, quand je sens ta présence un certain jour de janvier, je cherche à me sauver de toi en courant? Moi qui viens à peine de percevoir un peu de lumière au bout de ma foutue dépression saisonnière (voir Je suis une ourse! dans mon blogue personnel), je t’avoue que je préfère m’éloigner des ténèbres que tu me proposes plutôt que les subir. Après tout, la vie ne t’attend pas pour m’envoyer des journées plus pénibles, alors je n’en prendrai surtout pas une de plus!

Tu sais quoi? J’aurais envie de te faire à l’instant un beau pied de nez, car mon expérience en tant que femme durement affectée par le manque de soleil a fait en sorte qu’au fil du temps, je suis devenue celle qui a la capacité de dénicher ces solutions qui font maintenant partie de mon « guide de survie » aux périodes moroses. Et vlan dans les dents! Je peux facilement te repousser à ma guise!

Mes astuces pour rester zen

Si je reviens à ce qui m’aide à demeurer vivante jusqu’aux premiers bourgeons et au retour des outardes — qui m’apporteront instantanément cette nouvelle énergie durant plusieurs mois —, j’ai découvert que, pour rester zen dans les moments difficiles, je me dois d’avoir accès à des astuces « bien-être » variées, déjà essayées ou à explorer. Une fois ma liste élaborée, je regroupe ses éléments par catégories, en gardant en tête qu’elles doivent toucher à toutes les sphères de ma vie pour maintenir un équilibre :

  • les arts (bricolage, journal créatif, musique, spectacles);
  • la lecture et l’écriture;
  • le rire;
  • le sport;
  • les activités en plein air;
  • les rencontres sociales;
  • le temps passé seule;
  • ou carrément un moment à ne rien faire (ou du moins, tenter d’y arriver!).

Cette banque d’idées est devenue pour moi une référence ou, plutôt, une clé, celle qui ouvre mon coffre renfermant des recettes personnalisées, qui me rappelle comment prendre soin de moi. Je n’ai pas peur de transformer les ingrédients qu’il contient, de me réajuster au besoin, car j’ai réalisé qu’oser explorer, par la nouveauté ou en sortant des sentiers battus ou de ma zone de confort, augmentait ma confiance en moi et en mes capacités.

Mais revenons à toi, cher Blue Monday. En ce jour, « ton jour », je préfère m’attarder davantage à ce qui m’importe et me rend heureuse plutôt qu’aux aspects négatifs que tu trimbales et tentes de déposer sur mes épaules. En fait, je préfère, plutôt que de me rouler en boule et broyer du noir, éprouver de la gratitude envers ce que la vie m’offre de plus précieux. Je pense, entre autres, à mes proches, qui m’enseignent à devenir chaque jour une meilleure version de moi-même. Je songe également aux personnes dont le passage sur terre a façonné qui je suis. D’ailleurs, ta date officielle de cette année concorde avec celle de l’anniversaire de naissance de ma grand-maman, décédée il y a maintenant huit ans. Je prends plaisir à me remémorer mes souvenirs d’elle les plus doux et tout ce qu’elle m’a légué.

15 janvier 2024

Et puis, « ton jour », ce 15 janvier 2024, revêt une symbolique toute particulière pour ma famille et moi, car il coïncide avec le début de la fin d’un pan important de nos vies. Contrairement à l’obscurité que tu incarnes, cette étape nous libérera d’une période de « grande noirceur » qui, une fois derrière nous, génèrera un nouveau chapitre, que nous pourrons agrémenter de notes plus joyeuses.

Sache, cher Blue Monday, que tu ne me manqueras pas jusqu’à l’an prochain, mais que j’apprécie ta présence, pour une seule raison : elle me rappelle qu’après les blues, il y a le bleu du ciel, que sous un teint si terne, se cachent les couleurs vives et que derrière les nuages, on trouve le soleil.

Quant à vous, chères Radieuses, que vous croyez ou non en l’existence du Blue Monday, que vous voyez votre humeur affectée ou non par le côté sombre de cette période de l’année, je vous souhaite une saison d’hiver des plus lumineuses.

Chantale

On peut lire d’autres textes de l’auteure sur son blogue personnel Mes inspirations.

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