Dernièrement, le film Seul au monde (2000) mettant en vedette le talentueux Tom Hanks revenait à l’écran de ma télé pour un court rendez-vous télévisuel. J’adore ce film qui nous montre à quel point l’humain est un être de relation. Tous se rappellent l’amitié entre le personnage principal du film et son ballon de soccer Wilson pour qui, naturellement, nous développons un attachement. Une analogie éloquente qui donne le ton à l’influence et à l’importance des rapports humains dans nos sociétés.
L’humain : un être de relation
C’est instinctif… tout au long de la vie, nous mobiliserons beaucoup d’énergie pour gagner l’approbation ou l’appréciation de ceux qui nous entourent. C’est normal puisque notre survie en dépend. Enfants, souvenons-nous que nous sommes sensibles aux interactions sociales comme des radars à affection et à attentions. Nos attitudes et nos comportements sont influencés par ce regard approbateur, complice et aimant ou encore cette parole dévalorisante, ce faciès désapprobateur et désolant.
C’est ainsi que nous nous modelons aux attentes de nos proches sans vraiment nous en rendre compte, laissant ainsi des traces sur plusieurs aspects de notre vie comme notre travail, nos relations interpersonnelles, nos choix, nos comportements, nos perceptions et nos émotions. C’est un peu comme si les autres deviennent le modèle à suivre, la direction qu’il nous faut prendre. Il y aura des séquelles à ce calque involontaire.
La vie est intelligente et elle nous apprendra. Cependant, entre temps, on se fera voler du temps précieux, on empiétera sur notre énergie et, ultimement, on sera peut-être convaincu de notre allégeance.
Les valeurs se feront la guerre pour déterminer ce qui est bon ou néfaste pour soi. Le conflit intérieur grondera et peut-être l’état de crise nous fera reprendre notre pouvoir, s’approprier notre vraie nature pour enfin afficher nos couleurs.
C’est là que grandir en âge prend tout son sens.
Affirmer son style personnel
Il arrive ce moment où le dos devient droit, les épaules se placent bien en arrière. Une posture non pas de domination, mais bien d’assurance et de confiance. Il y a cette graine qui mature au fil des années pour devenir ce qu’elle doit devenir. La graine d’une pomme ne fera jamais naître un prunier, pourtant j’ai parfois eu l’impression de devoir produire des prunes quand il m’aurait été si facile de produire des pommes.
Ce qui est intéressant, c’est que l’âge n’est plus une contrainte ou une barrière à l’expression de soi, mais un moteur afin d’intensifier nos forces et nos habiletés. Il devient tout à fait approprié de s’inspirer de ce qui nous est facile, aisé et léger. On se déleste de cette pression sociale du « devenir » pour tout simplement « être ».
Expression de soi et de ses talents
Il vient un temps où il est impératif de nourrir ces parties en soi, ces parties qui ont soif de vivre et qui ont peut-être été délaissées jadis.
J’écoutais le regretté Serge Bouchard en entrevue dans l’émission « Lumière sur… Serge Bouchard ». On y parcourt, à travers cette émission, toute sa vie et sa carrière prolifique d’écrivain et d’anthropologue. À notre grande surprise, on y découvre qu’à l’école il était considéré comme un cancre. Ne nous dit-on pas que dans l’aventure scolaire nous devrions être bons partout et en tout? Pas si vrai que ça, au bout du compte!
Pour son entrée en collège privé, il lui fallait passer un test de QI (quotient intellectuel). Donc, notre Serge national était considéré, selon ce test, aux limites de la déficience intellectuelle, ce n’est pas peu dire! Il était pourri en mathématiques, malgré tout, nous connaissons la suite de sa carrière.
Chacun est différent, chacun trouve sa voie pourvu qu’il puisse porter sa voix, exprimer et affirmer haut et fort ce qui mijote en soi, ce qui est mûr pour émerger.
Estime de soi
L’estime de soi ne court pas les rues.
Il y aurait toujours quelques rénovations qui seraient souhaitées pour y parvenir. On se regarde souvent à travers la lorgnette des autres, de leurs opinions, de leurs évaluations en tout genre pour se forger notre propre estimation.
Quand ce n’est pas nous qui y allons de comparaisons farfelues, il n’y a pas de mal à se comparer dans la mesure où l’autre nous invite dans son univers. Il est permis de s’inspirer, de s’enrichir de l’autre, de trouver son propre chemin en marchant le chemin de l’autre. Il y a là une belle façon de grandir!
Et s’il était temps aussi de se foutre un peu du regard parfois plus sombre de l’autre et se forger sa propre thèse? Se connaître, ressentir, s’ouvrir aux possibles, déterrer ses talents, utiliser notre richesse pour le bien d’autrui, tout cela ne peut que rendre la vie tellement plus paisible.
La rentrée sonnera bientôt
Les enfants prendront bientôt le chemin de l’école. C’est le temps d’acheter les fournitures scolaires. Il y a ce rituel de se rendre en magasin, de voir ces cahiers, ces crayons colorés, ces étuis qui nous font sourire. C’est aussi le temps de créer ce moment avec notre enfant, ce moment de plaisir qui restera gravé malgré le passage des années. Dans les yeux d’un enfant, choisir la couleur du nouveau cartable, du sac à dos ou tout simplement le duo-tang à l’effigie de la star pop de l’heure est un réel bonheur.
Et toi, pendant ton enfance, qu’est-ce qui aurait eu envie de fleurir? Qu’est-ce qu’on a freiné en toi? Quelle couleur a-t-on choisie pour toi, à ta place? Il est temps de déployer tes couleurs! Il est temps d’afficher ce qui aurait dû être!
Et pour citer Michelle Obama : « Ne t’entoure pas de personnes qui te rabaissent, et suis ton instinct, fais ce qui te convient, car il y aura toujours une personne qui pensera autrement! »
Bonne rentrée à vous!
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