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2020 : Fini le peace and love… Sommes-nous entrés dans l’ère de la haine?

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« On est dans des temps difficiles » est une phrase entendue at nauseum en ce moment et teintée d’un grand euphémisme. Oui, la COVID évidemment n’arrange pas le moral de qui que ce soit, mais ça réveille surtout une espèce de ras-le-bol qui donne une recette à plusieurs sauces… et elles ne sont pas toutes réussies.

Tout le monde chiale, veut s’exprimer, veut se mettre de l’avant, comme si on nous en donnait enfin la permission, le confinement réveillant le monstre de la controverse qui sommeille en nous depuis toujours, mais qui se « lâche lousse » enfin dans toute sa nature, parce qu’évidemment c’est la faute de tout le monde, sauf de vous, en ce moment si vous êtes de mauvaise humeur.

Et les règlements de compte ne sont pas très loin.

On vit une drôle d’époque, et elle me fait peur. À l’heure de la COVID, notre monde semble divisé en deux : les prudents et les sceptiques. Non pas qu’il n’est pas libérateur d’exprimer le ras-le-bol qu’on a sur tout ce qui nous touche, mais la chose qui me terrorise est cette espèce d’amalgame qui fait croire qu’en prenant une cause en commun et en la portant à bout de bras, on aura raison sur toute la ligne et on sera invincible. Et tout ceci est évidemment en contradiction violente avec ce que pense la personne à l’opposé de tes croyances.

Tout ça tient à des moments purement émotifs et aurait intérêt à être moins « expressifs » pour devenir crédibles. L’abus est humain et il y aura toujours un être qui voudra avoir plus raison que les autres par pur besoin d’être accrédité, reconnu… sans égard au message, à l’action ou la cause. Je ne dis pas qu’ils ne croient pas à ce qu’ils racontent. Je ne dis pas que c’est vain en totalité. Je dis par contre que ça manque terriblement de nuances. Et seulement parce qu’il est parfois tellement plus simple de se rallier à celui qui cri plus fort que les autres!

Or, qui peut dire que la démesure est accréditable en ce moment?

Ma mère avait une expression pour ça. Elle disait : ça va au plus fort la poche!

Je vais vous donner un drôle d’exemple. Et vous m’excuserez de taire le nom, je n’ai pas une âme vengeresse, et jamais vous ne me verrez mettre la faute sur quelqu’un d’autre si j’ai participé à un événement sans tenter de changer les choses. Car dire NON est TOUJOURS une option possible…

Bref.

Il y a très longtemps, j’étais membre du jury d’un concours de talents inconnus, tous chanteurs et chanteuses. L’enjeu : l’enregistrement d’un premier disque 45 tours. Vient le moment final… Le choix doit se faire entre deux candidates et les délibérations sont difficiles, car à mon avis, celle qui devrait remporter est bien en deçà de tous ceux qui se sont présentés. Et tous approuvent. Je le souligne par deux fois : « tous approuvent »! Mais voici le raisonnement de celui qui était président de ce concours et que l’on n’a pas voulu contredire, car il était du domaine du disque. Il était en quelque sorte le chef de la tribu… LUI!

– Si on fait gagner la meilleure, ça sera trop évident! Elle, elle ira loin, elle n’a pas besoin de nous. On n’a pas à avoir peur pour son avenir, il est tout tracé d’avance. Mais la deuxième mérite une attention, car on pourra plus la guider, la former, l’appuyer…

En fait, l’intérêt non dit était plutôt : je pourrai la prendre sous mon label et en faire ce que je veux. L’âme du sauveur se réveillait dans le corps du profiteur pour son seul emploi. Alors, pourquoi un concours? Pourquoi un jury? Et j’ai compris que si tu n’as pas une âme capable d’arriver avec de meilleurs arguments plus sensés que les siens et les imposer, c’est toujours le plus fort qui remportera. J’ai appris. On n’allait plus me la faire celle-là! L’opposition doit faire partie d’un choix, mais pas d’une imposition.

Extrapolons!

Je ne vous dirais jamais que ce que le gouvernement nous impose en ce moment va uniquement à son profit… ou à une quelconque tentative de manipulation-désinformation. Pour des raisons que je n’ai pas à expliquer, il m’est arrivé de connaître, en dehors de ses fonctions publiques, notre premier ministre et sa merveilleuse femme. Je peux vous affirmer qu’il n’y a pas plus probe, attentif et bienveillant que ce dernier. Et cette phrase me vient en tête en pensant à lui : la critique est aisée, mais l’art est difficile. On oublie toujours qu’au Québec, on a toujours été allergiques aux mensonges « à la Donald Trump », et on est plus rapides à déceler et répondre aux inepties de ces possibles penchants. Mais alors d’où vient cette critique acerbe?

J’ai remarqué qu’à défaut de résultats rapides, encore une fois, il est facile de tomber dans l’envie de l’anéantisse de l’autre. Comme si de prendre sa place te rendait plus compétent à agir. L’opposition en fait d’ailleurs en ce moment ses choux gras! Or, pas de résultats immédiats veut dire, aux yeux de certains, pas de bon gouvernement. C’est le cri de ralliement de ceux qui veulent entendre EUREKA maintenant. Faut-il pourtant le souligner : pas un pays au monde n’a encore la recette miracle. Et donc, l’attitude des plus gueulards est de dire : prenons nos croyances pour convaincre le plus de monde possible à tout ce qui fait notre affaire, et ce, dans le but unique de prendre contrôle… alors qu’en réalité, ils ne font qu’essayer d’alléger leur panique intérieure. Ça, c’est la masse des sceptiques.

Et il y a les autres! Peu importe le flacon pourvu qu’ils aient l’ivresse, c’est devenu le cri de ralliement des complotistes! Fermons les yeux sur l’évidence des morts, crions à la manipulation… ça leur donne l’impression d‘être en contrôle de « leurs vies » sans considération de celles des autres. J’ai même lu le message d’une jeune demoiselle qui disait : les vieux, ce n’est pas grave s’ils meurent, ils ont fait leur vie. Plus sans génie et sans cœur que ça, tu meurs!

De plus, on est dans une période où tous les scientifiques, médecins, chercheurs du monde entier, pressés par une charge humaine qui met soudainement en doute leur capacité, veulent devenir Vizir à la place du Vizir en trouvant « LA » solution. Imaginez le « pétage de bretelles » que ça pourrait donner à leur pays, sans compter leur gloire nationale si le remède était de ce monde immédiatement!

Or, ce qui me gêne n’est pas tant que le commun du mortel qui n’a aucun lien avec le problème se déclare possesseur d’une science solution adaptée à ses besoins, mais plutôt que ce dernier est prêt à te traiter de tous les noms, de préférence avec des mots réducteurs pour t’en convaincre, te clouer au pilori de ses croyances et tenter de t’écraser pour régner.

Et j’ai peur que ce déferlement de haine ne soit là pour rester. On entre dans une ère d’agressivité inqualifiable.

On est entré à pieds joints dans l’ère du « c’est la faute de l’autre, ça ne peut pas être la mienne ». Et cette rage interne, nourrie par des interdits obligatoires, des demandes de discipline et de report de moments agréables rend incompréhensible le jugement de ceux qu’on aimait pourtant avant, nous forçant pratiquement à corps défendant de prendre part à la ronde des jugements ultras perturbants et dévastateurs.

Et je n’y échappe pas! Je me suis surprise à traiter de super con, avec violence et conviction, celui et celle qui pourtant mangeait à ma table il n’y a pas si longtemps, et de qui dorénavant je surveille la moindre déclaration nouvelle, pour m’en réjouir et pour en rajouter dans mes superlatifs dévastateurs à leur égard… ce qui m’aide à m’en convaincre.

Et pourtant, oh que ce n’est pas moi, ça! Véritablement, je ne me reconnais plus!

Quel monstre a fait naître cette bête en moi en si peu de temps? Le confinement? Les attaques? Les aberrances? Probablement! Plus capable d’y échapper, car on n’a sans doute plus l’impression d’exister sans rage. Et il nous faut un coupable.

Et si le coupable c’était nous… et la peur. La peur d’attraper la mort par un voisin négligent. La peur de ne plus avoir d’argent, de travail, de famille et d’amis présents. La peur de faire les sacrifices pour ceux qui n’écoutent pas les consignes… et que sais-je encore.

De là, la possible naissance du règne du règlement de compte. La patience, partie se faire une vacance au pays de l’indifférence, laisse sa place à un impératif besoin de vivre dans le palais du déplaisir de l’autre et de s’en délecter.

À tous les niveaux, personnel, gouvernemental, médical et amical, partir de fausses rumeurs, douter de la santé morale des gens et des choses, lui donner des penchants malveillants, proférer des inepties invérifiables, en un mot se faire plus catholique que le pape uniquement pour sa valorisation personnelle est dégradant. On s’y vautre avec un plaisir pratiquement sensuel.

Est-ce en passe de devenir la norme? J’en ai peur…

Bien plus que le virus, je crois, sachons guérir d’abord notre cœur de tant d’émotions factices. Le monde s’est toujours remis de ses pandémies, c’est une question de discipline et de temps.

Mais le cœur lui… notre pauvre petit cœur a vite besoin d’attention. Et ce n’est pas la chloroquine qui le guérira!

Allez, un bon geste. Aimez quelqu’un aujourd’hui. Le monde n’en sera que meilleur!

Et pour vous faire sourire, car dans le fond tout guérit par ça, voici une liste de choses à surveiller :

Pour lire ou relire les derniers textes de Danielle Ouimet c’est ici :

La COVID… pu capaaaaable!

Je l’avoue : j’ai été bénie des dieux!

La pire expérience de toute ma carrière : Demis Roussos.

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3 Responses

  1. Merci beaucoup de nous faire cadeau de ce texte … de nous faire prendre le temps de prendre un temps pour réaliser où nous en sommes …. vraiment … Je suis entièrement d’accord avec vous, c’est des réflexions comme celle-ci qui devraient nous innonder dans les médias …. mais il y a que ce n’est pas vendeur auprès de ces derniers… pourtant ce texte est beaucoup plus sensassionnaliste qu’il n’y paraît.

  2. Une femme qui a une bonne lecture de se qui se passe en ce moment et qui sait nous donner l’information d’une manière des plus compréhensives. Cette lecture ne peux que nous faire réfléchir sur notre façon de géré nos émotions et nos comportements en cette période de pandémie. Il semble que les gens oublie le premier slogan qui fût lancé au tout début. Ça vas bien allé et c’est ce que je me dis encore aujourd’hui.

    Que du bonheur pour tous

    Jacques

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