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Ça va les gars?

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Le mois de février, ah, le mois de l’amour; ouin, en fait, c’est un prétexte pour parler d’amour, parce que l’amour c’est tout le temps, tous les jours. 

Mais j’ai de la difficulté à faire l’éloge de l’amour cette année. Pas que je ne suis pas aimée et que je n’aime pas, non, non, pas du tout. Mais qu’arrive-t-il dans le monde en général? On est vraiment loin du Quand les hommes vivront d’amour, il n’y aura plus de misère. De la misère, il y en a beaucoup dans le monde, mais aussi à côté de chez nous, à Mascouche, à Pointe-aux-Trembles, à Joliette.

En fait, je me questionne sur les hommes; ils en ont donc bien de la misère, pour ne pas dire qu’ils ont de la misère en calvaire. Depuis le mois d’octobre, un drame conjugal par mois. Plus récemment, un père de six enfants (oui, six enfants) dont le profil ne laisse présager aucun problème spécifique, décrit par son entourage comme un bon père de famille, vient de tuer sa femme. Non, mais, expliquez-moi quelqu’un.

Nous sommes en 2020, il y a de l’aide partout, des endroits où on peut appeler 24 heures sur 24, les réseaux sociaux qui peuvent servir à autre chose qu’à se trouver beaux et à montrer qu’on est heureux. On a des dizaines pour ne pas dire des centaines d’amis sur Facebook; je ne peux pas croire qu’aucun d’entre eux ne peut être là dans les moments difficiles pour parler plus en profondeur.

Les spécialistes expliquent qu’il peut arriver dans la vie un moment où on est hors de nous, un moment de folie quoi, et l’irréparable se produit. Mais comment se fait-il que ce soient presque toujours les conjointes ou les enfants qui sont les victimes de ces moments de folie? Ces hommes restent souvent les survivants de ces drames horribles. Même emprisonnés; ils vivent. La conjointe, elle, non. Et les enfants, s’ils ne sont pas tués, sont quand même des victimes dont la vie est entachée à tout jamais.

Ces hommes sont plutôt jeunes, souvent très instruits, ayant de bons emplois. Alors où est le problème? Oui, oui je sais. On peut être jeune, instruit, brillant, riche et faire des niaiseries, mais on pourrait quand même croire qu’ils ont les connaissances nécessaires pour se faire aider. Il semble bien qu’il n’en est rien. 

Je ne suis pas spécialiste, mais le gros bon sens m’amène à penser que plusieurs hommes ont des difficultés sur le plan émotif. Les hommes ne parlent pas entre eux, ne se confient pas, ne laissent pas voir qu’ils ont de la peine, qu’ils sont inquiets, qu’ils ne vont pas bien. C’est fou quand même, dans une société qui se dit ouverte, où on clame partout qu’il faut accepter les différences, que plus rien n’est tabou; les hommes se comportent comme nos pères se comportaient. Ils vivent dans leur tête, en projetant l’image d’hommes forts qui n’ont besoin de personne et encore moins d’être aidés.

Bien, il semble que ce ne soit pas vrai. Bien sûr, tous les hommes ne sont pas comme ça et ne vont pas jusqu’à tuer leur conjointe. Mais, ils sont encore nombreux à ne pas vouloir adopter des comportements dits féminins, c’est-à-dire parler, consulter, s’informer. 

J’ai longtemps travaillé avec Guy Corneau qui disait que tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime. Quand la colère reste coincée, que la peine reste muette, que les secrets s’empilent, il va de soi que tôt ou tard ça peut sauter. (C’est d’ailleurs pour offrir un lieu de prise de parole aux hommes que Guy Corneau a fondé Hommes Québec [initialement appelé Réseau hommes Québec], un organisme sans but lucratif offrant des groupes d’entraide pour hommes.) 

Est-ce que les garçons se font toujours dire : un homme c’est fort, un homme ça ne pleure pas, un homme ça s’occupe de sa famille pour ne pas dire que ça fait vivre sa famille. J’ai peur parfois; je remarque qu’il y a des jeunes femmes qui pensent cela, qui acceptent de mettre en veilleuse leur vie professionnelle, leur vie de femme, pour permettre à leur conjoint de s’épanouir pleinement dans son travail. Eho! Ça va pas les filles. Vous savez que nous les femmes de cinquante, soixante ans on en a bavé un coup pour nous frayer un chemin, pour vous frayer un chemin. Il ne faut pas reculer et se retrouver avec une génération d’hommes machos qui pètent les plombs lorsqu’un revers survient.

Nous vivons toutes et tous des moments difficiles, des peines immenses, des séparations, des divorces; on se sent déboussolés, on a plus de repères. Je sais très bien, croyez-moi, que lorsque la dépression fait son chemin, plus rien ne nous semble possible. Je pense que c’est là qu’il faut se laisser aider, accepter sa vulnérabilité. Vous êtes un homme, et oui, et après? Vous êtes un être humain avec tout ce que ça comporte et avoir des difficultés n’est pas un signe de faiblesse.

Sachez que nous les femmes, on aime les hommes qui ont des émotions, vous n’êtes pas moins viriles pour autant.

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5 Responses

  1. Bonjour à toutes et tous,
    Puisque la question nous est adressée,à nous messieurs, il y a débat à ouvrir……….
    ………………………SANS JUSTIFIER CES ACTES que cela soit bien clair.
    Les hommes aussi ont des blessures émotionnelles (blessures qui ne saignent pas).
    Un débat de société qui va devoir s’ouvrir dans les années à venir et très rapidement.
    Société basée sur le négatif, regardez les médias, tout est en négatif, sans compter que ce négatif est très violent…..nombre de séries violentes, sanguinaires,….sans compter les jeux que les plus jeunes utilisent très trop pour que les parents soient tranquilles. Nombres d’enfants sous médicaments car xxxx…. raisons…..,
    on prône le respect la non violence, mais on met les enfants devant un match de Hockey où on se frappe dessus sans raison, et quand vous regardez les médias pour un résumé du match, c’est cela qui ressort et non les prouesses techniques de tels ou tels joueurs…et désolé mesdames vous êtes de très nombreuses spectatrices!!!
    Tout est énergie, mais faut faire tournée cette énergie dans le bon sens…..
    Car ça va les gars!! on est déjà et/ou encore du mauvais côté?? Pourquoi?? Il y a des mecs bien mais on en parle pas, pas de série sur eux!!
    Ok les femmes de cinquante, soixante ans on en a bavé un coup pour nous frayer un chemin…..
    ok mais qui dit à son fils, tu es un garçon tu ne dois pas pleurer…tu dois remplacer ton père maintenant….
    Société du pouvoir et de l’argent…
    Toutes ses GERMAINES, comme vous dites, qui portent les culottes sans partager le « pouvoir », n’ont elles de responsabilités dans l’éducation de leurs garçons???
    Ces maîtresses d’écoles, (pas oubliez non plus les chères dames soeurs) qui n’étaient pas plus chaleureuses que leurs collègues masculins.
    Et les hommes n’en ont pas bavés??
    pour pouvoir avoir la garde des enfants quand il y a divorce??
    du jour au lendemain, devenir de mauvais pères??
    Pourquoi, les pères seuls élèvent moins bien leur enfant que les mères seules??
    Le congé pour les nouveaux papas, (aménagement du temps de travail pour les hommes)..
    sans côté le nombre de femmes qui se retrouvent dans des « métiers d’hommes »),
    comment peut galérer un homme qui veux s’occuper de jeunes bambins dans les garderies….
    l’égalité des sexes doit se faire au plus vite, sans préjuger dans un sens ou dans l’autre.
    Regarder les têtes des dames quand elles voient 2 jeunes papas parler ensembles avec leur bambin dans la poussette.
    Quand on voit cette « justice » fermer les yeux, car les avocats ne veulent pas la vérité, ils veulent « sauver » leur client(e) à tout prix, quelque soit le domaine.
    Que devient l’Humain, pas uniquement l’homme, mais l’homme et la femme, qui font cet humain.
    Tous ses maux que nous avons en nous, nous devons être ensemble,H et F, peut importe la couleur, penser positif,
    faites le test: passer une journée à n’employer que le positif dans ce que vous dites ou écrivez..
    Et tous les jours trouver 1 qualité à vos collègues, 1 seule……

    même dans ce commentaire je ne suis pas assez positif.
    Sans parler du politiquement correcte qui montre l’exemple…

    Je pense qu’il faut ouvrir un grand débat…qu’il faut aller en profondeur( de nous) et en parler entre humain.

  2. J’espère qu’il y a des hommes qui te liront ma chère Christine…et plusieurs femmes aussi. Merci de nous rappeler qu’il faut demander de l’aide lorsque nécessaire. XX

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