Rechercher
Close this search box.

Des mots sur les maux.

Écrit par

La vie est souvent injuste et la mémoire parfois cruelle. Dans le tohu-bohu éprouvant de la vie, il y a quelques tristesses, quelques blessures et quelques douleurs muettes qui nous font moins vivants, ce que la pandémie est venue amplifier. Il y a autour de nous des gens qu’on aime et qui en sont ainsi venus à perdre foi en l’avenir.

Une mère est une mère et, quand son cœur entend le cri au secours de son enfant, il lui est impossible de rester impassible. Je souhaite que mes mots se fraient un chemin jusqu’à ton cœur, qu’ils te disent que tu n’es pas seul, qu’il y a près de toi ceux qui t’aiment, que tu ne dois pas capituler, que tu peux retrouver la force qu’il y avait en toi, te refaire un doux recommencement, te reconstruire des projets pour redevenir fier de toi.

Certes, chaque expérience est différente, chaque peine a sa profondeur et chacun a des souvenirs qui lui appartiennent en propre, mais, parce que je t’aime, il me faut oser tout tenter pour remettre de la lumière dans tes idées sombres. Même si marcher tous les jours et respirer dans un beau coin de nature est un bon conseil et que la consultation psychologique et la médication sont des outils parfois nécessaires pour éloigner les pensées négatives et adoucir les peines, remettre dans ta tête de belles images peut s’avérer efficace.

Qu’importe que le passé ait été difficile, il n’a pas été fait que de malheur. Même quand on concède que la vie n’aboutit plus à rien d’intéressant et que personne ne se soucie de nous, dans la mémoire, il reste encore quelques doux souvenirs. J’ai cette profonde conviction que lorsqu’on est une maman ou un papa, entendre des voix d’enfants joyeux peut chasser la mélancolie et inciter à renouer avec sa belle vie. Pour aider à guérir, pourquoi ne pas revoir les moments parfaits de ce passé.

Rappelle-toi celui-ci.

Sous un ciel bleu d’été, tu as posé ta petite fille dans l’herbe. Dans sa longue robe blanche où l’on ne voyait que ses pieds nus, comme si une musique chantait en elle, elle semblait danser. Sa couverture fétiche sur son duvet blond, sans rien voir devant, ses bras délicats tendus pour tenir l’équilibre, elle gambade en toute confiance. Presque en courant, en gazouillant de joie, avec audace, elle s’aventure vers on ne sait quoi et, loin de toi, elle crie: Papa! Elle vacille, titube, tournoie et ses pieds butent contre les dénivellations du terrain; elle tombe, se relève, remet la couverture sur sa tête et repart en éclats de joie. Chaque fois qu’elle retire la couverture et que la lumière du soleil et les couleurs du paysage réapparaissent devant elle, les joues rosies d’excitation et de surprise, comme lorsque le clown sort subitement de sa boîte magique, elle crie de ravissement. De sa bouche aux lèvres incarnates, de sa voix haut perchée, à tue-tête, elle lance son enchantement. Insouciante, comme une enfant heureuse, elle est l’explosion de la vie. C’est l’euphorie. C’est l’extase. C’est l’image parfaite d’une enfant avide de vivre.

Comme si elle était entrée dans l’univers magique d’Alice au pays des merveilles, elle échappe aux règles dures de la vie; pas de lignes à ne pas dépasser, pas de territoire menaçant : elle jouit d’une douce liberté. Une petite fille joyeuse et aimée sous ton regard tendre et admiratif.

Cette toute petite fille encore fragile ne sait pas combien son rire lumineux et son cœur pur sont des choses précieuses pour son papa. Le bonheur des enfants est un contaminant puissant, c’est une vitalité, c’est un élan guérisseur. Les enfants donnent des raisons de vivre. Grâce à eux, on commence à sourire en dedans et, tout doucement, l’envie de vivre revient en soi. En cumulant, de jour en jour, de belles images, on se console et on retrouve, peu à peu, l’espoir. Les adultes oublient ces moments si simples et si parfaits.

Je crois qu’il y a des souvenirs qui, malgré les ans, ne s’effacent jamais. Parmi eux, les plus importants à laisser en héritage sont ceux de l’enfance; ils sont ceux qui soudent les enfants à leurs parents. Lorsqu’à son tour, ta fille regardera cette vidéo, elle se souviendra d’avoir eu un papa qui l’a prise dans ses bras solides et réconfortants et que, accrochée à son cou, serrée contre son épaule, elle a pu regarder au loin. Ça sera un souvenir important pour le reste de sa vie. Les bras protecteurs du papa sont un port d’attache, un phare qui permet aux enfants de rêver de plus loin ou de s’amarrer pour se reposer un instant avant de grandir.   Ce souvenir, c’est ton image de bonheur!

Les pères ont fait du chemin et, aujourd’hui, les petits-enfants disent papa tout autant que maman. Ta petite fille aura eu cette chance d’avoir deux parents aimants sur lesquels elle pourra toujours s’appuyer. Entre toi et elle, il y aura des périodes pas toujours exemplaires, mais dans ces occasions, elle se souviendra qu’il y a eu ce moment parfait avec son papa. Dans ces jours moins lumineux, elle aura, elle aussi, la poésie de ce souvenir.

Les mille soleils dans les yeux de ta fille te disent que le bonheur est possible.

Affectueusement, maman.

À lire aussi : 

Autres articles de l'auteur.trice

Une réponse

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Publicité Infolettre

POUR NOS ABONNÉES VIP: AUCUNE PUBLICITÉ, CONCOURS EXCLUSIFS ET CODES PROMO!

Pour quelques dollars par mois devenez une Radieuse VIP

Articles similaires

À toi, mon corps, mon emballage, mon enveloppe, mon véhicule. Celui avec qui je me présente partout où je vais, à toi qui vis partout…
La bourse, ce mot si commun, si fréquemment murmuré, analysé, redouté, vénéré; on pense à Wall Street, la Bourse de Montréal, Toronto, Hong Kong, Vancouver,…
Ceci est une histoire vraie.  Elle n’est pas seulement inspirée d’une vraie histoire, elle est réelle en tous points.  Elle n’est ni romancée ni exagérée,…

 

Et je reçois le top 5 de leurs articles les plus populaires

Recevez dans vos courriels, les conseils de nos collaborateurs vedettes et experts.

Hubert Cormier, Brigitte Poitras, Jean-François Plante, Danielle Ouimet, Jardinier paresseux...

Non merci.