Avez-vous déjà eu l’impression qu’un événement sorti de nulle part ou plutôt de votre passé revient flirter avec vous? Pourquoi s’en faire avec ça, c’est du passé… Nenon non non!!
La vie nous ramène parfois bien loin derrière. Une expérience oubliée ou complètement désuète qu’on avait remisée dans le fond d’un placard refait surface. Bien sournoisement, la vie nous donne ces rendez-vous avec soi de drôles de manières. Vous savez ces genres de dates qu’on aurait préféré esquiver.
Dernièrement, la vie m’a remis une situation passée en pleine face. Bien sûr qu’encore une fois j’aurais pu refuser cette fausse galanterie. Mais voilà, on nous donne parfois cette seconde chance de faire la paix en soi. J’ai saisi cette chance!
L’autre a souvent tous les torts
Voyons cette opportunité de prendre enfin nos responsabilités face à des portions d’existence. Parce que singulièrement, il y a l’autre! Cet autre qu’on accuse de tous nos malheurs.
Mais qu’en est-il de soi et de sa propre responsabilité? Cette réalité qu’on doit regarder en face n’est pas toujours facile puisqu’elle exige un examen de conscience, et ça, ce n’est pas toujours facile à faire.
L’âge, l’éducation et l’immaturité n’excusent pas toujours tout.
Dans cet événement qui surgit du passé, plus précisément il y a 40 ans, le temps nous fait relativiser les choses. Toutes ces pensées, toutes ces manigances pour faire porter à l’autre toute la responsabilité de l’issue de cette histoire en valaient-elles vraiment la peine? Bof! Je me pose la question à savoir, est-ce que cela m’a apporté de l’apaisement, du bonheur, de la joie, une quiétude? Est-ce qu’à souhaiter une vengeance je me suis sentie bien, à la hauteur et fière de moi?
La leçon derrière tout cela, c’est que de tenter de retourner à l’autre sa propre souffrance ne mène nulle part. Souvenons-nous du boomerang qui nous revient toujours malgré toute la force qu’on exerce pour l’éloigner de soi. En fait, selon mon expérience, transférer sa souffrance sur l’autre, c’est comme jardiner de la mauvaise herbe, ça ne fera jamais un beau potager.
Pour sortir d’une situation désagréable, il vaut mieux souhaiter du bien ou tout simplement générer des pensées neutres envers ces personnes qui nous ont malmenés. Pour cette fois-ci, ultimement, j’ai pris mon crayon et j’ai griffonné en quoi j’étais responsable de cette situation. J’ai repris chacune de mes pensées, de mes décisions, de mes choix conscients ou inconscients, de mes comportements et de mes attitudes pour reformuler une responsabilité plus exacte, basée sur la réalité et non pas des scénarios que je m’étais créés en accusant l’autre du pire. Cet exercice fut très révélateur puisque j’ai pu transposer ces prises de conscience à d’autres événements. J’appelle ça « régler des dossiers ».
Toutes les fois où l’on dit oui quand on pense non, toutes les fois où l’on avance quand on veut reculer, toutes les fois où l’on abdique au lieu de revendiquer, toutes les fois où l’on choisit de mentir au lieu de miser sur l’authenticité, la vie se chargera de nous sortir de l’étau non sans quelques égratignures.
La maturité émotionnelle
Dès que je me dis « J’aurais donc dû! », il y a une porte qui s’ouvre sur une nouvelle interprétation, un soupçon de responsabilité. « J’aurais donc dû refuser ce poste! », « J’aurais donc dû réfléchir plus longtemps! », « J’aurais donc dû suivre mon intuition! ».
Arrêter de ressasser le passé, c’est souvent ce qu’on entend. Sans s’éterniser, parfois il vaut mieux brasser la mouture du passé pour prendre le recul nécessaire aux prises de conscience révélatrices. C’est ce qui nous permet de changer de perspective pour transformer cette situation afin de faire les deuils et les pardons essentiels à toute remise en question. S’avouer qu’en partie nous avons eu un rôle à jouer dans ce qui s’est révélé, avec le temps, un revers ou une épreuve n’est pas toujours aisé, mais combien évocateur de ressources et d’une maturité assumée.
La maturité émotive, c’est quand l’idée ou l’envie te vient de faire payer à cette personne ce qu’elle t’a fait vivre, mais qu’au lieu de cela, tu prends de grandes respirations, tu pars et tu laisses la vie s’en occuper.
Nul besoin d’en vouloir à personne, la vie se chargera bien des leçons et des apprentissages.
Je me sens plus légère tout à coup!
Avec affection!
Johanne
Lire aussi :