Il n’est jamais trop tard

La vie qui déroule son tapis multicolore sous nos pieds, au rythme des jours et des saisons, semble accomplir sa besogne innée à une cadence de plus en plus effrénée. En effet, mes quelques décennies d’expérience, les deux pieds dans cette folle vie-ci, me font prendre conscience que plus on vieillit, plus les années s’enchaînent et défilent à une vitesse qui m’étourdit parfois. Les communications sont devenues pratiquement instantanées, nous avons les réponses à nos questions en un ou deux cliquetis de clavier, les compagnies de tous horizons se hâtent de nous bombarder de toujours plus, toujours plus rapidement, ouf!!

A-t-on même simplement le temps de souffler? De respirer?

J’ai l’impression que nous laissons, malgré nous, nos pieds dévaler le tapis déroulé par la vie à toute vitesse, sans prendre le temps d’observer toutes ses couleurs, ses détours et ses nuances. La vie et son tourbillon imprévisible nous happent et nous font parfois oublier pourquoi nous sommes réellement ici. Les stimulus externes captent notre attention bien intentionnée et nous emboitons le pas, droit devant, presque machinalement, sans nous arrêter, comme si une récompense nous attendait à la fin. Comme si le but ultime de nos vies se cachait quelque part entre leur tourbillon incessant et leur fin inévitable et qu’il fallait courir pour y arriver rapidement.

Avons-nous même le temps de voir clair au milieu de cette tempête? Pas certaine.

Quand le tourbillon vient à se calmer, par choix, circonstance ou obligation, c’est là qu’on prend conscience de tout ce qui a défilé ou non, à travers notre propre tapis. C’est là que nous pouvons nous poser et réfléchir au chemin parcouru et à celui qui nous reste, incertain, devant nous. Qu’avons-nous envie de faire, d’accomplir, de relâcher, de régler avec ce bout de chemin qui, un jour, prendra fin?

Je crois que c’est précisément ici, maintenant, qu’il peut être judicieux de s’arrêter un instant, de prendre une grande respiration, de se questionner nous-mêmes et de vérifier :

• Comment vais-je?
• Ma vie est-elle nourrissante?
• Est-ce que j’ai envie de sourire souvent?
• Est-ce que mon cœur s’emballe et aime fort?
• Si je savais que ma vie prendrait fin dans quelques jours, que ferais-je de différent, de plus, de moins?

La vie est rapide, le tapis se déroule et en un clin d’œil, de nouvelles rides se forment aux coins de nos beaux yeux, la sagesse envahit nos cheveux et nos magnifiques corps demandent plus de douceur et de repos. C’est normal, c’est beau, c’est la vie! Peut-être devient-il, à un moment, un peu tard pour certains rêves ou envies de jeunesse que nos corps ne supporteraient pas nécessairement (le bungee n’est sûrement pas recommandé pour tous en tout temps…!). Par contre, la vie a tellement à nous offrir jusqu’au bout, si on prend le temps de l’examiner et, surtout, de retirer les bâtons imaginaires que nous mettons dans nos propres roues!

Il n’est jamais trop tard pour :

• Changer d’idée
• S’excuser
• Se relever
• Apprendre ou essayer quelque chose de nouveau
• Rétablir un lien précieux que nous avions perdu
• Visiter un nouvel endroit
• S’émerveiller
• Se remettre en question et travailler sur nous-mêmes
• Changer

Une grande partie de cette vie, c’est nous qui la choisissons. C’est souvent (pas toujours, bien sûr) nous qui avons le pouvoir de décider de ce que nous faisons avec nos circonstances uniques. Le seul moment qui nous fera réellement dire «C’est trop tard» est cet instant inévitable quand notre dernier souffle s’envolera. Entre temps, il n’est pas trop tard pour le beau et la lumière!

Qu’avez-vous envie de faire avec ce bout de chemin qui vous reste, chères Radieuses?

Câlins,

Andy