À quoi faisons-nous référence lorsque nous réfléchissons à ce qu’est la résilience? Force, acceptation, travail sur soi, transformation, apprentissage, harmonie et pardon ne sont que quelques termes pour décrire cette personne qui arrive à survivre à une situation difficile.
En psychologie, on en parle!
À l’origine, ce terme sert à décrire la résistance de certains métaux ou matériaux face à une force qui est déployée. On doit ce terme anglais au philosophe Francis Bacon et dont le sens du mot désigne « rebondir », « se ressaisir » ou encore « se redresser ».
Boris Cyrulnik est neuropsychiatre et on le considère comme étant le « père » du concept de la résilience en psychologie. Fort de son expertise, il a écrit des ouvrages sur la capacité de l’humain à se reconstruire après les malheurs de la vie, ce l’a fait devenir un psy fort populaire. Lui, qui, à l’âge de 7 ans, a contourné de justesse la déportation dans un camp de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale, a échappé à une mort certaine. Malgré la maltraitance, cet enfant a survécu.
Plus près de nous, récemment, le départ du chanteur des Cowboys Fringants, Karl Tremblay a semé une cascade de témoignages tous plus élogieux les uns que les autres. On témoignait de sa force, de sa résilience et, en même temps, d’une paix intérieure inébranlable. On le qualifiait de « rock » et de « tank » faisant face à la maladie comme un grand guerrier qui a tout donné jusqu’à la fin pour ses fans et pour ses filles. Il y a probablement une grande leçon de vie à tirer de cet humain.
Suis-je résiliente?
Lors d’un cours de maîtrise, j’avais à réaliser un bilan de vie et de carrière. À la suite de la lecture de nos travaux, au tout dernier cours, notre maître d’enseignement nous propose de décrire chacun et chacune de nous, et ce, en un mot. Donc, bien assis devant lui, un à un, nous avons ce privilège de nous faire dire ce qu’il voit en nous. Toujours intéressant! Mon tour arrive et le mot qui sort de sa bouche est La résilience. Ne voyant pas cela comme une qualité, un peu surprise, je ne me suis pas vraiment exclamée de bonheur comme si j’aurais préféré un autre qualificatif. Ceci dit, pour les gens qui me connaissent bien, ils cocheront « vrai » sur cette attitude que je déploie devant l’épreuve.
Les tempêtes de la vie, je les ai prises avec un vent de face. J’avoue qu’il y a eu de ces périodes de vie où les tuiles se bousculaient pour me tomber dessus les unes après les autres. Je dois me rendre à l’évidence que la résilience est une compétence essentielle dans la vie. Finalement, en y pensant bien, la résilience est un beau compliment de par son pouvoir à nous aider à surmonter les épreuves et à rebondir face aux difficultés.
La résilience a été pour moi bien plus qu’une simple capacité à faire face aux défis de la vie, je la vois plutôt comme une façon d’être, un mode de vie ou une attitude qui nous permet de nous relever après chaque chute.
Développer ma résilience
Je m’investissais à passer au travers des écueils sans trop me questionner. Je n’ai pas toujours été consciente de ce qui me permettait de me dépasser. Toutefois, en y réfléchissant, je constate que ce n’est pas si complexe. Je vous partage 7 ingrédients que j’ai intégrés afin de vivre plus sereinement certaines étapes de vie.
1. Savoir s’adapter
J’ai toujours eu cette capacité à m’adapter et à me rétablir après des situations difficiles, des épreuves. C’est comme une force intérieure qui m’accompagne et qui me permet de continuer à avancer même quand par moment je me suis sentie un peu perdue. Par mon grand désir de comprendre la vie par la psychologie humaine, l’épreuve se voulait une façon de transformer les épreuves en occasions de croissance et de développement personnel.
2. Développer le courage et la détermination
Je ne saurais passer sous silence que la résilience exige une certaine dose de courage et de détermination. J’avais, comme motivation, de sortir gagnante d’un défi que la vie m’imposait. En fait, j’étais convaincue que j’allais avoir le dessus sur les événements.
Je me suis toujours donné comme consigne d’être à l’affût des émotions que je vivais, d’être à l’aise avec elles, de les accepter et de les gérer de manière saine. Pour moi, c’est important de ne pas ignorer mes sentiments en les glissant sous le tapis. Je me devais de les affronter et de trouver des moyens constructifs pour les surmonter. L’écriture à ce chapitre a toujours été une alliée de taille. Je vous assure que de beurrer d’encre des pages et des pages est apaisant pour le cœur.
3. Accepter de demander de l’aide
La résilience n’est pas une philosophie purement et seulement solitaire. Une des clés de ma résilience a été d’avoir un réseau de soutien significatif et signifiant. En d’autres termes, j’ai su m’entourer de personnes bienveillantes et compréhensives. Le partage de mes émotions et de mes expériences avec des personnes en qui j’avais une confiance incommensurable m’a apporté ce soutien précieux. Ce n’est pas d’être faible que de communiquer nos états à nos proches, c’est plutôt un acte de vulnérabilité qui nous rapproche des autres.
Parfois il est nécessaire aussi de se faire accompagner par des professionnels. Ils nous permettent de faire la lumière sur ce qui est ombragé.
4. S’offrir la confiance en soi
Se faire confiance devant l’adversité est la clé qui joue un rôle crucial dans notre capacité à être résilient. À un moment donné, tu ne peux que croire en tes propres capacités. Miser sur notre réelle valeur personnelle et projeter sur soi ce regard positif contribue à mettre de l’avant nos réussites passées. En fait, je comprends aujourd’hui qu’il y a toujours une solution à tout et que nos apprentissages passés nous seront utiles en toutes circonstances. Comme je le dis souvent : « Je ne suis pas née de la dernière pluie! » ou encore « J’ai vu neiger! ».
5. Trouver un sens à sa vie
Trouver un sens à ma vie a toujours été d’une importance ca-pi-ta-le. Cette recherche de sens, je l’ai souvent nommée « Bonheur ». Ma quête de bonheur m’a obligé à lire, à me définir, à me nourrir, à agir, à réagir, à écrire, à sourire et à rire. Par ricochet, trouver un sens à ma vie, c’était aussi de trouver un sens à mes difficultés qui se déclinaient par les leçons à tirer de mes expériences, à découvrir des potentiels de croissance personnelle et même à aider les autres à traverser des situations similaires. La résilience rend profondément empathique et plus sensible à la joie et la tristesse des autres parce que, dans les faits, tu en as vécu aussi des moments de détresse qui ont trouvé une issue positive.
6. Résoudre ses deuils
Pour résoudre mes deuils, j’ai souvent mis en objectifs et en buts à atteindre ce à quoi j’aspirais dans des circonstances où s’entremêlent émotions, pensées, sentiments et bouleversements intérieurs. La résilience demande de laisser aller et de laisser mourir une portion de vie qui ne sera que souvenir dans l’avenir. Là réside le défi de passer d’un état à un autre un peu comme la traversée d’un pont.
7. Prendre ses responsabilités
Là n’est pas la question de savoir si je vais avoir des défis ou non tout au long de mon parcours terrestre. Prendre sa responsabilité, c’est d’accepter ces défis et de cesser de rejeter sur l’autre ou l’environnement la cause de tes déboires. Il y a toujours une part de responsabilité qui nous incombe, ne serait-ce qu’un mauvais choix. Combien de fois en voulons-nous à des personnes parce que nous avons pris la mauvaise décision ou fait de mauvais choix?
La résilience pour redéfinir ses priorités
En conclusion, la résilience permet de remettre les pendules à l’heure pour redéfinir nos priorités et de faire des choix qui nous conviennent mieux. Sachant très bien ce que nous voulons et ne voulons plus, lorsque tout s’apaise et que ça va bien, il est réconfortant de se blottir dans une forme de reconnaissance et de gratitude.
Ainsi, trouver un sens à nos difficultés et nos obstacles devient un puissant moteur de changement et d’amélioration. Inévitablement, ce que nous comprenons et intégrons comme expériences nous permet de nous construire et de nous reconstruire, le cas échéant.
Comme Karl Tremblay, il y a aussi de ces événements ou circonstances qui sont totalement hors de notre contrôle, par exemple la maladie, le décès, les décisions d’autrui nous impliquant directement, etc. Nous faisons alors de notre mieux, au meilleur de ce que nous sommes capables de gérer, de nous adapter et de vivre. Karl aura été un modèle de résilience.
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