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La peur de vieillir

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La peur de vieillir est un petit vent au goût amer et à la couleur grisâtre qui s’infiltre tout doucement dans nos vies à mesure que les années défilent. Elle ne s’installe pas dans toutes les vies, bien sûr, certain(e)s ont, en effet, la chance d’apprivoiser le temps qui passe avec joie et douceur. Ce n’est pas un secret, toutefois, que vieillir fait partie des peurs communes parmi les êtres humains, aussi radieux.ses que nous sommes.

Le fait que je vieillis m’est tombé assez soudainement en plein visage quand j’ai découvert mon premier cheveu blanc à 19 ans! Un tout petit fil de sagesse argenté que j’ai rapidement arraché pour qu’aucune âme vivante ne le voie. Avant ce jalon couleur sel, rien ni personne ne laissait présager que la vieillesse me guettait. Après tout, je n’avais que 19 ans. Avec les années, les signes visibles du temps qui passe se sont mis à apparaître sur mon visage et mon corps de femme pourtant bien conservés. Ridules, taches brunes, peau fatiguée, fatigue latente, vergeture et cellulite se font des réunions au sommet sur mon corps de 32 ans. L’horloge biologique commence à s’époumoner de plus en plus intensément. Ce n’est pas vieux, 32 ans, mais aux yeux de plusieurs, c’est déjà le déclin! La perception sociétale est grande, particulièrement pour les femmes, pour avoir l’air toujours jeunes et fraîches, toujours lisses et actives, toujours désirables et motivées.

Vieillir n’est pas une option, c’est une fatalité!

Mais pourquoi apprend-on que vieillir n’est pas beau? Pourquoi apprend-on qu’il faut se hâter de vivre, car quand nous serons « vieilles », il sera trop tard? Pourquoi redoutons-nous tant ces signes indéniables que les années passent sur nos corps, nos visages et dans nos esprits?

Je pense que nous avons tous un peu peur de vieillir, car chaque petit pas en avant nous rapproche inévitablement de notre ultime souffle. Quand nous prenons conscience de notre immortalité et que le concept s’étale dans nos cheveux, sur notre peau, dans notre système reproductif et dans nos esprits tourmentés, un vertige peut s’installer. Qui serons-nous quand nous serons trop « vieilles » pour travailler? Qu’en sera-t-il de notre beauté quand le temps accélérera son travail? À quel point dois-je me dépêcher pour tout vivre tout de suite? Maintenant?

Quand le temps rattrape notre conscience, je crois que c’est là que la peur peut s’installer. Nous avons peur de partir sans avoir accompli ce que nous désirions au départ. Nous avons peur de ne pas en avoir assez fait ou d’avoir passé à côté de plusieurs expériences. C’est normal, nous sommes humains! C’est notre nature de réfléchir au passé et d’imaginer un futur dans lequel nous aurons tout vu, tout accompli, tout réalisé. La réalité, c’est que nous n’avons aucune idée de quand exactement ce dernier souffle qui nous habite sera rendu. Donc, il ne sert à rien, au final, de regretter, d’appréhender, de ressasser ou de ruminer. Il ne sert à rien d’essayer de combattre cet ennemi juré qu’est le temps en niant la vérité pourtant aussi claire que de l’eau de roche : vieillir est un cadeau.

Depuis que j’ai reçu un diagnostic de sclérose en plaques, je me suis rendu compte qu’il était fort possible que j’atterrisse dans un corps beaucoup plus « vieux » que mon âge rapidement. La canne ou même le fauteuil roulant me guettent possiblement beaucoup plus tôt que la « normale ». Mais, tout cela n’a pas d’importance dans le moment présent. Dans le moment présent, mon corps fonctionne, marche, court, saute, avance, respire, sourit, apprend, voit, aime… et c’est tout ce qui importe juste là, ici, maintenant. Arrêtons d’imaginer ce qui pourrait être, de regretter ce qui a été ou de vouloir un présent différent. Pour l’instant, le présent est comme il est, avec ses cheveux blancs, ses ridules de bonheur, ses traces de vie, sa cellulite, son petit ventre, ses difficultés, ses défis et ses grandes joies et il est magnifiquement parfaitement imparfait comme il devrait l’être.

Vieillir, c’est vivre. N’ayons pas peur de vivre, car c’est tout ce que nous avons.

Andy

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3 Responses

  1. Moi même j ai reçu un diagnostic de sp ,il y a 5ans! Quel choc! Ça nous jette à terre! Et oui nous fait vieillir bcp plus vite ! Mais je mord dans la vie pareille ,chaque année est pas pareil ,parfois des crises de sp,aujourd’hui j ai 57 ans ! Et je travail encore ! Et j ai perdue un petit garçon quelque jours après ça naissance! Donc je me suis toujours dit ,je vais vivre pour lui ! Qui n a pas eu la chance de vieillir! Donc vivons! Et merci d être encore là ! ????????

  2. Merci ça fait du bien de vous lire j’ai moi aussi la sp j’ai 50 ans je ne travaille plus par contre je marche toujours moins vite mais pas grave j’essaie d’apprécier les bons moments !Vieillir ça fait peur surtout quand une maladie vient changer tout les plans !

  3. Moi, j’ai 67 ans et diagnostiquée début vingtaine. J’ai eu 2 enfants, une vie normale sans rien d’apparent avant l’âge de 57 ans. Depuis 10 ans la maladie m’a ralentie mais je marche encore avec une canne ou un déambulateur et fais de l’exercice régulièrement. Faut surtout pas lâcher!!

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